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Vu sur Twitter

Quand un journaliste de France Culture recommande « la solution du suicide » à un Gilet Jaune

Brice Couturier, journaliste et chroniqueur sur France Culture, se lâche sur Twitter. Quelques heures avant l’acte XXIII des Gilets Jaunes, et la polémique autour du slogan lancé aux forces de l’ordre – « Suicidez vous » - Brice Couturier réagissant à un article de l'Express qui en dressait le portrait « recommand[ait] le suicide » audit Gilet Jaune...Sans être inquiété.

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« Lui recommander la solution du suicide ». C’est en ces termes que Brice Couturier a commenté, dans la matinée du 20 avril, soit quelques heures avant l’acte XXIII, sur Twitter l’article de l’Express « Je suis prêt à mourir » : confession d’un Gilet Jaune devenu Black Block.

Couturier, avant même que le scandale du « Suicidez-vous » fasse la Une des médias, visait déjà de ces mots un Gilet jaune. Ce « Suicidez-vous ! » qui s’était fait entendre au cours de l’acte XXIII cette fois dans la bouche de Gilets Jaunes avait provoqué une vague d’indignation. Des propos qualifiés « d’ignominies » par le Ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, prononcés par de « véritables ordures » pour le secrétaire national adjoint du syndicat de police Alliance Loïc Travers, dont « aucun de ceux qui ont crié cela ne doit rester impuni » a renchéri François-Xavier Bellamy, tête de liste LR pour les Européennes.

Ces propos donc, l’invitation au suicide, Brice Couturier, les prononce à l’égard d’un Gilet Jaune. Flegmatique, il se doute bien que l’indignation politico-policière ne le concerne pas. Qu’elle ne porte, en vérité, pas tant sur la violence des termes. Qu’il s’agit avant tout de jeter l’opprobre sur ces Gilet Jaune qui ont osé les prononcer. Véritable chien de garde médiatique de la Macronie, Brice Couturier n’envisage même pas que ses frasques langagières sur Twitter lui soient reprochées. Une fois de plus, l’indignation est à géométrie très très variable…

Couturier, ce militant LREM déguisé en journaliste

Auteur de la biographie hagiographique « Macron, un président philosophe » sortie en 2017, soutien de la campagne européenne qu’il animera dans les Yvelines, Brice Couturier n’en est pas à ses premières sorties pour défendre la Macronie.

Sa complaisance à l’égard du pouvoir, si évidente déjà, pouvait encore prêter au rire : en juillet 2018, dans une tribune parue dans le Parisien en juillet 2018, lorsqu’il comparait l’affaire Benalla, qui a éclaboussé depuis jusqu’au cabinet de l’Elysée, à un « fait divers estival monté en mayonnaise » ; lors de la démission de Nicolas Hulot à la rentrée 2018 assimilée à un « non-événement » monté en épingle par ses confrères journalistes auxquels il reprochait alors « un mélange de paresse, […] d’incompétence et une part de militantisme », d’appartenir somme toute au « parti des médias » qu’il incrimine d’être à l’origine des révélations sur la Macronie – notamment dans le cadre de l’affaire Benalla- ou de faire la part belle aux Gilets Jaunes (vraiment ?).

Détracteur de tout journaliste qui ne s’inscrit pas dans son cadre idéologique, Brice Couturier n’a évidemment pas épargné Gaspard Glanz, dont le nom a été ces derniers jours le symbole des atteintes aux droits de la presse sous la Macronie.

Mais l’éditorialiste Brice Couturier glisse à présent dans un autre registre que celui de la grossièreté intellectuelle et du ridicule. Et c’est plus inquiétant. Autant que l’impunité dont il semble certain de jouir en invitant un Gilet Jaune à se suicider.

Si un des chiens de garde du pouvoir, comme les désignait Paul Nizan dans les années 1930, est en mesure de s’en prendre en ces termes et publiquement à des Gilets Jaunes sans rencontrer le moindre obstacle, c’est bien que l’appareil idéologique de la Macronie adopte des traits de plus en plus autoritaires. Dans la même dynamique que les pratiques de répression policière et judiciaire qui portent désormais atteinte aux droits fondamentaux que sont celui de manifester et d’informer…


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