×

Réforme des retraites

Toulouse. L’AG éducation invite les secteurs en grève à des rencontres inter-professionnelles

Ce mardi, une centaine de grévistes de l'Éducation nationale réunis en AG se sont accordés sur le plan de bataille à construire et sur la nécessité de commencer à coordonner les différents secteurs : rendez-vous dès ce samedi 11 février à 18H30 au hangar de la Cépière.

Gabriella Manouchki

9 février 2023

Facebook Twitter

Ce mardi, avec encore 80 000 personnes dans les rues de Toulouse d’après la CGT, la nouvelle journée de grève et de manifestation appelée par l’inter-syndicale confirme que la colère contre la réforme des retraites s’inscrit dans la durée.

À l’issue de la manifestation, une centaine de grévistes de l’éducation nationale se sont réunis dans une assemblée générale, la troisième depuis le début de mouvement de grève. Parmi eux, un nombre croissant de jeunes et notamment d’AED, très mobilisés dans certains établissements, comme au lycée Gallieni.

Des travailleurs de la santé, du rail, du secteur associatif ainsi qu’une délégation de l’AG étudiante du Mirail sont également venus pour commencer à se coordonner. L’occasion de discuter le bilan de cette nouvelle journée de grève et des perspectives à construire pour durcir le rapport de force contre le gouvernement.

Dans un premier point, les retours des différents établissements ont permis d’objectiver une tendance à la baisse du taux de grève dans l’éducation nationale, conformément aux prévisions établies à l’échelle nationale. L’AG a permis aux grévistes de s’organiser pour contrer cette tendance par différents moyens.

La nécessité de construire la caisse de grève

De nombreuses interventions ont fait état de l’obstacle que constitue la perte de salaire, en particulier pour les plus précaires qui sont pourtant nombreux à vouloir faire grève. C’est notamment ce qu’ont relevé les AED, expliquant que leurs collègues sont nombreux à vouloir poursuivre ou rejoindre la bataille, mais n’ont pas fait grève ce mardi par appréhension des fins de mois de plus en plus difficiles.

La question de la caisse de grève a ainsi pris une place importante dans la discussion : si chaque établissement pouvait bénéficier d’un tel dispositif, cela pourrait lever un frein important et notamment permettre à des grévistes d’entraîner leurs collègues pour faire fermer la vie scolaire et la cantine, ce qui peut jouer un rôle d’entraînement important vis à vis des enseignants, mais aussi des parents d’élèves.

Les grévistes ont échangé des idées pour construire des caisses de grève qui fonctionnent au niveau de leur établissement : permanence en salle des profs, organisation d’évènements pour réunir des fonds (repas, projection de film..), vente de sandwich en manifestation, etc.

La commission "caisse de grève", mandatée par l’AG pour développer cet aspect au niveau de la ville, a rendu compte du développement d’un dispositif commun de caisse de grève en ligne, pour lequel l’ensemble des grévistes qui en éprouvent le besoin peuvent s’inscrire pour pouvoir bénéficier d’une redistribution selon des modalités qui restent à préciser. Depuis la commission fête de l’AG, une soirée est organisée après la manifestation ce samedi à 18H30 pour alimenter cette caisse commune.

La question de la reconduction de la grève

Les grévistes ont relevé que calendrier de l’inter-syndicale nationale tend à démobiliser, à la fois en proposant des dates isolées et espacées dans le temps qui éloignent la perspective d’un mouvement dur qui vaut la peine de faire grève et de perdre du salaire, mais aussi en ayant appelé à manifester le samedi.

En effet, face aux pressions du métier et à la responsabilité d’assurer les cours, une grande partie du personnel de l’éducation perçoit la mobilisation du samedi comme un mode d’action alternatif à la grève. Une logique qui tend à démobiliser sur le lieu de travail et éloigne les possibilités de construire un rapport de force depuis les espaces d’auto-organisation qui avaient commencé à se déployer dans le cadre de la grève, à travers les heures d’info syndicales, les AG d’établissements et de secteurs.

