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Violences policières

"Tabassé au commissariat de Toulouse" : face à l’impunité policière, soutien à Mathieu Rigouste !

Trois policiers accusés par Mathieu Rigouste de l'avoir « tabassé et menotté dans le commissariat de Toulouse » ont bénéficié d'un non-lieu huit ans après les faits. Le sociologue, lui est poursuivi pour « outrage, violence et rébellion ». Un rassemblement est organisé pour son procès vendredi 3 septembre devant le TGI pour le soutenir lui et toutes les victimes de violences policières.

Pierre Chavatte

30 août 2021

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Huit ans après le passage à tabac du sociologue Mathieu Rigouste dans un commissariat, la justice vient de rendre un non-lieu en faveur des trois policiers incriminés par le chercheur.

Les faits en question remontent à la nuit du 21 au 22 juin 2013, Mathieu Rigouste est arrêté par la police et conduit au commissariat de Toulouse. Quelques heures après son arrestation, il est conduit aux urgences de l’hôpital Purpan. Les médecins constatent rapidement ses multiples blessures : fracture du poignet gauche, traumatisme facial avec hématome, œdème péri-orbitaire, une plaie à la lèvre inférieure et une contusion à la cheville droite. L’étendue des blessures laissent deviner le calvaire que le chercheur a subi entre les mains de la police. Sur son compte [Twitter], il témoigne : “Les policiers m’avaient jeté à l’hôpital dans cet état, après m’avoir cassé le poignet en me traînant par menottes et m’avoir cogné la tête contre murs et portes”.

Une première plainte contre X est déposée par Mathieu Rigouste en 2013, mais celle-ci est rapidement classée sans suite par la justice. Le 28 octobre 2014, le sociologue dépose une nouvelle plainte, cette fois-ci pour « violence par une personne dépositaire de l’autorité publique suivie d’incapacité n’excédant pas 8 jours » à l’encontre de trois policiers.

Dans cette affaire, tous les prétextes les plus fallacieux ont été utilisés par la police pour discréditer la victime, expliquant par exemple que M. Rigouste se serait blessé tout seul en tombant par terre. Enfin, une fiche S sera même ajoutée au dossier pour intimider le chercheur en sciences humaines. Le procès est donc soldé en août 2021 par un non-lieu, blanchissant définitivement les auteurs des violences policières.

En revanche, les démêlés avec la justice ne s’arrêtent pas là pour le chercheur, puisqu’il est à son tour accusé par six policiers “d’outrages, violence et rébellion”. Il se retrouvera donc sur le banc des accusés du tribunal de grande instance de Toulouse ce 3 septembre, face à ceux-là même qui l’ont tabassé durant cette nuit de juin 2013.

A la lumière des objets d’étude du sociologue, on comprend plus aisément pourquoi il a été la cible d’un déchaînement de violences tout à fait décomplexé de la part des policiers. En effet, ce sont ces mêmes violences policières qui sont au cœur du travail de recherche de M. Rigouste. Il publie notamment en 2012, La Domination policière, une violence industrielle, où il s’attache à démontrer le caractère structurel de la violence dans la police.
Ainsi, il analyse son propre passage à tabac, il [tweet] le 26 août : "Ce ne sont pas des "bavures" ni des dysfonctionnements mais un système organisé. A toutes les époques, à travers l’esclavage et la colonisation, depuis la formation de la grande ville bourgeoise et la chasse aux sorcières, la police contrôle, surveille & réprime les classes dominées.”

Suite à la convocation au tribunal de Mathieu Rigouste pour “outrages, violence et rébellion”, et en soutien à toutes les victimes des violences d’Etat, le collectif Vérité & Justice 31 appelle à un rassemblement devant le tribunal de grande instance de Toulouse, ce vendredi 3 septembre à 8h. Pour toutes les victimes de violences policières, judiciaires et carcérales, et contre l’impunité policière pas de justice, pas de paix !


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