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BAC NOIR

Répression à Rennes : la police accusée de menaces de viols et d’attouchement par des lycéennes mobilisées

Au lycée Brequigny à Rennes, les lycéens bloquent depuis deux semaines. Ce vendredi, sous le regard passif de l’administration du lycée, la répression s’est gravement amplifiée. L’une des lycéenne, emmenée en garde à vue, témoigne avoir été victime d'attouchements et de menaces de viol de la part de policiers.

Mar Leroye


et Jules Bodin

22 mai 2021

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Source photo : Révolution Permanente

Près de deux semaines après le début des blocus, où la police est systématiquement intervenue pour réprimer la mobilisation, allant jusqu’à rentrer dans l’enceinte du lycée matraquer, ou encore pointer un LBD sur le visage des lycéens, la répression s’est accentuée ce vendredi.

Bloquant le lycée pour protester contre le bac Blanquer, les lycéens présents ce vendredi matin, emmenant des poubelles pour bloquer leurs lycée, se sont faits charger par une voiture de police, renversant les poubelles et manquant de renverser les lycéens derrière. Les policiers sont sortis du fourgon, matraque en main, avant de charger les lycéens déjà dispersés. L’une d’elle s’est violemment faite plaquer contre un arbre, et arracher son masque. D’après son témoignage pour Révolution Permanente, l’arrachage de son masque aurait également enlevé une partie de sa boucle d’oreille, et sous la douleur, elle se serait mise à crier. L’un des policiers qui la maintenait contre un arbre lui aurait alors lancé : « Ah tu jouis là ». Elle finira par se faire embarquer et placer en garde à vue pendant près de 8 heures. Une autre lycéenne raconte également avoir subi des attouchements répétés de la part de policiers.

Des insultes sexistes et des menaces d’agression sexuelle auraient également été proférées à l’encontre des lycéens, telles que « Si je te rattrape je te viole », ou encore « Je vais te tringler ». Une répression inacceptable, où après avoir manqué de renverser des élèves, les policiers n’ont pas manqué d’user de la violence, de menaces et d’attouchements sexuels sur des lycéennes.

Après cet épisode traumatisant, les lycéens se sont retranchés dans le lycée, afin de dialoguer avec l’administration, qui est restée sans réponse malgré la gravité de la situation. Une administration qui ne cesse d’appuyer cette répression, laissant rentrer des policiers dans l’enceinte du lycée la semaine dernière pour réprimer les élèves, ou qui n’avait encore pas hésité à menacer les lycéens en lutte « d’employer tous les moyens nécessaires » pour empêcher leur blocage. Celle-ci, bien qu’elle prétende n’avoir aucune responsabilité dans les violences policières de ce vendredi matin, est sans nul doute complice des violences exercées contre les élèves. Car si elle se ferme à tout dialogue, elle laisse appliquer, selon ses termes, « les moyens nécessaires », qui consiste en l’étranglement des lycéens, des coups de matraques, des menaces de viols et des attouchements sexuelles sur une élève mineure.

Si les lycéens sont confrontés à de telles violences, c’est parce qu’ils continuent de s’opposer au Bac Blanquer. Alors que le ministre de l’Education Nationale cherche à faire passer son bac en présentiel coûte que coûte au mépris du désastre sanitaire et éducatif qui en découle, les lycéens luttent pour avoir le droit de passer des épreuves adaptées à la situation actuelle, et qui ne mettent pas en danger leur santé ainsi que celles de leurs proches. Dans ce contexte, il est primordial de dénoncer l’administration qui est complice de la répression que les lycéens subissent. A ce titre, les enseignants du lycée, qui ont fait grève en solidarité avec leurs élèves cette semaine, pour s’opposer eux aussi à leurs conditions d’examens et à la répression, doivent continuer de se mobiliser aux côtés de leurs élèves, pour pouvoir combattre ensemble Blanquer et sa police patriarcale !


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