×

Les usines Sanofi doivent produire !

Pénurie de vaccin : réquisition des lignes de production de Sanofi, au service de toutes et tous !

Alors que Sanofi accuse un important retard dans son programme de développement d’un vaccin contre le coronavirus, la mise à disposition de ses capacités industrielles pour pallier les pénuries actuelles est indispensable. Mais les tergiversations du géant industriel nuisent à l’intérêt commun. La santé publique n’est pas un bien marchand et l’intérêt général ne peut pas rester suspendu aux décisions d’un groupe privé dont les objectifs sont le profit.

Jean Beide

25 janvier 2021

Facebook Twitter

Crédits photo : CHARLY TRIBALLEAU/AFP

Les pénuries de vaccins menacent la vie de millions de personnes, que font les industriels ?

Ces derniers jours ont vu les mauvaises nouvelles se succéder sur le front de la vaccination. Pfizer peine à tenir les délais de livraisons annoncés et annonce de surcroit qu’il ne livrera pas autant de flacons que prévu (par la révision de la contenance officielle d’un flacon qui passe de 5 à 6 doses). A cela s’ajoute la gestion logistique catastrophique de la vaccination par le gouvernement ainsi que la menace que fait planer l’apparition possible de nouveaux variants résistants au vaccin. Toutes ces données font de la pénurie mondiale actuelle un enjeu capital. Le vaccin constitue en effet la seule porte de sortie dans cette crise sanitaire qui dure depuis un an maintenant.

Dans un tel contexte, il faut de toute urgence réquisitionner les lignes de production inactives comme celles de Sanofi. Et pour cela, une demande polie ne suffira pas, car l’intérêt collectif ne doit pas rester à la merci de l’appétit capitaliste privé. Cette question, déjà cruciale au moment de la première vague afin de faire face à la pénurie de masques et de respirateurs artificiels, l’est d’autant plus aujourd’hui que la production d’un vaccin, pour l’ensemble de la population mondiale, demande un haut niveau de technicité industrielle.

Les usines Sanofi doivent produire !

En pleine pandémie, Sanofi supprime 400 postes dans la recherche

Mais les enjeux sanitaires ne sont pas seulement immédiats. Si le coronavirus a pu faire tant de dégât à travers le monde c’est bien entendu parce que les systèmes de santé ont été mis à genoux par les cures d’austérité néolibérales. Mais une autre raison est à chercher du côté de l’interruption généralisée des programmes de recherche à long terme sur les coronavirus, au milieu des années 2000, car jugés peu rentables. Les suppressions de postes envisagées par Sanofi s’inscrivent elles aussi dans ces logiques de rentabilité maximale, au détriment des chercheurs et travailleurs de la branche mais aussi de l’intérêt de toutes et tous.

Alors que Sanofi engrange profits faramineux et aides publiques, le géant pharmaceutique supprime 1700 emplois, menaçant aussi nos capacités de résistance à long terme contre les ravages des épidémies, actuelles et futures.

Pourquoi l’intérêt de tous exige que nous contrôlions la production ?

La catastrophe que constitue l’épidémie mondiale de covid-19 est en grande partie dû à la gestion capitaliste de tous les outils qui nous permettent de lutter contre ses ravages. La recherche, la production et la distribution des médicaments, en passant par l’hôpital, tous ces secteurs aux mains des intérêts privés ou sous la coupe de gestions libérales, qui nuisent à leur efficacité, ne parviennent pas à remplir leur rôle, c’est pourquoi il faut en reprendre le contrôle. Les capacités industrielles de Sanofi ne sont en effet pas un bien comme un autre. C’est sur elles que reposent la vie de millions de personnes exposées au virus et ce bien, que les travailleurs font fonctionner, doit être placé, d’autant plus en cette période critique, entre les mains des travailleurs et de la population.

La rapacité capitaliste et l’intérêt d’une poignée d’actionnaires que l’Etat s’emploie à protéger contre tout risque, est une calamité sociale avec laquelle il faut en finir. Tandis que Pfizer annonce qu’il ne livrera pas autant de flacons qu’annoncé, pour un bénéfice d’environ 1,5 milliards de dollars, et que Sanofi tergiverse à propos de la mise à disposition de ses lignes de production, Agnès Pannier Runacher, ministre déléguée à l’industrie, se contente « d’espérer une réponse favorable » tout en préservant activement les intérêts du groupe.

Pour notre santé à tous, reprenons le contrôle de la production aux capitalistes qui jouent avec nos vies !


Facebook Twitter
Anasse Kazib convoqué par la police : « une procédure politique contre des dizaines de soutiens de Gaza »

Anasse Kazib convoqué par la police : « une procédure politique contre des dizaines de soutiens de Gaza »

 « Dette » et « guerre » : double matraquage et attaques en préparation

« Dette » et « guerre » : double matraquage et attaques en préparation

Lidl : comment l'entreprise soutient la colonisation en Cisjordanie

Lidl : comment l’entreprise soutient la colonisation en Cisjordanie

Solidarité : SUD Rail & la CGT Energie 75 apportent leur soutien à Anasse Kazib, convoqué par la police

Solidarité : SUD Rail & la CGT Energie 75 apportent leur soutien à Anasse Kazib, convoqué par la police

Mort de Shemseddine : non aux mesures répressives, il faut des moyens pour la jeunesse !

Mort de Shemseddine : non aux mesures répressives, il faut des moyens pour la jeunesse !

Formation des enseignants : Macron cherche à renforcer le contrôle des futurs profs

Formation des enseignants : Macron cherche à renforcer le contrôle des futurs profs

« Economie de guerre » : à Bergerac, Macron inaugure une usine militaire pour faire parler la poudre

« Economie de guerre » : à Bergerac, Macron inaugure une usine militaire pour faire parler la poudre

Limitation du droit d'asile, enfermement aux frontières : le Parlement européen adopte le pacte migratoire

Limitation du droit d’asile, enfermement aux frontières : le Parlement européen adopte le pacte migratoire