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Interview en direct

Philippe sur France 2 : Des gages pour le patronat, toujours rien pour les travailleurs et les soignants

Ce 17 mars à 20h, Edouard Philippe était interviewé, en direct sur France 2. Après avoir évoqué la polémique Buzyn, le premier ministre a tenu à rassurer les entreprises : pas d'interdiction des licenciements et des aides. Pour les travailleurs et les personnels soignants, par contre, toujours rien de concret !

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Dans son allocution de la veille, Emmanuel Macron avait apporté des garanties pour les patrons, sans rien proposer de concret pour les travailleurs. Edouard Philippe n’a pas dérogé à cette ligne, ce 17 mars, dans une interview en direct sur France 2.

Alors que la polémique enflait après l’interview donné par Agnès Buzyn au Monde, dans laquelle l’ex-ministre de la Santé avait fustigeait la gestion gouvernementale de l’épidémie, Edouard Philippe a dû répondre. Le premier ministre a ainsi avoué qu’« Agnès Buzyn a dit fin janvier que si nous étions dans le pic épidémique au moment des élections, alors il serait difficile de les organise […] Mais au moment où elle m’a dit ça, beaucoup de médecins n’était pas d’accord avec elle, beaucoup de médecins pensaient qu’il ne s’agissait pas d’une épidémie qui produirait son effet à ce moment, ou qui aurait cet impact ». Edouard Philippe s’est ensuite retranché derrière les recommandations scientifiques du fameux conseil d’experts et d’une décision, celle de maintenir le premier tour des municipales, prise en accord avec les autres forces politiques. Peu convaincant, tant il apparaît aberrant qu’il soit tout a fait possible de se déplacer pour voter le dimanche, puis de décréter un confinement brutal dès le lendemain.

Des gages pour le patronat...

Mais ce qui a fait le cœur de l’interview, c’est avant tout les gages apportés au patronat. Bien sûr, Édouard Philippe a confirmé que « l’État paiera », qu’une série d’aides seront apportés pour éviter toute faillite, y compris pour les très grandes entreprises qui accumulent les profits par milliards. Surtout, c’est sur la rumeur d’une interdiction des licenciements qu’Edouard Philippe a tenu à rassurer le grand patronat : « l’interdiction administrative des licenciements, comme elle a pu exister, elle n’est jamais, je crois, une solution totalement satisfaisante » a t’il affirmé, avant de poursuivre : « ce que nous voulons faire, c’est qu’il ne soit pas utile de licencier, d’essayer de faire en sorte que l’entreprise puisse continuer son existence ».

Concernant les nationalisations temporaires possible, en particulier concernant Air France, le premier ministre a tenu la aussi à être rassurant pour le patronat. « Nous serons là, le président de la République l’a dit pour que notre compagnie nationale puisse franchir cette crise », a-t-il annoncé, expliquant que l’Etat, actionnaire à 14% d’Air France, mettrait tout les moyens pour éviter toute faillite, s’inscrivant dans les pas du ministre de l’Economie Bruno Le Maire, qui a affirmé un peu plus tôt dans la journée que « tous les moyens » seraient utilisés « pour protéger les grandes entreprises françaises », y compris des opérations de « nationalisation si nécessaire ». Philippe a précisé que cette nationalisation serait pris en ultime recours et de manière temporaire. En d’autres termes, il s’agira tout bonnement de socialiser les pertes et de préserver les profits pour les patrons !

… rien de concret pour les travailleurs et les personnels soignants !

Le crédo d’Eoudard Philippe tient en cette expression : « aides ler entreprises, c’est aider les salariés ! » Ainsi, on l’aura compris, ce ne sera pas le patronat qui prendra en charges les salaires, ni même les loyers, factures d’eaux ou d’électricités en cas de fermeture due au confinement, mais l’Etat. C’est à dire que ce sont les salariés qui payeront la crise sanitaire, sans que le gouvernement n’engage acune mesure concrète pour ceux qui continuent de faire tourner l’économie au péril de leur santé, ni pour les personnels soignants aujourd’hui en première ligne contre l’épidémie. Au contraire, alors que l’interview a été entrecoupée par un reportage de terrain montrant des personnels soignants qui expliquent être à la limite de la rupture, avec des risques de pénurie de matériel et en particulier de masques, le premier ministre s’est contenté de rester évasif sur une future mise à disposition de matériel médical et en rendant un hommage peixu aux soignants.

D’ailleurs si cela n’était pas clair, le premier minsitre interrogé en direct l’a répété : pas question de rompre le confinement, sauf pour aller travailler, même dans des emplois non essentiels pour faire face à l’épidémie. Si Edouard Philippe s’est montré ferme pour faire respecter le confinement, confirmant à un téléspectateur qu’il n’y aurait pas d’exception pour les enterrements, interrogé par un artisan du BTP il n’a en revanche pas limité l’activité des entreprises, y compris celles des grandes entreprises dont la production n’est pas essentielles à la lutte contre l’épidémie.

Une ligne dure donc, où le gouvernement martelle le message de restez chez soi, mais les coudées franches pour le patronat pour continuer à faire tourner les usines, en se contentant de dire de respecter la distance sociale ! Plus que jamais, ce sont les travailleurs à la base, par des droits de retrait et des débrayages, pour exiger des mesures de protection sanitaires, qui peuvent prendre en charge la gestion de la crise, pour protéger nos vies contre les profits des grandes entreprises.


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