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#25Novembre

Toulouse. 5000 personnes manifestent contre les violences faites aux femmes !

Mercredi soir, près de 5000 personnes se sont réunies dans les rues de Toulouse pour la journée de mobilisation contre les violences faites aux femmes. Une soirée confirmant une radicalité importante parmi les jeunes femmes qui participent aux mobilisations féministes, qui s’explique notamment par le climat global de contestation du gouvernement suite à ses dernières mesures répressives et liberticides.

Lyly Inaya

26 novembre 2020

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Photo : Révolution Permanente

À l’occasion du 25 novembre, journée de lutte contre les violences de genre, c’est à Toulouse que la mobilisation a été la plus impressionnante. Préparée depuis plusieurs mois à l’initiative de nombreux collectifs féministes et notamment par l’assemblée Toutes En Grève 31, la manifestation a réuni 5 000 personnes dans le centre-ville selon les organisatrices. Plusieurs associations et collectifs étaient présents et ont pris la parole, tels que le Collectif Transgenre Toulousain (notamment à l’occasion de TDoR, journée de lutte des personnes trans, normalement le 20 novembre mais déplacée au 25 pour l’occasion), Sueltas Colectiva ou encore l’APIAF et le Genepi, autour de mots d’ordre radicaux dénonçant l’ensemble du système capitaliste patriarcal ainsi que le rôle de l’État et de sa police dans la perpétuation des violences de genre. Il faut également noter la présence toujours plus massive de féministes latino-américaines, notamment chiliennes, dans les cortèges de notre ville. Ainsi, après les prises de parole des différentes organisations, les manifestant·es se sont retrouvé·es pour chanter la “Cancion sin miedo”, un chant militant féministe de la chanteuse mexicaine Vivir Quintina.

Alors que la mobilisation se déroulait de manière pacifiste, un important dispositif policier a été déployé pour l’évènement et a fini par réprimer à coup de gaz lacrymogène aussitôt que la dissolution de la manifestation a été prononcée.

Des militant·es du NPA-Révolution Permanente étaient également au rendez-vous dans le cortège Du Pain Et Des Roses, collectif féministe révolutionnaire et anti-impérialiste, dénonçant le gouvernement qui, par sa gestion calamiteuse de la crise sanitaire et économique et par son offensive répressive, raciste et islamophobe, met en danger les franges les plus précaires de la population au rang desquelles les femmes sont en première ligne.

Le collectif du Pain et des Roses à la manifestation toulousaine, à l'occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes !

Publiée par Révolution Permanente Toulouse sur Mercredi 25 novembre 2020

En effet, nous avons pu noter une hausse de 30% des signalements pour violences conjugales lors du premier confinement, exposant les femmes et les personnes issues des minorité de genre à la violence de leurs foyers sans leur donner la possibilité de s’en extraire. Les femmes se sont de plus bien souvent retrouvées en première ligne de la crise dans les secteurs largement féminisés de la santé, de l’éducation ou encore de la grande distribution. Aujourd’hui, elles sont encore les premières touchées par les plans de licenciements massifs organisés par le patronat, main dans la main avec l’État et son plan de "relance" ou bien continuent de travailler dans des conditions toujours plus difficiles et dans un climat qui favorise le sexisme au sein des entreprises, comme c’est le cas à Chronodrive.

Mais, face à cette situation dramatique, le gouvernement n’a qu’une seule réponse : la répression. S’il prétend lutter contre les violences faites aux femmes à coup de pinkwashing comme on a pu le voir Place Beauvau, le gouvernement n’a aujourd’hui rien d’autre à proposer que la mise en place d’une ligne d’appel d’urgence qui pourrait bientôt être privatisée ou encore un partenariat public-privé entre la gendarmerie et la marque Carrefour pour recueillir les plaintes des femmes victimes de violences... Plus largement, avec ses projets de lois sur le séparatisme stigmatisant les musulman·es, sur la sécurité globale portant atteintes à nos droits démocratiques les plus élémentaires ou encore sur la programmation de la recherche permettant la répression des étudiant·es qui se mobilisent, on voit bien qu’il ne s’agit pas pour le gouvernement de donner aux femmes plus de moyens d’émancipation mais bien de donner encore plus de moyens à la police qui les réprime…

Nous savons que ni les patrons, qui couvrent les cas de violences sexistes et sexuelles pour nous exploiter, ni l’État qui nous précarise toujours plus avec ses mesures, ni la police qui nous réprime de plus en plus intensivement depuis le premier confinement, ne peuvent être nos alliés dans la lutte féministe car ce sont des institutions au service des intérêts capitalistes, intrinsèquement patriarcales et racistes.

C’est pourquoi, nous devons nous mobiliser et nous organiser en toute indépendance de l’État et de ses institutions. Il s’agit de gérer par nous-mêmes les cas de violences dans les entreprises par le biais de commissions de femmes, à l’instar de ce qui a été mis en place à Chronodrive, pour imposer aux patrons des mesures d’urgence face aux agressions. Dans la situation sanitaire et économique actuelle, il est plus que jamais urgent de se battre pour la réquisition de tous les logements vides afin d’y accueillir les femmes et les personnes issues des minorités de genre victimes de violences. Pas un centime ne doit aller à la police ni à l’armée, il faut des moyens pour les services publics, à commencer par l’éducation et par la santé !

Pour t’organiser avec des militantes féministes du collectif Du Pain et des Roses, n’hésite pas à nous contacter sur notre Facebook, notre Twitter ou notre Instagram.


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