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Réforme des retraites

« Rien ne rentre, rien ne sort » : cinq raffineries en grève ce jeudi, rejointes par les dockers

Les raffineries et les dockers sont en grève ce jeudi 26 janvier contre la réforme des retraites. La journée de mobilisation, a permis de mettre à l’arrêt toutes les expéditions de carburant dans les raffineries de Normandie, La Mède ou encore de Donges.

Nathan Deas

26 janvier 2023

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Crédit photo : Révolution Permanente

Préparer le durcissement de la lutte contre la réforme des retraites. Avant la journée nationale du 31 janvier contre la réforme des retraites, la CGT appelait à la grève, dès jeudi 26 janvier, dans les raffineries, les centrales électriques mais également les ports et les docks. Chez TotalEnergies, la CGT faisait état, jeudi matin, de 100% de grévistes au dépôt de Flandres (Nord) mobilisés depuis mercredi soir, 80% à la raffinerie de Normandie, 60% à la bio-raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône). Sur la raffinerie Lavéra Pétroineos étaient comptabilisés 80% de grévistes.

Comme l’explique Lionel Arbiol, délégué CGT de la raffinerie Esso de Fos-sur-Mer, au micro de RMC ce jeudi matin, dans la pétrochimie « aucune sortie de sortie de camion, de wagon ou de carburant par pipeline » n’est prévue. Pas d’arrêt des installations à l’ordre du jour aujourd’hui donc, mais le blocage total des expéditions vers les dépôts notamment dans les raffineries de Normandie, La Mède ou encore de Donges.

Au menu de cette première journée de mobilisation, les pétroliers ont également prévu des actions locales avec les salariés des infrastructures portuaires. Au port de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) l’accès des camions a été bloqué. Au Havre, les salariés de la CIM (Compagnie industrielle Maritime, la « porte d’entrée » havraise des carburants vers les raffineries normandes) ont décidé de stopper le transport de pétrole brut vers les raffineries. Dans la ville portuaire, plusieurs syndicalistes sont allés à la rencontre des étudiants. « En 2006, le mouvement étudiant s’est mêlé aux salariés et le gouvernement a été obligé de faire marche arrière : pourquoi ne pas refaire la même chose » explique Gaël Pasquier de la CGT à notre micro.

La journée d’action de ce jeudi a la particularité de s’inscrire dans un calendrier qui pose l’enjeu d’une grève reconductible. Une stratégie qui dénote, alors que l’intersyndicale n’a appelé qu’à une journée de grève isolée le 31 janvier, après la journée historique du 19 janvier. Une perspective nécessaire pour Pierre Yves Hauguel de la CGT qui depuis le piquet de grève de la raffinerie de Normandie, s’interroge : « Des réformes comme la réforme des retraites on en a connu un certain nombre et on a appris que les journées d’action à répétition dans le temps finissent toujours par provoquer une forme d’usure et la démobilisation. L’alternative qu’on avait au niveau du pétrole c’est d’insuffler une mobilisation forte dès le début en allant très vite vers la possibilité d’une reconductible avec l’arrêt des installations pour à la fois peser sur le gouvernement en mettant la pression suffisante et nécessaire pour qu’il revienne sur sa réforme et sur l’économie et le patronat ».

En assemblée générale, l’après-midi la question est dans toutes les têtes. « Dans notre métier, on a une espérance de vie de sept ans de moins. Avec cette réforme, ce sont les ouvriers qui vont perdre le plus d’espérance de vie : c’est nous qui sommes visés directement » dénonce Johan Senay de la CGT Total Normandie. De quoi poser l’urgence d’un plan de bataille à la hauteur de l’attaque du gouvernement. « A l’issue du 31, il va falloir que l’intersyndicale se pose la question de durcir rapidement nos moyens d’actions pour ne pas se satisfaire d’actions ponctuelles graduées dans le temps » poursuit, à notre micro, Pierre Yves Hauguel. Pour les syndicats de raffineurs, cette journée de mobilisation n’est qu’un début. 72 heures de grèves sont prévues en février, avant aspire-t-on la reconductible. Un scénario qui appelle à l’extension du mouvement et à un autre plan de bataille. Du côté des raffineurs, on espère être en train de paver la voie.


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