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Suppression de 2400 emplois

Témoignage d’une caissière chez Carrefour : "Nous sommes en colère et on le fait savoir !"

Nous publions le témoignage d'une caissière qui raconte comment, après avoir subi l'annonce d'un plan de licenciement visant à supprimer 2400 postes, elles se sont mis en grève, elle et ses collègues caissières !

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Je suis caissière, je suis caissière depuis de longues années.

Je suis caissière, ce n’est pas tous les jours drôle, mais j’ai du boulot, un boulot de caissière au Carrefour Ile Napoléon a proximité de Mulhouse.

Un jour, les gens qui nous dirigent décident, malgré des dividendes énormes versés aux actionnaires, (on nous a dit plus de 500 millions d’euros, même qu’on en a parlé autour de nos caisses et on se disait qu’on saurait quoi faire avec), ces gens décident de nous virer, de virer 2400 d’entre nous. Avec nos petits salaires, paraît qu’on coûte trop cher.

Le comble, notre prime d’investissement leur coûte trop cher aussi. Donc, de plus 600 euros on passe a 50 euros. Voilà ce que l’on vaut en tant que caissière : 50 euros.

Alors avec les copines caissières, nous sommes en colère et on le fait savoir. Aujourd’hui c’est jour de grève, alors avec les copines on se couche plus tôt pour arriver a minuit avant les petits chefs et les vigiles, on arrive sur la pointe des pieds, on complote, on rigole, la nuit est belle, on casse les cadenas pour bloquer les entrées avec les caddies .

On essaye de faire vite, mais parfois, on rigole de trop, mais voila les caddies ça fait du bruit. Les vigiles arrivent, appellent les policiers, mais nous on est bien, on ne se laisse pas faire, on discute, on élève la voix, et là nous vient une idée géniale : décrocher les énormes fils électriques qui entouraient des travaux et ficeler les caddies entre eux, c’était très drôle, un gros paquet de caddies obstruaient les entrées.

Avec les copines caissières on se disait que cela ne serait pas facile de grimper sur ces barricades pour entrer dans le magasin.

Au petit matin on installe la sono, une petite sono mais qui fait du bruit, on a choisi des morceaux de musique latinos pour l’ambiance et pour danser avec les copines caliente. On nous dit que plus de 80% du personnel est en grève, ils ont embauché des intérimaires, des étudiants, quelques contrats à 30 heures.

Notre groupe gonfle d’heure en heure, les clients viennent nous soutenir et danser avec nous, l’ambiance est au beau fixe et on commence a sentir les effluves du stand de saucisses à proximité.

Avec notre sono, on fait un tour dans le magasin, en criant jusqu’à nous faire péter le larynx. Une joyeuse bande à la queue leu leu, qui salue les clients, interpelle les collègues, dérange, distribue des tracts, chante fort et faux, mais on s’en fiche ! On est une bande de copines caissières, on met en grève le magasin et c’est pas un poisson d’avril.

Crédits photo : BORIS HORVAT. AFP


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