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Ce que cache la « communication » de Blanquer

Parcoursup, combien sur le carreau ?

Black-out ministériel. Refus de communiquer. Plusieurs heures après le début des résultats sur Parcoursup, toujours aucune déclaration officielle du ministère qui prévoyait « qu’environ 50 des candidats auraient une réponse » à 18h. Tout est dans le « environ ». On imagine qu’il ne s’agit pas de 55%, sinon Blanquer s’en serait vanté. Et, surtout, qu’en est-il des probables 60% qui sont encore, ce mercredi matin, sur le carreau ?

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Après les critiques portées contre l’ancien algorithme APB, fondé sur le tirage au sort dans les « filères sous tension » et « très sélectives » comme Staps et qui avait laissé sur le carreau près de 65 000 jeunes l’été dernier, le gouvernement s’est empressé de lancer la sélection à l’université comme solution miracle. Curieuse façon de procéder : remplacer l’arbitraire par la sélection.

Ne voulant pas se retrouver face à ses responsabilités en raison du manque d’investissement dans les facs et devant le manque de personnel enseignant et administratif et technique criant, le gouvernement a délocalisé ses responsabilités dans les universités, chargées désormais d’orchestrer elles-mêmes la sélection. C’est donc désormais l’algorithme de chaque université, programmé selon leurs attendus, qui fait la loi, et quand bien même celui de Parcoursup, dévoilé mardi, chapeaute le tout.

Quoi qu’il arrive, le résultat est toujours aussi obscur. Tout comme, d’ailleurs, le chiffre exact de candidats ayant reçu une réponse mardi, à 18h. Trois possibilités, jusqu’à présent : un « oui », qu’il faut entériner dans les 7 jours, à moins de finir éliminé d’office, un « non » sec et sans appel, ou alors un « en attente », qu’il faut suivre, au jour le jour, avec l’évolution d’un classement. Pour les 810.000 candidats ayant déposé un dossier et qui s’apprêtent, pour la plupart, à passer les épreuves du bac dans quelques jours, tout ceci est, bien entendu, un facteur de stress supplémentaire.

Pour ceux qui se verront refuser tous leurs vœux, des Commissions d’accès à l’enseignement supérieur vont être mises en place pour trouver aux futurs étudiants une place qui soit la plus proche possible de leur vœux, mais sans prendre en compte la mobilité des jeunes, ce qui risque d’en décourager plus d’un. Autre facteur de stress, la complexité sans nom des rythmes de validation des vœux : 5 jours pour les propositions reçues entre le 26 et le 28 juin 2018, 48 heures pour toute réponse donnée au cours de l’été, et dans les 24 heures pour une réponse donnée le 2 septembre : après la longue attente, la course de vitesse de la rentrée. Et, pendant les mois de juillet et août, mieux vaut avoir une connexion 4G.

Devant autant d’incohérences et de points noirs, côté gouvernemental, donc, c’était, encore le black-out le plus complet, mardi dans la soirée. Et il n’est pas sûr que des chiffres fiables tombent mercredi matin. Peur d’une réaction des lycéens ? C’est ce dont atteste la façon dont les occupants du Lycée Arago, mardi, ont été traités : ils ont tous été placés en garde-à-vue, et quand bien même les 103 interpellés ne soient pas tous des lycéens scolarisés dans le XX°.

Malgré les résultats optimistes que Blanquer avance sur Parcoursup, la sélection mise en place est belle et bien un naufrage car elle entérine les inégalités scolaires du système français, que les enquêtes Pisa confirment d’années en années. Les premiers servis seront ceux qui auront eu les ressources pour correspondre aux exigences et attendus des filières alors que les autres devront prendre leur mal en patience, passer leur bac avec pour seule certitude d’être « en attente », « refusés » ou « accepté à condition » de faire une année de remise à niveau. La liberté de choisir ses études et son orientation ne sera plus qu’un vain mot.


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