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Cortège du Pain et des Roses

Toulouse. 50 ans après Stonewall, marcher pour nos fiertés et contre la répression !

Quand le gouvernement, ses relais et les grandes entreprises cherchent à coopter nos luttes à grands coups de Pink Washing, nous ripostons dans la rue. Retrouve le cortège Du Pain et des Roses dans le pôle radical de la marche des fiertés toulousaine ce samedi.

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Le Capitole, place emblématique de Toulouse où les Gilets jaunes ont fini nombre de leurs manifestations matraqués et gazés, est à l’honneur pour la marche des fiertés de cette année. « De Stonewall au Capitole » peut-on lire sur les affiches qui ne manquent pas de cynisme, appelant à la marche du 8 juin. À l’occasion du cinquantième anniversaire de la semaine d’émeutes contre les violences policières homophobes et transphobes que nous célébrerons le 28 juin 2019, les tentatives visant à dépolitiser et commercialiser le cri de révolte qui a d’abord retenti à Manhattan puis dans le monde entier sont une nouvelle fois à l’œuvre.

Certain·e·s ont pu le remarquer en ouvrant le livret concocté par la région spécialement pour l’événement. À côté des associations LGBTI œuvrent toute l’année à la protection des jeunes expulsés de chez eux, à la lutte et la prévention contre le VIH, etc., sont affichés les logos de la mairie de Toulouse, de la région et du département mais aussi d’Airbus ! Que de beau monde !

Jean-Luc Moudenc, le maire de la ville affilié aux Républicains, se proclame quant à lui « premier partenaire » de la marche des fiertés. Une prise de position qui fait rire jaune tant elle est en décalage avec la politique menée par ce dernier. En effet, Moundec, entretient des liens avec les militants de La Manif Pour Tous et de l’Opus Dei, est ouvertement anti-avortement et contre le mariage pour les personnes de même sexe. Représente-t-il le premier partenaire de la Pride lorsque ce dernier milite activement pour le rachat de l’hôpital La Grave et pour sa transformation en hôtel privé ? Lorsqu’il soutient la répression policière que subissent les Gilets jaunes tous les samedis, alors que des gays, des lesbiennes, des bi·e·s et des trans se trouvent aussi dans les cortèges ? Premier partenaire alors qu’il a fait interdire la Pride de nuit en centre-ville l’année dernière ?

Les émeutes de Stonewall, c’est d’abord la réponse politique à la répression quasi-quotidienne que subissaient les LGBTI, sans cesse forcés de se retrancher dans des ghettos à l’ombre de la vie publique et légale. Alors que l’homosexualité n’est aujourd’hui plus pénalisée dans la loi en France, les sponsors privés et partis politiques réactionnaires s’invitent dans nos luttes, ayant senti le filon à exploiter. Le capitalisme rose, la course à la marchandisation de nos identités pour en faire des produits consommables, est parfaitement visible lors des marches. Que ce soit le char La République en Marche présent dans la manif parisienne, ou les boites de nuits qui profitent de l’occasion pour faire leur pub, la commercialisation de nos luttes gagne du terrain et redouble d’ingéniosité.

Si nos combats nous ont permis d’arracher plus de droits, nous ne pouvons pas nous contenter des paillettes et des guirlandes lancées une fois par an lors d’un défilé codifié. Et ce dans un contexte où les violences envers les LGBTI est en augmentation depuis 2017, comme en témoigne le massacre perpétré à Orlando mais aussi dans d’autres pays.

Contre les tentatives de récupération politique à peu de frais, de marchandisation et de cooptation de nos luttes orchestrées depuis plusieurs décennies par l’État, ses administrations et les grandes entreprises, il est nécessaire de construire une réelle alternative politique émancipatrice et indépendante.

Nous, militant·e·s du collectif Du Pain et des Roses, serons présent·e·s samedi au sein du cortège radical de la marche toulousaine. Nous revendiquons l’héritage de Stonewall, celui d’un mouvement qui se bat avec une perspective antipatriarcale, comprenant que le machisme et la LGBTIphobie sont unis dans les discours et dans la pratique des institutions réactionnaires de cette société et qu’il s’agit de combattre en même temps. Nous cherchons à construire un mouvement qui soit anti-impérialiste et antiraciste, indépendant de l’état. Un mouvement qui soit anticapitaliste et coordonné avec les luttes ouvrières, ce qui suppose de s’attaquer au cœur de la bête qui encourage la LGBTIphobie et le machisme pour diviser la classe travailleuse et qui a besoin du patriarcat pour se maintenir et se perfectionner.

Rejoins-nous samedi, afin de te battre à nos côtés pour le pain, mais aussi pour les roses !


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