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les jeunes dans la galère

Pass Culture : encore un coup de com de Macron pour draguer la jeunesse

Le Pass Culture annoncé par Macron : 300 euros à 18 ans à dépenser dans la culture. Un coup de comm' gouvernemental sur une mesure inconséquente, qui ne répond en rien aux demandes actuelles de la jeunesse face à la crise.

Tyshka Rostov

21 mai 2021

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Crédits photo : DR

C’est officiel, dès ce vendredi 21 mai, le « Pass Culture » qui était en phase de test dans certains départements depuis deux ans, sera accessible pour tous les jeunes de 18 ans. Macron a visiblement profité de la réouverture pour faire cette annonce, qui est un énorme coup de communication, et une tentative de draguer la jeunesse, dans un contexte où c’est l’un des secteurs les plus touchés par la crise. D’ailleurs, c’est bien sur l’application Tiktok qu’il a lancé officiellement l’annonce, comme pour entamer une véritable adresse à la jeunesse.

Ce sont donc 300 euros que pourront dépenser tous les jeunes de 18 ans, après s’être inscrits en ligne. Une aide que les jeunes pourront bénéficier uniquement l’année de leur majorité. Ce Pass Culture est voué à être étendu en janvier 2022 aux collèges. Dès janvier, les jeunes auront donc droit, en plus des 300 euros à 18 ans, à la somme de dérisoire de : 25 euros en quatrième, 25 euros en troisième et 50 euros par année et par élève en seconde, première et terminale. En tout 200 euros sur… cinq ans.

Une insulte à la jeunesse (et à la culture)

À un an des présidentielles, Macron tente de faire du pied aux futurs nouveaux électeurs avec ce Pass Culture. Mais cette mesure est au même niveau que les chèques psy, ou que les repas insipides à 1 euro : insuffisante. Cette somme dérisoire (avec 300 euros on ne peut même pas s’inscrire pour une année dans un club de sport) n’est applicable qu’un an, ce qui est assez limité.

En tout, le budget du Pass Culture pour 2021 et 2022 est de plus de 200 millions d’euros. Une telle somme que l’on aurait aimé voir depuis plus d’un an, tandis que la jeunesse exprime sa détresse et sa colère face à une précarité généralisée. Ce n’est pas 300 euros de culture sur un an, qui vont aider les jeunes à payer leur loyer ou à remplir leur frigo vide.

Ce Pass Culture est finalement bien plus un cadeau pour le patronat que pour la jeunesse. En effet, le Pass est partenaire de certaines grandes entreprises, sous prétexte de soutenir l’industrie française. Une porte-parole de l’Elysée dit « Pour les plates-formes, nous mettons en avant nos industries françaises. Deezer et non Spotify pour la musique, Canal+ ou OCS et non Netflix pour l’audiovisuel  ». En réalité, cet argent culturel va tomber directement dans l’argent des grands groupes comme la Fnac, Deezer, OCS… Parce qu’il est peu probable que la plateforme préconise des lieux culturels alternatifs.

Mais alors est-ce un cadeau à la culture ? C’est ce que revendique le gouvernement avec ce Pass, qui est censé profiter au relancement de l’économie de la culture dans ces temps difficiles. L’Elysée qualifie même cette initiative comme le « chantier culturel prioritaire du quinquennat ». Cette priorité est très loin d’être à la hauteur et semble oublier totalement la réalité du secteur. La culture est l’un des secteurs les plus dévastés de la crise sanitaire. Depuis des mois, une vague d’occupation des lieux culturels gronde sur tout le territoire français, pour exprimer la détresse de toutes les petites mains de la culture laissées sur le carreau. La revendication majeure de cette mobilisation est l’abandon de la réforme assurance-chômage. On a du mal à voir comment quelques jeunes qui pourront aller au cinéma gratuitement va pouvoir pallier à la crise dans la culture.

Finalement, ce Pass Culture n’est pas du tout à la hauteur de la situation, et ne répond ni à la détresse de la jeunesse, ni à la situation de crise dans la culture. C’est un coup de communication, une tentative de flirt avec un secteur de la jeunesse, dans le cadre des présidentielles de 2022. Nous voulons des moyens massifs pour les jeunes, à commencer par des moyens massifs dans l’Education nationale et les universités, financés par les grandes fortunes. Mais aussi des réelles aides pour les jeunes à la hauteur du SMIC, pour que plus aucun étudiant n’ait à travailler en même temps que ses études pour payer son loyer ou se nourrir. Et de l’argent il y en a, des milliards avec lesquels le gouvernement a arrosé les grandes entreprises dans les cadres de plan de relance. Nous ne voulons pas de miettes, mais toute la boulangerie !


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