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Une fois n'est pas coutume

Sarkozy renvoyé une nouvelle fois en correctionnelle. Le tribunal va-t-il devenir sa seconde maison ?

Suite à l'affaire Bygmalion, l'une des multiples qui touche l'ancien président,Sarkozy s'est vu rappeler au tribunal correctionnel. En question, le financement de sa campagne de 2012, qui s'est élevé de quelques 20 millions d'euros au-delà du plafond légal.

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Léo Valadim

L’accusation, ou comment Sarkozy pouvait-il ne pas être au courant ?

 
Il y a 5 ans, alors que la campagne Sarkozy se trouvait à la traine derrière Hollande dans les sondages après un quinquennat très impopulaire, elle s’est vue grandement renforcée financièrement grâce à un système de dissimulation des frais à l’aide de la société « Bygmalion ». Ce système de fausses facturations a permis de dissimuler les quelques 20 millions d’euros de dépassement du plafond légal... de 22,5 millions d’euros.

Dans un premier temps, Sarkozy ne s’était pas vu inquiéter, au détriment de Jean-François Copé, alors président de l’UMP, qui avait pris à sa charge les frais de la magouille. Puis, l’enquête s’approfondissant, la société Bygmalion, craignant d’être mise en cause, a dénoncé en 2014 le fait que l’UMP leur ait livré des fausses factures pour cacher des dépenses. À ce moment-là encore, Sarkozy pouvait encore se cacher derrière son équipe de campagne, prétendant n’avoir jamais entendu parler de ces affaires. Mais en mai 2015, Guillaume Lambert, alors en garde à vue, dénonce le fait que le candidat a été informé au moins début mars 2012 du dépassement du plafond, à la suite de quoi celui-ci a passé la consigne à son équipe d’accélérer les rythmes de la campagne, tenant jusqu’à un meeting par jour ! Pour passer sous le tapis, les montants des financements de ces mêmes meetings ont donc du être largement falsifiés. Par exemple, le meeting du 19 février ayant coûté 800 000€ n’a été enregistré sur le compte de campagne qu’à hauteur de 300 000€ !

Selon l’un des juges d’instruction en charge du dossier, «  plus que quiconque, il était supposé connaître, respecter et faire appliquer par ses équipes les dispositions légales  » concernant le financement de sa campagne, rappelant l’évidence selon laquelle « l’autorité de Nicolas Sarkozy, son expérience politique et l’enjeu que représentait pour lui sa nouvelle candidature à la magistrature suprême, rendent peu crédible l’hypothèse d’un candidat déconnecté de sa campagne laissant ses équipes ou son parti et ses dirigeants agir en dehors de lui et décider de tout à sa place ».

Mais sans surprise, Sarkozy est encore loin des barreaux de prison. En effet, le deuxième juge d’instruction suivant l’affaire a refusé de signer le renvoi du dossier, et c’est sans soucis que l’ancien candidat a fait appel.

Source : Libération

Ni la première, ni la dernière casserole...

 
En effet, Sarko commence à nous habituer, entre la campagne de 2007 financée par Kadhafi, l’affaire Bettencourt, les sondages truqués pendant sa présidence pour le sacraliser, et son effective mise en examen pour « corruption active, trafic d’influence et recel de violation du secret professionnel » dans l’affaire Azibert (où il aurait corrompu un magistrat pour récupérer des informations sur les procédures judiciaires en cours contre lui).

Mais le plus embarrassant quand on se traine toute une collection de casseroles aux fesses, c’est qu’il est parfois nécessaire de demander aux copains d’aider à porter. De demander ou pas d’ailleurs. On peut leur refiler de force aussi. Mais la plupart du temps, les bons copains, on a même pas besoin de leur demander pour qu’ils aient envie de manger au râtelier.

C’est ainsi qu’à chaque affaire éclaboussant Sarko, c’est l’ensemble de son parti qui tremble avec lui. Claude Guéant, Éric Woerth, Emmanuelle Mignon, Jean-Michel Goudard, Pierre Giaccometti, Patrick Buisson, Julien Vaulpré, Copé, Jérôme Lavrilleux, etc. Autant de noms qui se sont vus inquiétés (mais pas trop) par ces affaires qui, heureusement pour eux, débouchent quasi systématiquement sur des non lieux, justice de classe oblige.

… mais pas la moins lourde.

 
Sarkozy se revoyait déjà président au fur et à mesure des nouvelles parutions concernant le « Pénélope Gate », à en croire les déclarations de certains de ses proches. En effet, dernièrement les élus auraient défilé au bureau et au domicile du « retraité ». Selon Le Parisien il y a une semaine, « son téléphone chauff[ait] comme aux plus belles heures de sa campagne ». Un de ses « visiteurs » déclarait même « il savoure, on le sent qui rigole », et un autre « il a toujours dit que Fillon n’était pas quelqu’un de franc ».
Si Sarko se voyait déjà prendre la place du Khalife, ce nouvel épisode de la présidentielle « toboggan » ne l’aura pas loupé et this Iznogoud pour lui.


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