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Aéronautique

Toulouse. Débrayage à Airbus contre le projet « Reload », la réforme des retraites et pour les salaires

Ce jeudi, à l'appel de la CGT Airbus, les salariés du site de Saint-Éloi à Toulouse ont débrayé. Mobilisés contre la casse des conditions de travail, la réforme des retraites et pour les salaires, les grévistes ont été soutenus par plusieurs dizaines de personnes venues devant le site.

Rafael Cherfy

21 avril 2023

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 Toulouse. Débrayage à Airbus contre le projet « Reload », la réforme des retraites et pour les salaires

Crédits photo : Révolution Permanente

Jeudi 20 avril, la CGT appelait à la mobilisation chez le leader mondial de l’aéronautique Airbus. Devant le site historique de Saint-Éloi, où les mâts réacteurs qui permettent de relier la voilure au moteur des avions sont assemblés, un rassemblement matinal a réuni plus de 70 personnes. Le temps de quelques heures, plusieurs salariés ont débrayé pour s’opposer à la réforme des retraites, mais aussi dénoncer la casse des conditions de travail et les négociations salariales au rabais.

« Malgré les pressions, on est là ! » lançait fièrement l’un des grévistes d’Airbus devant l’entrée du site de Saint Éloi. Ils étaient quelques-uns à avoir débrayé ce jeudi matin à l’appel de la CGT. Si le syndicat Force Ouvrière n’appelait pas à la mobilisation, certains syndiqués ont fait le choix de se mobiliser. « Entre la réforme des retraites, l’inflation et maintenant le projet Reload, il faut qu’on se bouge. On a plus le choix » nous expliquait ainsi l’un d’entre eux.

Le projet « Reload », un accord qui va détruire les conditions de travail et de rémunération

Au cœur des préoccupations, l’application du projet « Reload » qui menace de casser les conditions de travail des salariés. En effet, suite à un nouvel accord de branche dans la métallurgie début 2022, les accords d’entreprises d’Airbus sont totalement bouleversés. Ainsi, le groupe Airbus passe de 56 accords d’entreprises pour ses différentes filiales à 11 accords, en alignant à la baisse les conditions de travail.

Comme l’expliquait Arnaud Aubin, délégué syndical CGT Airbus Helicopters du site de Paris–Le-Bourget, dans nos colonnes : « « Il y a un problème sur quatre piliers : la rémunération, les congés, le temps de travail et la classification où la direction cherche à faire des économies sur notre dos ».

La classification, c’est-à-dire la fin de la reconnaissance des diplômes qui menace les salariés de déclassement, est l’aspect qui préoccupe le plus les grévistes. L’un d’entre eux l’expliquait clairement pendant les prises de parole : « avec la réforme Reload, le déroulement de carrière, il y en a plus. Moi, je suis fraiseur, ce n’est pas la machine qui va donner la valeur de ma paye ». À cela, s’ajoutent des mesures telles que l’augmentation du temps de travail qui vont venir d’autant plus pénaliser les travailleurs d’Airbus.

La colère est également alimentée par l’inflation qui explose et les salaires qui ne suivent pas. En effet, les négociations salariales qui ont abouti à la fin mars sont « insuffisantes pour rattraper l’inflation et le déroulement de carrière de ces dernières années » dénonce la CGT dans un tract. En conséquence, la CGT n’a pas signé avec la direction, mais les syndicats Force Ouvrière, CFE-CGC et CFTC vante eux un accord « très satisfaisant » comme l’indique Dominique Delbouis, coordinateur FO Airbus.

Des sous-traitants aéronautique à la jeunesse, des dizaines de soutiens présents

Le rassemblement a réuni des dizaines de soutiens extérieurs. L’UD CGT 31, la CGT Alten, Mecachrome, Capgemini, et des membres du Réseau pour la Grève Générale avec une cheminote syndiquée Sud Rail, des personnel de l’éducation et une dizaine d’étudiants du Mirail.

Le sous-traitant aéronautique Latécoère était aussi représenté par une délégation d’une dizaine de salariés, actuellement en grève reconductible contre la délocalisation de l’usine de Montredon. « Le patron d’Airbus emmerde les salariés d’Airbus, mais il emmerde aussi les salariés de Latécoère. Notre intérêt commun il est évident » affirmait Florent Coste de la CGT Latécoère à notre micro.

A l’heure où la colère se maintient dans de larges secteurs de la population, au point que le gouvernement ne puisse faire un déplacement sans être chahuté, ce débrayage en appelle d’autres. A Toulouse, la colère s’exprime d’ailleurs dans différents secteurs du monde du travail, avec la lutte des Latécoère, mais aussi avec la grève historique qui secoue actuellement l’entreprise Tisséo de transport toulousain.

Des combats qui montre qu’il est possible d’imposer une autre issue au mouvement en cours contre la réforme des retraites, à condition d’y lier la question des salaires et des conditions de travail. Pour cela, il est urgent de s’organiser à la base pour imposer une autre stratégie. C’est le sens du réseau pour la grève générale qui se propose d’étendre le maillage national à travers les comités d’action locaux afin de structurer et de coordonner les secteurs en lutte.


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