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A quel Prix ?

Plus de 207 personnes tuées en 2017 pour avoir défendu l’environnement

2017 marque une année particulièrement meurtrière pour ceux qui se sont mobilisés contre la destruction de l’environnement.

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Photo : Banderole en hommage à Berta Cáceres, militante écologique hondurienne, qui a reçu en avril 2015 le prix Goldman pour l’environnement. Le 3 mars 2016, elle est assassinée alors qu’elle rentre chez elle. Huit personnes sont arrêtées, dont les responsables environnement et sécurité de l’entreprise DESA (qui construisait un barrage hydroélectrique sur le territoire d’une communauté indigène) et trois membres des services de renseignement de l’armée.

Selon l’ONG Global Whitness, plus de 200 personnes dans le monde ont été tuées pour s’être opposé à des projets miniers, forestiers, ou agro industriels néfastes pour l’environnement. Un bilan très lourd et bien en deçà de la réalité selon l’ONG britannique. La plupart de ces homicides ont lieu en Amérique du Sud, où l’agriculture intensive et le braconnage font des ravages.

Les étagères de nos supermarchés sont remplies de produits issus de ce carnage sobrement nommé « A quel prix » ( « At what cost » ndlr). Le rapport de Global Whitness répertorie les assassinats des activistes dans 22 pays en 2017. 60 % des ces homicides ont lieu sur le contient sud-américain. La nature et les acteurs de ces tueries sont différents d’un pays à l’autre, répondant à un contexte social et économique propre à chaque état. En 2017 au brésil, pays le plus touché par ces violences, des fermiers prennent d’assaut les indiens de la tribu Gamela, et leur coupent les mains et les pieds à l’aide de machettes. En Colombie, le militant écologiste et pour les droits de l’homme Hernan Bedoya trouve la mort alors qu’il rentrait chez lui, abattu de 14 balles par un groupe paramilitaire. Le brésil et la Colombie ont ainsi respectivement été le théâtre de 57 et 24 meurtres de militants écologistes. Proportionnellement à sa population, le Nicaragua est le pays le plus touché par ces violences avec 4 homicides. On peut voir la prépondérance de ces violences en Amérique latine, où l’agriculture de masse entraîne de nombreuses catastrophes écologiques et humaines. Parmi elles, la déforestation entraînant la destruction de la faune et de la flore, ainsi que le délogement forcée de communautés autochtones. Le continent africain n’est pas en reste, avec 19 meurtres liés à des activités minières ainsi que du braconnage illégale.

Pour Ben Leather, ces tueries ont directement pour cause le capitalisme et nos modes de consommation « Les étagères de nos supermarchés sont remplies de produits issus de ce carnage ».

En effet une part importante des produits importés et consommés (tel que l’huile de palme, le cacao, le soja mais aussi les viandes tel que le bœuf) contribue à la destruction de l’environnement dans les pays foyers de l’industrie agroalimentaire de masse, entraînant son lot de catastrophes environnementales et humaines.

Les opposants politiques cibles de tueries et de multiples violences

Herman Bedoya était un activiste connu pour son engagement contre la culture de l’huile de palme et de la banane sur les terres de sa communauté. Même schéma aux Philippines où sept paysans ont trouvé la mort après s’être dressé contre l’extension d’une plantation de café. Pour Ben Leather, les responsables sont les états et les entreprises travaillant de concert afin de générer toujours plus de profit au mépris de l’environnement, et qui engendre ces massacres.

"Des activistes locaux sont assassinés tandis que des gouvernements et des entreprises privilégient les profits rapides par rapport à la vie humaine", déplore dans un communiqué Ben Leather, pour Global Withness.

Indiens indigènes, paysans philippins ou militants écologistes, tous sont pris pour cible par les gouvernements et entreprises exploitant terres et ressources et qui ne voient en eux qu’un obstacle à leur profit. En plus d’être particulièrement exposés aux assassinats, le rapport révèle des violences récurrentes exercées à l’encontre des opposants à l’expansion agricole. Ainsi, interpellations, poursuites, cyberattaques ou violences sexuelles font partie de l’arsenal mis en place pour faire taire l’opposition. En ce sens, Le père de Hernan Bedoya, Ramon Hernan Bedoya, témoigne que son fils « était constamment menacé d’être tué ou d’être expulsé des terres, car il était un leader » avant de se faire assassiner. Ainsi, jamais personne n’a pour le moment été traduit en justice, signe d’une véritable impunité face à ces actes d’une violence inouïe au profit du système capitaliste. La déforestation et l’industrie agroalimentaire de masse engendrent une catastrophe écologique qui s’accompagne de drames sociaux et humains terribles, allant jusqu’aux meurtres de ceux qui ont osé se dresser face aux gouvernements et aux firmes transnationales, chantres du capitalisme.


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