Le 7 mars et les jours qui ont suivi, les lycéens ont montré leur colère en se mobilisant partout en France. Malgré la répression croissante, plusieurs centaines de lycées ont été bloqués.
A Toulouse, trois lycées ont été bloqués le 7 tôt le matin : le lycée Saint-Sernin, le lycée des Arènes et le lycée Théodore Ozenne. Ce dernier s’est lancé dans la mobilisation ces dernières semaines pour la première fois depuis plusieurs années, bien que la dernière tentative de blocage ait été témoin de tentatives d’attaques de la part d’élèves post-bac. C’est grâce à l’organisation collective et la solidarité des enseignants et personnels que plusieurs dizaines de lycéens ont pu tenir le blocus ce 7 mars. En effet, les lycéens s’étaient organisé en assemblée générale inter-lycée en amont du 7, pour préparer les journées de grève.
L’entrée des lycéens dans la mobilisation à Toulouse et partout en France est le reflet d’un rejet fort de la réforme dans la jeunesse. Mais aussi, elle est symptomatique d’une volonté des lycéens de se battre contre l’avenir d’embrigadement que leur propose cette société. En plus de l’opposition à la réforme des retraites, les lycéens se mobilisent pour l’accès à l’éducation pour toutes et tous, contre la sélection à l’université et contre l’embrigadement militariste. « Le gouvernement nous dit que y’a pas d’argent pour les écoles, mais derrière ils veulent qu’on fasse le SNU, il faut dire stop » s’agace une lycéenne. La dénonciation du SNU ou encore celle de ParcourSup sont sur toutes les lèvres. Les lycéens s’opposent en bloc à l’avenir de précarité et de misère que nous promet Macron.
Construire la solidarité avec les personnels de l’éducation
A Toulouse, depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites, les lycéens organisés tissent une solidarité nécessaire avec les personnels de l’éducation en grève. A la suite des discussions dans les assemblées générales lycéennes,il a été décidé de se rendre dans les assemblées générales des personnels de l’éducation, pour revendiquer à leur côté un plan d’investissement massif pour l’éducation et l’augmentation des salaires des professionnels de l’éducation et de tous les travailleurs et travailleuses. Afin de concrétiser leur solidarité avec les personnels en grève, des lycéennes et lycéens ont tenu une table de vente de gâteaux pour soutenir la caisse de grève de l’AG éducation, et permettre aux précaires de l’éducation, les AED et AESH, de tenir. « Il faut qu’on soit à leur côté, car c’est ensemble qu’on peut gagner » explique une lycéenne.
Cette action, qui avait déjà été mise en place dans les journées de mobilisation passées, montre l’implication des élèves dans le soutien envers leurs professeurs en lutte et de tou.tes les professionnel.les de l’éducation. Cette alliance, qui émerge entre les élèves et les travailleurs du secteur est une perspective à construire et soutenir.
Dans ce sens, alors que les personnels de l’éducation ont reconduit la mobilisation le 8 et le 9, le lycée Berthelot a répondu présent à l’appel de la reconduction. « Grève générale, c’est tout ce que j’ai à dire, faites la grève dans vos lycées, c’est comme ça qu’on y arrivera, dans la rue, à maintenir la lutte contre cette réforme ! » lance Camille, lycéen au lycée Berthelot.
Face au mouvement lycéen croissant à Toulouse et dans toute la France, il est nécessaire de renforcer les cadres d’auto-organisation déjà présents, sans lesquels la coordination des différents blocus, l’extension de la mobilisation à de nouveaux lycées n’aurait pas pu être effective. C’est la meilleure réponse face à la répression brutale qui s’abat sur les lycéens mobilisés. En ce sens, la prochaine assemblée générale inter-lycée qui se tiendra le 15 mars à 13H30 sur la place Saint-Sernin à Toulouse doit être le rendez-vous de tous les lycéens de la ville rose !
