×

Répression politique

Toulouse. 6 mois d’interdiction de manifester pour deux interpellés du 6 juin

La manifestation du 6 juin à Toulouse a été lourdement réprimée. Après la matraque c’est la répression judiciaire qui s’abat maintenant sur les manifestant.e.s : deux personnes interpellées sont interdites de manifester pendant 6 mois dans le département. Un rassemblement de soutien était organisé jeudi matin devant le Palais de Justice.

Arno Gutri

9 juin 2023

Facebook Twitter
Audio
Toulouse. 6 mois d'interdiction de manifester pour deux interpellés du 6 juin

Crédits photo : Révolution Permanente

Plus d’un mois après le dernier appel de l’intersyndicale, ce sont 50 000 personnes qui se sont encore mobilisées à Toulouse ce mardi 6 juin. Un chiffre qui malgré la baisse de manifestants prouve que la colère contre l’exécutif est toujours présente. Une colère de nouveau fortement réprimée.

Dans la continuité du 1er mai, la journée du 6 juin a été marqué une forte répression notamment à Toulouse : dissolution du cortège de tête au tiers du parcours, arrestations brutales dans la manifestation, expulsion des habitant.e.s de la Maison du Peuple, répression du rassemblement de soutien aux interpellé.e.s devant le commissariat central à coup de gazeuse. A travers ce nouveau saut répressif, la volonté du gouvernement d’en finir brutalement avec cette séquence de mobilisation historique était manifeste.

Jeudi 8 juin, à l’appel de Sud Education 31, environ cinquante personnes se sont rassemblées devant le Palais de Justice en soutien à Clément, interpellé dans la manifestation du 6 juin. Après 48h de GAV, le militant de Sud Éducation était déféré devant le tribunal. Accusé de « groupement en vue de commettre un délit », alors qu’il tractait en marge du cortège selon des témoins, Clément a écopé d’une interdiction de manifester pendant 6 mois dans le département de Haute-Garonne, en attente de son procès le 6 décembre. Il a également pour obligation de pointer chaque semaine au commissariat. Le cas de Clément est un exemple de l’attaque envers le droit de manifester que mène le gouvernement à l’échelle nationale.

Peu après midi, Clément est sorti sous les applaudissements de ses camarades et des soutiens présents. Au même moment, un.e étudiant.e du Mirail sortait aussi de 48h de GAV suite à son arrestation le 6 juin. Comme Clément, le chef d’accusation retenu à son encontre est celui de « groupement en vue de commettre un délit », ainsi que « refus de se soumettre au prélèvement biologique ». Iel ressort aussi avec une interdiction de manifester pendant 6 mois dans le département de Haute-Garonne assortie d’un contrôle judiciaire, jusqu’à son procès.

L’étudiant.e a témoigné de la violence de son arrestation : plusieurs hématomes et plaies, au niveau de l’arcade sourcilière, de la hanche et du coude attestent de la brutalité des multiples coups reçus. Une personne victime de violences policières lors de la manifestation du 6 juin était aussi présente au rassemblement. En effet, l’étudiant.e qui a été traîné.e au sol inconscient.e et menotté.e pendant son arrestation avec les policiers qui ont empêché l’intervention des medics, était présent.e pour apporter son soutien.

Alors que l’intersyndicale souhaite tourner la page de la mobilisation, le gouvernement à travers sa police et sa justice cherchent à terroriser et intimider toutes les personnes qui continuent à se mobiliser. Cette semaine, dans la continuité de sa surenchère répressive depuis les affrontements de Sainte Soline, le gouvernement a décidé de monter d’un cran en perquisitionnant plus d’une dizaine de militants écologistes à leurs domiciles par des unités d’intervention comme la BRI et la SDAT (Sous-direction antiterroriste de la Direction centrale de la police judiciaire). Dans le même sens, il continue de criminaliser le mouvement antifasciste avec l’interpellation et l’incarcération dans des CRA de 3 militants italiens venus en France pour les hommages à Clément Méric, assassiné il y a dix ans par l’extrême droite.

Face à au tournant répressif qu’opère le gouvernement, nous continuerons d’être solidaires et d’exiger la libération et l’arrêt des poursuites de toutes les personnes réprimées. Dans le sens de la plainte collective déposée à Bordeaux par une vingtaine d’organisations du mouvement ouvrier, de jeunesse et politique dont Le Poing Levé, nous devons répondre à ces attaques par un front le plus large possible afin de dénoncer, nous organiser et nous défendre face à ce gouvernement mortifère et répressif.


Facebook Twitter
Marche antiraciste du 21 avril interdite à Paris. Face à la répression, faisons front !

Marche antiraciste du 21 avril interdite à Paris. Face à la répression, faisons front !

Répression coloniale. A Pointe-à-Pitre, Darmanin instaure un couvre-feu pour les mineurs

Répression coloniale. A Pointe-à-Pitre, Darmanin instaure un couvre-feu pour les mineurs

Marseille : des surveillants condamnés à de la prison avec sursis pour avoir dénoncé la répression et le racisme

Marseille : des surveillants condamnés à de la prison avec sursis pour avoir dénoncé la répression et le racisme

Peines contre les parents, internats : Attal s'en prend encore aux jeunes de quartiers populaires

Peines contre les parents, internats : Attal s’en prend encore aux jeunes de quartiers populaires

« Place Nette » à Mayotte : le gouvernement relance l'opération Wuambushu pour des expulsions de masse

« Place Nette » à Mayotte : le gouvernement relance l’opération Wuambushu pour des expulsions de masse

Solidarité avec les sans-papiers et les mineurs isolés : tous dans la rue ce vendredi 12 avril !

Solidarité avec les sans-papiers et les mineurs isolés : tous dans la rue ce vendredi 12 avril !

JO : À la Maison des Métallos, la lutte des mineurs en recours s'organise contre les expulsions

JO : À la Maison des Métallos, la lutte des mineurs en recours s’organise contre les expulsions

Tir de fusil sur la mosquée de Cherbourg : le climat islamophobe continue d'exciter l'extrême-droite

Tir de fusil sur la mosquée de Cherbourg : le climat islamophobe continue d’exciter l’extrême-droite