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Un candidat en mort cérébrale

Qui pour « débrancher » François Fillon ?

Une descente aux enfers. En moins d’une semaine, François Fillon est passé de grand favori de l’élection présidentielle pour devenir le problème numéro 1 des Républicains. Ecrasé par le poids de ses propres mensonges, François Fillon tente inlassablement de maintenir le cap. Pourtant dans l’ombre, la situation commence à devenir intenable. Les parlementaires s’agitent pour trouver une alternative afin d’éviter la catastrophe annoncée. Une alternative pour éviter une débâcle aux présidentielles, mais aux législatives, une échéance qui inquiète particulièrement les parlementaires. Ainsi, pour sortir de cette crise et limiter la casse, les parlementaires et les ténors des Républicains agissent dans l’ombre non-seulement pour trouver un plan B mais aussi pour trouver comment « débrancher » un François Fillon qui n’en fait qu’à sa tête. Damien Bernard

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« Je vous le demande : ne baissez pas les yeux, ne baissez pas la tête. Tenez la ligne. Ensemble, nous traverserons cette épreuve, et ensemble nous marcherons vers la victoire », affirmait François Fillon sur Facebook. Malgré les accusations dont il fait l’objet, il explique qu’il ira « jusqu’au bout ». L’obstination du vainqueur-surprise de la primaire de la droite malgré vents et marée laisse perplexe alors même que le candidat de la droite peine à poursuivre sa campagne. « S’il ne renonce pas tout seul, personne ne le forcera à partir. Le problème, c’est qu’il est têtu et qu’il fait tout pour rester… », explique un cadre du parti des Républicains.

Ainsi, François Fillon continue à tracer sa route. Il rencontre des élus, maintient son calendrier de déplacement. Il se rendra mardi prochain à Troyes, sur les terres de François Baroin, mercredi à Juvisy-sur-Orge, et jeudi à Poitiers. Entre-temps, son équipe de campagne planche pour stopper la déferlante de révélations, alimentée par les mensonges à répétition du candidat Fillon. C’est en ce sens, que ce week-end, les militants LR seront même mobilisés sur le terrain pour distribuer un tract tiré à 1 millions d’exemplaires intitulé « Stop à la chasse à l’homme ! Trop c’est trop ! ».

Pourtant, au sein du parti des Républicains, la tension est palpable. Certains parlementaires s’expriment même publiquement pour un plan B. Georges Fenech, député LR du Rhône explique que « le résultat des primaires est caduc ». Ainsi à trois mois des présidentielles, les parlementaires sont entrés dans une course de vitesse pour éviter que l’affaire Fillon n’entraine l’ensemble de la droite dans son sillage. En moins d’une semaine, le candidat légitimé par la voix de millions d’électeurs est devenu le problème numéro 1 du parti.

Alors que les voix ne cessent de s’exprimer pour un plan B, l’affaire n’est pourtant pas si simple tant François Fillon s’obstine à se maintenir. Lui, qui durant l’ensemble de sa carrière a été l’homme de main, et qui croyait enfin tenir sa revanche, voit s’envoler en moins d’une semaine l’espoir d’une victoire annoncée. Une obstination proportionnelle à cette frustration de l’homme qui a toujours agit dans l’ombre des Seguin, Chirac, Balladur et Sarkozy. Après avoir parlé de « misogynie » et de « calomnies », le candidat LR tente maintenant l’une de ses dernières cartouches : crier au complot du « système ».

L’une des possibilités évoquées est celle d’un conseil national extraordinaire qui déciderait d’un candidat alternatif. Pourtant, même si les ténors des Républicains se mettaient d’accord pour « débrancher » de force Fillon, ils se heurteraient aujourd’hui à un obstacle de taille qui ouvre une nouvelle boîte de pandore, celle du financement de la campagne. Ainsi, la majorité des bénéfices de la primaire ont été virés sur le compte de campagne de François Fillon. Transférer ces fonds pourrait s’avérer une opération délicate notamment si le candidat décidait de continuer l’aventure contre l’avis du parti.

L’autre manne financière du candidat, ce sont les dons des sympathisants. Or, là aussi, François Fillon a le contrôle. Comme l’a relevé Mediapart, l’argent collecté par son équipe de campagne n’atterrit pas dans les caisses des Républicains mais directement dans celles de « Force républicaine », le micro-parti de Fillon. Ainsi sur le plan financier, c’est bel et bien François Fillon qui a la main, ce qui illustre l’OPA qu’a réalisé en quelques semaines François Fillon sur le parti.

Mais, le temps presse. Pour sortir de cette crise et limiter la casse, nombre de plans B ont été envisagés, ou tout du moins évoqués. Parmi ceux-ci, Alain Juppé, qui continue d’opposer une fin de non-recevoir ou encore Nicolas Sarkozy qui se demande s’il n’y aurait pas « un trou de souris » ; voire Laurent Wauquiez et François Baroin. On parle aussi de Valérie Pécresse ou de Xavier Bertrand, actuellement élus dans des conseils régionaux. Et Gérard Larcher, le « fillonniste » et président du Sénat, furieux de du revirement de situation, pourrait bien accélérer la tournure des événements pour tourner la page et préserver les chances de la droite à l’élection présidentielle.


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