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« Mesures de bon sens »

Suppression de la TVA en Espagne : débunkage d’une mesure revendiquée jusqu’au RN

Ce mardi, le gouvernement espagnol, dominé par la gauche du PSOE et Unidad Podemos a annoncé la suppression de la TVA sur les produits de première nécessité. Ces mesures ont été reprises de la NUPES jusqu'au RN bien que celles-ci ne soient en réalité que des mesures palliatives qui contournent la question des salaires et de l’inflation.

Léo Stella

29 décembre 2022

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Crédits photo : PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP

Les mesures prises par le gouvernement espagnol marquent la suppression de la TVA sur les produits alimentaires de première nécessité qui était de 4% ainsi que la réduction de la TVA sur les pâtes et l’huile de 10% à 5%. Ces mesures font partie d’un nouveau package du gouvernement espagnol comme la réduction des prix de l’énergie ou encore la suspension des expulsions pendant 6 mois. Une autre mesure phare annoncée par Pedro Sanchez est l’approbation d’un chèque de 200 euros pour les familles dont le revenu annuel est inférieur à 27 000 euros, faisant écho à la politique du gouvernement français.

Des mesurettes dans un contexte de crise économique et sociale

Ces annonces du gouvernement du PSOE s’inscrivent dans un contexte de crise économique et sociale dans ce pays qui connaît une inflation proche de 7 %, avec une hausse de 15,3 % en novembre sur les produits alimentaires, comme le rappelle Le Monde. La crise énergétique aussi touche durement la population espagnole, certains cultivateurs connaissant une augmentation de 6OO % de leurs factures d’énergies. Face à cette réalité, le discours « progressiste » dans les annonces de Sanchez consiste à proposer des mesurettes qui ne servent qu’à superficiellement dissimuler les symptômes d’une crise économique frappant de plein fouet la classe ouvrière et augmentant les niveaux de pauvreté et la perte de salaire réel. En réalité, sur un caddie de 100 euros, les mesures ne couvrent que 3 ou 4 euros d’économie pour les familles espagnoles.
Les mesures, notamment celle sur les produits de première nécessité, ne couvrent donc en rien l’inflation et constituent un moyen de contourner la question de l’augmentation des salaires et de leur indexation sur l’inflation.

De plus, dans le même temps que le PSOE et Podemos se félicitent de leurs mesures, à moins d’un an des élections, le gouvernement a annoncé la « retraite active améliorée » dans le secteur de la santé. En réponse à la crise de la santé en Espagne, cette dernière permettrait aux travailleurs de la santé de travailler 3 ans de plus en combinant leur salaire et 70 % de leur pension de retraites. Cette solution révèle, là aussi, la politique du gouvernement de gauche qui, au lieu de proposer la création de nouveaux postes ou d’améliorations de salaires pour résoudre le problème de la casse du service de la santé, propose aux travailleurs de travailler plus longtemps.

Des mesures revendiqués de la NUPES jusqu’au RN

Ces mesures sur la suppression de la TVA ont été reprises de l’autre côté des Pyrénées de la NUPES au RN. En effet, dès que l’annonce est sortie, une pluie de tweet est tombée. Du côté de la NUPES, le député toulousain François Piquemal a par exemple invité Macron a suivre la politique de son voisin espagnol. ATTAC a, elle, assuré que la mesure du gouvernement espagnol serait un moyen de financer la fameuse taxe des superprofits. De Laurent Jacobelli à Gilbert Collard, l’extrême-droite a également repris largement l’annonce de la suppression de la TVA, revendiquant la réforme. Marine Le Pen a aussi mis en avant le fait que le RN ait proposé cette mesure durant la campagne présidentielle.

Le fait que le RN, qui a, en réalité, toujours eu une politique pro-patronale, revendique les mesures de Sanchez en dit long sur celles-ci. Alors qu’en France le gouvernement va présenter courant janvier la réforme des retraites, il est plus qu’urgent pour notre camp social, à rebours des mesurettes comme celles proposées par la gauche espagnole, de préparer un véritable plan de bataille pour lutter contre les attaques du gouvernement, une augmentation des salaires et leur indexation sur l’inflation.


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