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Première ligne

Toulouse. Grève à l’EHPAD Le bois vert : « Je refuse de faire du travail à la chaîne ! » 

Le personnel soignant de l’EHPAD « Le bois vert » à Toulouse est en grève reconductible depuis le jeudi 2 décembre. Face au mépris de la direction, aux bas salaires et au manque de moyen et de personnel les empêchant de prendre soin des résidents, ces travailleuses et travailleurs de première ligne ont relevé la tête et réclament des augmentations et des embauches.

Seb Nanzhel

4 décembre 2021

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Depuis le jeudi 2 décembre, le personnel soignant de l’EHPAD « Le bois vert » est en grève reconductible pour l’augmentation des salaires et l’amélioration des conditions de travail afin de pouvoir assurer des soins dignes et de qualité aux résidents de l’établissement.

Ces travailleuses et travailleurs de première ligne ont assuré le fonctionnement de l’établissement et les soins aux résidents au plus fort de l’épidémie de Covid 19, avec les risques que cela impliquait pour leur santé. Depuis, comme dans beaucoup d’autres secteurs de la première ligne, ils n’ont reçu aucune reconnaissance de la direction, ni salariale, ni en termes de moyens et d’effectifs.

Pour tenter d’étouffer la colère, la direction a versé avant la grève une prime ponctuelle de 400€, que les grévistes désignent de « prime ferme ta bouche ». Aujourd’hui, c’est trop pour la quinzaine de grévistes, qui relèvent la tête face au mépris de la direction et sa prime dérisoire, aux bas salaires et aux conditions de travail déplorables, et organisent la première grève depuis 23 ans dans l’EHPAD.

Les grévistes, à l’écrasante majorité des femmes, travailleuses en CDD, stagiaires et étudiantes, revendiquent face aux bas salaires un treizième mois, un versement des primes sans aucune condition mais surtout une augmentation des salaires à la hauteur des bénéfices encaissés par Domidep, le gestionnaire de l’établissement.

Unanimement, les grévistes pointent le manque de moyen qui dégrade leurs conditions de travail et les empêche de prendre convenablement soin des pensionnaires de l’EHPAD. Cette situation est vécue comme une double peine par les soignants, qui travaillent dans des conditions pénibles et usantes tout en ayant la sensation de mal réaliser leur mission. « Je refuse de faire du travail à la chaîne, je veux faire un soin de qualité ! », explique ainsi un gréviste. Ils montrent que le manque de moyens et de considération de la direction finit par peser sur les pensionnaires de l’établissement, et veulent en finir avec la maltraitance envers les personnes âgées. « Pensez à vos anciens, à nos anciens, que nous on est là pour les aider, qu’on revendique le droit de dire stop ! On veut le meilleur pour eux ! » Un message partagé par les pensionnaires de l’EHPAD, dont certains sont venus soutenir la grève.

Pour pouvoir assurer leur mission et prendre convenablement soin des pensionnaires, les grévistes revendiquent des recrutements de personnel qualifié ainsi qu’une garantie de soin de qualité pour tous les résidents en plus d’une amélioration générale des conditions de travail.
Les revendications des grévistes tombent sous le sens : un personnel formé, en nombre suffisant et bien rémunéré permet d’assurer des soins de qualité. Ce n’est pourtant pas l’avis de la direction, qui selon les grévistes, aurait recours à des remplaçants afin de briser la grève.

Cette grève s’ancre dans une vague de mobilisations contre le manque de moyens dans la santé, avec un mouvement national des infirmiers anesthésistes pour de meilleurs conditions de travail, une grève au CHU de Rennes pour plus de moyens, ou encore une grève des soignants de l’hôpital de Laval contre la fermeture des urgences.
Face au mépris et aux attaques de la direction et pour des conditions de travail dignes permettant de prendre soin des pensionnaires d’EHPAD, soutenons les grévistes ! Comme l’explique l’une des soignantes : « Tout le monde va vieillir un jour et on sera là pour les soigner. Si les soignants ne sont pas considérés, vos parents seront mal soignés. Donc s’il vous plaît, donnez-nous un peu de force ! »

Les grévistes continuent la grève dès lundi ! Le rapport de force qu’elles engagent nécessite un soutien financier à la hauteur de la situation. Une caisse de grève a été mise en place afin de les soutenir !


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