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Contre Blanquer et ses réformes

Toulouse, Éducation Nationale : L’AG reconduit la grève jusqu’à vendredi, la manif réprimée

Ce mardi 21 mai, une assemblée générale de près de 200 profs et vacataires du primaire, collège et lycée était convoquée, à l'école maternelle Sylvain Dauriac à Toulouse. La grève a été reconduite jusqu'à vendredi à une écrasante majorité, alors qu'à la fin de la manifestation de l'après midi, deux syndicalistes de la FSU ont été interpellés.

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Crédits photo : Révolution Permanente Toulouse

Le 9 mai dernier, une assemblée générale de l’Education Nationale à la bourse du travail de Toulouse avait lancé un mouvement de grève reconductible. Bis repetita donc, ce 21 mai, ou près de 200 enseignants et vacataires ont voté la reconduction de la grève jusqu’à vendredi prochain.

Au cœur des débats, deux questions ont particulièrement émergé. De nombreuses interventions sont revenues sur les conséquences dramatiques, en termes de condition de travail et de la prise en charge des élèves, de la réforme Blanquer. L’autre point de débat principal concernait la massification du mouvement, partant d’un constat d’une mobilisation qui peine à s’élargir tout en ayant un fort appui, à la fois des professeurs, des vacataires, des parents d’élèves notamment de lycéens, directement impactés par la réforme du baccalauréat et par ParcourSup, qui connait ses premiers ratés, « saison 2019 ». A ce titre, l’idée de diversifier les types d’actions (manifestations, réunions publiques, événements festifs etc.) a été évoquée, tout comme la poursuite et l’amplification des « tournée des bahuts » afin de convaincre un maximum de collègues de rentrer dans la bataille. Enfin, des propositions d’actions de convergence ont également été mises en avant, avec par exemple une action commune avec les grévistes du CHU de Toulouse, mardi prochain à 14h, devant l’arrêt de tramway Purpan.

Coups de pression, manifestation réprimée : Les grévistes restent déterminés !

Mais ce qui marque aussi la mobilisation, c’est bel et bien la répression et les coups de pression contre les enseignants et vacataires en grève. Dès mars dernier, une action au rectorat avait été violemment réprimée par la police. Les tentatives de pression sont nombreuses, et des interventions ont notamment souligné qu’une série de lettres de l’académie avait été envoyée à plusieurs professeurs et vacataires, dans un clair but d’intimidation.

Cette répression a même été visible lors de l’assemblée générale. En effet, la directrice de l’école Dauriac a reçu un coup de téléphone de la Direction des Services Départementaux de l’Education Nationale (DSDEN) en plein milieu des débats, dénonçant sur une supposée « occupation » de l’école. Loin de décourager les grévistes présents, c’est bien de la colère qui s’est exprimée face à la multiplications de ces coups de pression visant à tuer dans l’oeuf la mobilisation et d’éviter tout élargissement de la grève.

Suite à l’assemblée générale, une manifestation était prévue à 14h depuis Jean Jaurès, et a rassemblée plusieurs centaines de personnes. Les forces de répression ont attendu la fin de la manifestation et le début de dispersion pour frapper. Ainsi, deux syndicalistes de la FSU ont été interpellés, alors qu’il ne restait plus qu’une cinquantaine de personnes sur place. Immédiatement, un appel à rassemblement devant le commissariat a été lancé, à laquelle plus d’une centaine de personnes ont répondu.

Des postiers de Castanet-Tolosan, en grève depuis 7 semaines, présent à l’assemblée générale

Invités par les professeurs et vacataires en lutte, une délégation de postiers de Castanet-Tolosan, en grève depuis maintenant 7 semaines était présente pour afficher sa solidarité. Soulignant le fait que eux aussi subissent la pression managériale et se battent contre la dégradation de leurs conditions de travail et pour le maintien d’un service public de qualité, les postiers de Castanet-Tolosan ont insisté sur la nécessité de « ne rien lâcher » et de la jonction inter-professionnelle. Par ailleurs, une caisse de grève en ligne est disponible, tout comme une pétition, pour soutenir ces grévistes.

Quelles perspectives pour la suite ?

Dans un contexte social marqué par la mobilisation des Gilets Jaunes depuis maintenant plus de 6 mois, le secteur de l’Éducation Nationale est aujourd’hui clairement parmi les secteurs de travailleuses et de travailleurs « en première ligne » face aux politiques de Macron. Si, bien sûr, une série de syndicats (Solidaires, CGT, FO, SNES...) étaient représentés, la majeure partie des grévistes présents à l’assemblée générale était « non encartée », s’organisant autour de comités de grève et de commissions, et votant l’ensemble des actions et revendications lors de l’assemblée. Une dynamique très intéressante donc, et qui démontre l’impact de la mobilisation des Gilets Jaunes bien au delà des manifestations du samedi.

Bien sur, la question de l’élargissement de la mobilisation est aujourd’hui vitale. Non seulement à l’échelle de la ville, mais aussi à l’échelle nationale alors que d’autres enseignants sont entrés en grève reconductible, comme dans le Gard. A cela, les questions de tournée dans les établissements et de convergences avec d’autres secteurs pour une amplification du rapport de force vont dans le bon sens. Cela vaut aussi du côté des usagères et usagers, notamment du côté des parents d’élèves, afin de gagner l’opinion publique. En ce sens, la popularisation du mot d’ordre de retrait de la réforme, combiner à la revendication de la démission de Blanquer, pourraient être autant d’éléments permettant l’élargissement du mouvement et sa popularisation. Enfin, la question de la répression prend une place centrale. A ce titre, il est indispensable d’exiger la fin des coups de pression et l’abandon de toutes les poursuites éventuelles, administratives comme pénales !


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