Alors que la volonté de l’inter-syndicale de limiter pour l’heure son calendrier à des dates isolées a été confirmée dans la soirée, les grévistes de l’éducation ont voté d’inviter le personnel de l’éducation à se joindre massivement à une prochaine AG pour discuter de la question de la reconduction de la grève.

Les grévistes ont décidé de tenir cette AG dès la prochaine date nationale après le samedi, et au plus tard le 8 mars prochain si aucune date n’était appelée d’ici là, pour la journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Une date discutée au niveau inter-syndical, et retenue par l’AG éducation pour l’opportunité que représente la possibilité de lier dans la grève la question des retraites et celle des droits des femmes et des minorités de genre, qui sont en première ligne de cette attaque.

Pour coordonner les différents secteurs en grève, des premières rencontres interpro ce samedi

Enfin, alors que l’AG avait déjà décidé de commencer à construire des rencontres inter-professionnelles, plusieurs interventions sont revenues sur la nécessité de se coordonner avec les différents secteurs en grève. Notamment, renforcer le lien avec les cheminots, les travailleurs de l’énergie, les soignants ou encore avec les nombreux grévistes de l’aéronautique, apparaît comme un objectif prioritaire.

Comme l’a encore montré cette AG, l’auto-organisation est centrale pour permettre de résoudre collectivement les problèmes concrets de la grève. Quelles revendications ? Comment mobiliser les collègues ? Quel plan de bataille pour gagner ? Comment organiser la solidarité ? Ce sont autant de questions qui ne peuvent trouver de solution que dans la discussion collective et démocratique que permettent les assemblées générales.

En ce sens, il a été souligné que l’AG éducation est un acquis important, issu du mouvement de grève de 2019 et renforcé depuis le début du mouvement de cette année, et qu’elle a un rôle à à l’échelle de la ville pour que l’auto-organisation puisse se développer dans d’autres secteurs.

L’AG éducation invite donc l’ensemble de secteurs en grève à venir à l’occasion de la soirée de soutien pour des premières rencontres inter-professionnelles, ce samedi 11 février à 18H30 au hangar de la Cépière (6 rue de Bagnolet - métro Arènes). Venez nombreuses et nombreux pour discuter des suites à donner au mouvement !


Facebook Twitter
100€ à débourser pour accéder à son CPF : le gouvernement fait à nouveau payer les travailleurs

100€ à débourser pour accéder à son CPF : le gouvernement fait à nouveau payer les travailleurs

SNCF. Une victime de VSS et le syndicaliste qui la défend convoqués en conseil de discipline

SNCF. Une victime de VSS et le syndicaliste qui la défend convoqués en conseil de discipline

Toulouse. Les travailleurs d'Airbus Defense & Space en grève pour les salaires

Toulouse. Les travailleurs d’Airbus Defense & Space en grève pour les salaires

Chambéry. Les parents d'élèves rejoignent la mobilisation en soutien à une enseignante

Chambéry. Les parents d’élèves rejoignent la mobilisation en soutien à une enseignante 

Dassault Aviation. Un militant CGT harcelé et menacé de licenciement pour la deuxième fois

Dassault Aviation. Un militant CGT harcelé et menacé de licenciement pour la deuxième fois

« Les conséquences sociales s'annoncent désastreuses » : 700 postes supprimés chez ExxonMobil

« Les conséquences sociales s’annoncent désastreuses » : 700 postes supprimés chez ExxonMobil


Emploi des seniors : des négociations vouées à l'impasse qui ouvrent la voie aux offensives de Macron

Emploi des seniors : des négociations vouées à l’impasse qui ouvrent la voie aux offensives de Macron

Licenciements des fonctionnaires : le plan « sans tabou » de Guérini pour en finir avec le statut

Licenciements des fonctionnaires : le plan « sans tabou » de Guérini pour en finir avec le statut