×

“T'as découvert STUP par un pote... depuis c'est la révolution”

Stup Virus. Et une fois de plus, le CROU fracasse tout !

Ce 3 mars, le monastère à rouvert ses portes. Les adeptes du CROU l'attendaient avec impatience : le nouvel opus de Stupeflip est enfin dans les bacs. Comme à son habitude, King Ju prend tout son monde à revers. Et nous sert une indescriptible bombe auditive. Julian Vadis

Facebook Twitter

« Le Stup Virus se propage dans l’espace auditif terrien, provoquant acouphènes jouissifs à base de hip-hop hardcore psychédélique tendance bisounouriste ». Rarement une description aussi décalée n’aura collé aussi parfaitement au ressenti de l’auditeur après l’écoute. Dès l’introduction, on comprend immédiatement que cet opus sera différent des précédents. Voix d’ordinateur, premier morceau radicalement en décalage, musicalement parlant, avec l’univers même de Stupeflip. Un pari pour le moins osé, car la campagne Usule servant à financer la création de l’album a tutoyé les 500 000€ de dons... Autant dire que les « lapins » du CROU étaient dans l’attente, ce qui aurait pu constituer une forme de pression à sortir un album plus « traditionnel », une 4ème ère du Stup’ comme on l’attend.

Que neni. King Ju semble mettre un point d’honneur pour ne pas se laisser emprisonner par son propre univers, après 3 premiers opus (et un EP) qui ont à chaque fois bousculé les habitudes dans le monde musical français. De nombreux codes sont fracassés à la masse. Les intermédes, par exemple, sont moins omniprésents et totalement réinventés. Mëme sentiment vis à vis de l’outro, traditionnellement une anarchie musicale et qui, là, innove dans l’anarchie. Venons en à l’ambiance générale de l’album. Définitivement enterrées les guitares électriques, place à un son hip hop hypnotique a forte influence fin des année 80 / début 90. Stup Virus, un album nostalgique ? Non, le CROU déchire tout simplement le continuum espace-temps. La « nouvelle porte parole du CROU » est d’ailleurs là pour accentuer une forme d’aller-retour entre hier et demain. « Je ne supporte plus le temps découpé en tranche ». C’est dans cette obsession qui déborde de l’album que se trouve le premier coup de génie de Stup Virus.

Au niveau du flow et des paroles, Stupeflip adopte une recette gagnante. Toujours aussi barrés, les lyrics sont calibrés à la musique et tranchent avec toujours autant tantôt de hargne, tantôt de tendresse, toujours avec l’envie de fracasser les enceintes. Coup de coeur particulier pour le dernier morceau de l’album « Fan 2 Stup », qui transporte immédiatement, sur une plage entre « lapins », avec quelques bouteilles et un feu autour duquel on passe un bon moment. D’une manière générale, rien n’est à jeter. Ce n’est pas un morceau en particulier qu’on a envie d’écouter en boucle, c’est l’album en entier. Comme une histoire chantée d’un peu plus d’une heure, traversée de péripéties auditives surprenantes, désarçonnantes et musicalement au top.

Que dire de plus, sauf que le Stup Virus est un véritable chef d’oeuvre. Bien sur, certains fans de la première heure pourront être trop désarçonnés par le choix artistique clair du King, Cadillac et Mc Salo. Mais il s’agit là très certainement du plus gros point positif de l’album. C’est une chose
« d’innover » – ce qui est en soi un parti pris courageux – c’en est une autre de sortir un skeud qui à la fois s’intégre, révolutionne et apporte un vrai plus à un univers aussi complexe, fascinant, que l’univers de Stupeflip. Avec en bonus un accès gratuit à l’album sur Youtube dès sa sortie. « C’est vraiment sympa ce truc » ? Oui, incontestablement.


Facebook Twitter
Servir la révolution par les moyens de l'art. Il était une fois la FIARI

Servir la révolution par les moyens de l’art. Il était une fois la FIARI

Flic, schmitt ou condé ? Ne pas se tromper

Flic, schmitt ou condé ? Ne pas se tromper

Chasse aux sorcières : Fayard retire des ventes « Le nettoyage ethnique de la Palestine » d'Ilan Pappé

Chasse aux sorcières : Fayard retire des ventes « Le nettoyage ethnique de la Palestine » d’Ilan Pappé

« Le monde réel est Harkonnen » : Dune 2, blockbuster anticolonial ?

« Le monde réel est Harkonnen » : Dune 2, blockbuster anticolonial ?


« Pauvres créatures » : un conte philosophique ambigu sur l'émancipation féministe

« Pauvres créatures » : un conte philosophique ambigu sur l’émancipation féministe

La poupée et la bête : tragédie et amour dans le dernier film de Bertrand Bonello

La poupée et la bête : tragédie et amour dans le dernier film de Bertrand Bonello

CCCP : rock alternatif et « fin des idéologies » en Italie

CCCP : rock alternatif et « fin des idéologies » en Italie

A la Berlinale, le soutien de cinéastes à la Palestine s'exprime malgré la répression d'État

A la Berlinale, le soutien de cinéastes à la Palestine s’exprime malgré la répression d’État