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Après les élections du 4 octobre

Portugal. Combien de temps va tenir le gouvernement de droite ?

Les élections législatives qui se sont tenues dimanche 4 octobre au Portugal ont connu une victoire en demi-teinte pour la droite au pouvoir et la percée de la gauche anti-austérité. Les forces politiques étaient depuis engagées dans un bras de fer pour savoir qui formerait le prochain gouvernement. Le président portugais a finalement donné le feu vert à la droite pour former un gouvernement, qui a prêté serment aujourd'hui. Son avenir est néanmoins incertain alors que la « gauche anti-austérité » s’active dans la mise en place d’une coalition gouvernementale. Ivan Matewan

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Un gouvernement de droite instable et minoritaire


Lors des élections législatives, la droite a confirmé sa place en tant que première force politique du pays avec 38,5 % des voix. Mais elle était loin d’obtenir les 116 sièges nécessaires pour former une majorité absolue. Par l’addition des voix et des sièges, les forces de gauche arrivaient largement en tête. Pendant près de quatre semaines, la formation du gouvernement se retrouvait ainsi dans l’impasse. Le président portugais Anibal Cavaco Silva a donc décidé, le jeudi 23 octobre, de passer en force en annonçant qu’il confirmerait le choix du premier ministre sortant, Pedro Passos Coelho, comme tête du prochain gouvernement.

Le nouveau gouvernement a prêté serment aujourd’hui, mais sans véritable fanfare. Il ne dispose en effet d’aucune majorité au Parlement, lequel devra se prononcer la semaine prochaine sur son programme. Les classes dominantes s’inquiètent alors de la poursuite de la reprise économique et de l’amélioration des finances publiques dans ce contexte incertain. Autrement dit, elles comptent bien sur un nouveau gouvernement capable de poursuivre les réformes structurelles, les mesures d’austérité et les attaques contre les travailleurs, les femmes et les jeunes.

« Le gouvernement qui prend ses fonctions aujourd’hui n’a pas de majorité au Parlement, donc l’effort de dialogue et de compromis doit se poursuivre avec les autres forces politiques afin d’aboutir à la compréhension nécessaire » a expliqué le président lors de la cérémonie d’investiture. Il a également mis en garde les partis de gauche contre l’instabilité politique qui risque de rendre le Portugal « ingouvernable » et les a appelé à « agir de façon responsable. » C’est-à-dire de surtout ne pas refuser la confiance au nouveau gouvernement et mettre en cause les diktats des institutions européennes qui ont saigné, en collaboration étroite avec le patronat portugais, les classe populaires au cours des dernières années avec un « plan de sauvetage » brutal. Rebondissant sur les propos du président, le nouveau Premier ministre a lui aussi affirmé qu’ « aucune illusion politique ne peut occulter l’impératif du respect de nos obligations liées à l’Union européenne et à l’Union monétaire. »

L’union de la gauche : le Bloc de gauche anti-austérité à la remorque du social-libéralisme


Les forces de gauche ont déjà annoncé leur intention de provoquer la chute du gouvernement de droite minoritaire en rejetant son programme lors du vote prévu le 10 novembre au Parlement. En effet, depuis quatre semaines, le chef du Parti Socialiste, Antonio Costa, mène des négociations avec le Bloc de Gauche, formation anti-austérité proche de Syriza en Grèce, le Parti Communiste Portugais et les Verts. Aujourd’hui, l’ensemble de ces forces assurent avoir conclu un programme commun et affirment pouvoir former un gouvernement de coalition.

Selon Catarina Martins, dirigeante du Bloc de Gauche, les « conditions d’un consensus basique » existent et elles visent « la reprise économique, la défense de l’État social et la rupture avec la politique d’austérité de la droite » et « la création d’un gouvernement qui protège les retraites, les salaires et l’emploi. » Or, ce consensus basique comprend également le respect des règles budgétaires européennes et des engagements vis-à-vis de l’Union européenne dans le cadre du « plan de sauvetage » dont le Portugal a bénéficié au début des années 2010. Après la chute annoncée du gouvernement de droite, le Bloc de Gauche s’apprête t-elle à rééditer l’expérience de Syriza ?


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