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Pour faire face à la catastrophe sociale, interdiction des licenciements et partage du temps de travail !

Près de six mois après l'explosion de la crise sanitaire, la rentrée s'annonce particulièrement mouvementée. La récession et la seconde vague épidémique qui se profilent imposent de militer pour un plan d'urgence à la hauteur de la gravité de la situation. Contre l'austérité imposée aux salariés, il est nécessaire d'exiger l'interdiction des licenciements et des contrats courts et précaires, le partage du temps de travail, et l'augmentation des salaires pour toutes et tous.

Ariane Anemoyannis

31 août 2020

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« Limiter la casse et espérer que l’orage passe ». A la veille du mois de septembre, l’incertitude et la tension sont à leur maximum. Pour le jeune gouvernement remanié il y a à peine deux mois et déjà sous le feu des critiques, c’est une rentrée à très haut risque.

C’est Jean Castex, Monsieur déconfinement, qui a tenté le premier d’entrer dans la crise de manière optimiste. Espérant publiquement qu’il « n’y ait pas de quoi s’affoler », il fait toutefois sa rentrée avec une chute de 7 points dans les sondages de confiance en même temps que la courbe épidémique est officiellement déclarée « exponentielle ».

Mais en parallèle de la crise sanitaire qui vaut déjà à l’exécutif de multiples critiques sur la gestion des masques et des tests, c’est surtout la crise économique qui guette le sommet de l’Etat. Après avoir artificiellement maintenu à flot les entreprises par un régime d’exception, c’est une vague de licenciements et de faillites qui se profile en septembre. Déjà, les ménages enregistrent au dernier trimestre la plus haute baisse de revenus depuis 1949, alors que la France entre dans une récession record à échelle des puissances occidentales de 12,5%, bien devant l’Allemagne (-6,8%), les Etats-Unis (-5,7%) ou encore le Japon (-5,4%).

Et si le patronat tente de voir le verre à moitié plein en organisant le camp d’été annuel du Medef sous le mot d’ordre de « Renaissance », se disant « beaucoup plus confiants aujourd’hui qu’à la sortie du confinement » grâce aux cadeaux incessants du gouvernement, la crise sociale latente est cependant dans tous les esprits.

De fait, la première vague n’a laissé personne indifférent. La frayeur du patronat face au « changement d’attitude extrêmement brutal des salariés » et la méfiance croissante de la population devenue « experte affûtée à vitesse grand V » en matière sanitaire risqueraient bien de revenir au galop.
Si pour l’heure, aucune réponse d’ampleur ne se dessine face aux licenciements d’ampleurs, faute notamment à l’atonie des directions syndicales qui maintiennent l’espérance d’un retour au « dialogue sociale », deux dates sont cependant plantées dans le décor les 12 septembre à l’appel des Gilets jaunes ou encore le 17 septembre à l’appel notamment de la CGT.

Des premières réponses qui seront suivies de près par les hautes sphères politiques, dans une situation éruptive où un rien pourrait mettre le feu aux poudres. En effet, près de deux ans après le mouvement des Gilets jaunes, la colère est encore là et les acquis de la grève de décembre dernier associés à l’attaque sans précédent contre l’emploi et les salaires pourraient bien constituer un cocktail explosif.

« C’est parti pour une saison 2 ? » se demande Le Parisien. Jérome Rodriguez, figure des Gilets jaunes et à l’initiative du 12 septembre, rétorque que « la braise est bien chaude ». Tout est possible, mais encore faut-il être en mesure d’imposer nos propres revendications contre celles du patronat. Face aux aspirations du Medef de remettre sur la table augmentation de la durée de travail et réforme des retraites, il est impératif d’y opposer l’interdiction des licenciements et le partage du temps de travail, ainsi que l’abolition des contrats précaires qui plongent la jeunesse dans la précarité. En s’appuyant sur les expériences de la classe ouvrière ces derniers mois dans les secteurs de la santé, l’aéronautique ou encore la grande distribution, un tel programme d’urgence est la condition sine qua none pour avancer dans le sens d’une contestation sociale d’ensemble, alliant les préoccupations économiques, démocratiques et politiques que portent les Gilets jaunes, les travailleurs et le mouvement anti-raciste.


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