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Une petite musique qui monte

« Service minimum dans les transports » : Pécresse surenchérit contre le droit de grève

Mercredi soir, à la veille de l’ouverture de la bataille des retraites, Pécresse a défendu la réécriture de la loi sur le service minimum dans les transports. Une tentative de durcir le ton et une menace de plus contre le droit de grève.

Nathan Deas

19 janvier 2023

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Ses premiers vœux depuis le nouveau siège de Saint-Ouen. Si elle s’exprime peu depuis sa défaite à la présidentielle, Valérie Pécresse a rappelé par sa prise de parole, mercredi soir, qu’il serait judicieux qu’elle s’exprime encore un peu moins. La présidente d’Île-de-France Mobilités (IDFM) a en effet profité de l’occasion pour appeler une nouvelle fois à réécrire la loi de 2007 sur le service minimum dans les transports publics afin qu’ils fonctionnent normalement aux heures de pointe… les jours de grève.

« La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. Les grévistes ont des droits. Les voyageurs aussi. La continuité du service public est un principe constitutionnel, intangible » a « philosophé » Valérie Pécresse mercredi soir. Évoquant la première journée de mobilisation interprofessionnelle contre la réforme des retraites, elle a ensuite regretté l’absence de « service minimum à 100% garanti dans les transports aux heures de pointe », une situation jugée « inadmissible » face à laquelle elle a appelé le Parlement à « engager la réécriture de la loi ».

Une sortie qui n’est pas sans rappeler quelques échos de l’actualité médiatique et politique de la semaine. Le discours anti-gréviste, habituel au gouvernement comme chez les éditocrates médiatiques,, s’est en effet renforcé ces derniers jours, à mesure que la première journée de mobilisation contre la réforme des retraites approchait.

Lundi, Aurore Bergé déclarait vouloir « faire évoluer la loi » « face à une poignée de personnes qui génère la pagaille ». Mercredi, Macron appelait à « dénoncer les tentatives de blocage ». Dans la soirée Valérie Pécresse exhortait finalement à « réagir ».

De Pécresse à Macron, le message est clair : la grève, d’accord (en théorie), à condition qu’elle ne bloque pas (en pratique), en bref, pas de grève du tout. L’insistance de Pécresse et consorts à dénoncer les blocages pourrait ainsi donner lieu dans les semaines à venir à un renforcement de l’arsenal étatique anti-grévistes, déjà fourni, dont dispose le gouvernement. Une offensive à laquelle il faut se préparer à répondre avec force.

Il s’agit cependant de donner raison à Pécresse sur un point. « Il faut réagir » en effet. Contre la casse des retraites d’abord, mais aussi contre la destruction du service public des transports, et en premier lieu à la RATP dont elle à la charge. C’est en effet à condition de lutter contre la privatisation de l’entreprise, la détérioration des conditions de travail et la hausse des prix, pour la hausse des salaires de ses travailleurs et la gratuité des transports qu’il sera possible d’« avoir une continuité du service public » jusqu’aux « heures de pointe ». Un objectif pour l’heure (très) étranger à la réalité vécue chaque jour par les franciliens. Les jours de grève comme les autres.


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