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Tentative de récupération

« Pacte de Marrakech » : l’extrême droite à la manœuvre pour torpiller le mouvement des Gilets Jaunes

Le 10 décembre, Macron devrait se rendre à Marrakech pour signer un accord international concernant les migrations. Renommé « pacte de Marrakech », sur les pages des Gilets Jaunes, certains accusent cet accord de « vendre le pays ». Il s’agit en réalité d’une manœuvre organisée par l’extrême droite pour mettre la main sur le mouvement.

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Crédit photo : Blondet Eliot-POOL/SIPA

Lundi prochain, le 10 décembre, Macron devrait se rendre à Marrakech pour signer un traité de l’ONU concernant les migrants. Ce texte est dit non-contraignant juridiquement, cela veut tout simplement dire que les signataires n’encourent aucune sanction s’ils ne respectent pas leurs engagements. Actuellement, seul le gouvernement américain a refusé.

L’extrême droite au rebond

Un certains nombres de militants d’extrême droite sont à l’affut pour tenter de faire rentrer des revendications dans le mouvement des Gilets Jaunes. Pour l’instant, les revendications des Gilets Jaunes se concentrent sur les questions économiques et démocratiques, par exemple l’augmentation du Smic que combat fermement Marine Le Pen. De plus, la jonction est en cours dans plusieurs villes avec les universités mobilisées contre la sélection et l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiants extra-européens. C’est dans ce contexte que les éléments réactionnaires tentent de reprendre la main. En effet, à la veille du 17 Novembre, Le Pen et Dupont—Aignan avait affiché leur solidarité avec le mouvement des Gilets Jaunes, ces soutiens ont disparu depuis que le mouvement a changé d’échelle et que ses revendications ont dépassé la simple question des taxes sur le carburant.

Minorisée, l’extrême droite tente d’influencer le mouvement en agitant le spectre des accords de Marrakech, qu’ils accusent de « vendre la France ». Pourtant, cet accord ne soutient absolument aucune mesure en faveur des migrants. Non contraignant et sans objectif chiffré, il vise principalement à améliorer la coordination sur la gestion des migrants, synonyme d’une véritable boucherie depuis plusieurs années aux portes de l’Europe.

Un impact minimal chez les Gilets Jaunes

Malgré la tentative du gouvernement et d’un certain nombre de militants anti-migrants pour faire passer le mouvement des gilets jaunes comme un mouvement d’extrême droite force est de constater que le thème des accords de Marrakech reste jusqu’à présent peu repris dans le mouvement.

En effet, parmi les pages de Gilets Jaunes les plus suivis sur les réseaux sociaux, aucun poste des administrateurs de la page ne fait état de ce type de revendication, et ceux qui s’acharnent à tenter de faire passer ce message sont des militants d’extrême droite convaincus. S’il y a bien eu quelques cas de dénonciations de migrants et de discours xénophobes, aucune revendication n’émerge pour l’instant sur cette question.

Combattre l’extrême droite dans le mouvement : une priorité

Les tentatives d’instrumentalisation de l’extrême droite sont largement fonctionnelles au gouvernement et à ceux qui veulent casser le mouvement. D’une part, ceux-ci tentent de détourner la colère populaire des questions économiques qui sont au cœur des préoccupations. Accuser les migrants plutôt que les grandes fortunes qui ont profité de l’ISF, c’est le meilleur moyen pour le gouvernement de se sortir de l’ornière, lui qui a mis en place une politique ouvertement xénophobe depuis le début de son mandat. De plus, alors que les quartiers populaires et les populations racisées, notamment dans les lycées, sont en train de rejoindre le mouvement, les préjugés racistes seraient une opportunité pour diviser le mouvement pour le gouvernement.

Au contraire, le mouvement doit se constituer sur la base de l’unité entre exploités et opprimés, et la solidarité avec les migrants victimes du racisme et de la répression de l’Etat. Cela passe notamment par le fait de reprendre les revendications des étudiants qui rentrent dans la mobilisation, à commencer par le refus de la hausse des frais d’inscription pour les étudiants étrangers.


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