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PSA Mulhouse. Une équipe de week-end sous le signe de la précarité

Vincent Duse Depuis mi-juin, le site de PSA à Mulhouse (Alsace) est passé en mono-flux, c’est-à-dire à la réalisation de la production sur une seule ligne de montage, avec 3 modèles (C4, DS4 et 2008).La direction de PSA Mulhouse annonçait, pour justifier cette mesure, une baisse de production de 1180 à 1034 véhicules par jour, en se basant sur une C4 en fin de vie.

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La destruction de capacité de production intensifie l’exploitation en précarisant l’emploi

La conséquence immédiate a été le licenciement des 450 intérimaires qui travaillaient sur la ligne de montage démantelée et le recours systématique à des heures supplémentaires obligatoires pour l’ensemble des ouvriers, histoire de « combler les pertes ». Sans compter que chaque salarié du site était « redevable » de 5 jours de travail dans le cadre de l’accord de flexibilité. C’est comme ça que la direction a commencé à nous faire travailler 6 jours par semaine en équipe de jour et tous les dimanches en équipe de nuit, presque gratuitement. Pour donner un exemple de l’ampleur des heures supplémentaires réalisées, 850 salariés ont fait entre mi-avril et mi-juillet plus de 170 000 heures, avec pour résultat 10 000 voitures produites à raison de 50 voitures par heure, une cadence démentielle.

3000 voitures perdues par mois depuis la mise en place du mono-flux

Dans sa volonté de baisser les effectifs, par la combinaison d’une vague de départs « volontaires » et du démontage d’une des lignes de montage, la direction pensait tout de même pouvoir assurer sur une seule ligne la même production qui avant était faite sur deux.

Mais elle se voit obligé de recourir très rapidement à des recrutements supplémentaires de précaires pour pallier aux arrêts maladies, en nette augmentation avec des pics d’absentéisme en juillet, qui ont entrainé une perte de production d’environ 3000 voitures.

L’annonce a donc été faite au Comité d’Etablissement, puis à la presse, de la création d’une équipe de week-end, très majoritairement composée d’intérimaires, mais également une pelletée de samedis et dimanches obligatoires, de façon à réaliser 8500 voitures supplémentaires entre octobre et décembre pour récupérer les voitures perdues depuis juin dernier.

Une équipe de week-end pour tenter de désamorcer la colère des travailleurs

La création d’une équipe de week-end interviendrait en janvier 2016. Sur 950 postes, 750 seront des intérimaires. L’ambiance dans les ateliers avant les congés était au ras-le-bol généralisé. Le démontage de la ligne C4 et le licenciement de nombreux de nos camarades de travail a été très malvécu, ainsi que les mutations forcées vers la seule ligne qui restait.

Il y a encore un an la direction refusait d’entendre parler d’une équipe de week-end ou VSD (vendredi/samedi/dimanche), qu’elle disait trop chère et pas rentable. Et voilà qu’aujourd’hui elle en met une en place, mais presque exclusivement composé de précaires et pour une durée de 7 mois.

Même pas sûr que cela suffise à calmer les salariés. Le fait de devoir travailler jusqu’en décembre 6 jours par semaine pour les équipes de jour et presque tous les dimanches pour l’équipe de nuit pourrait bien faire émerger des luttes collectives dans les semaines qui viennent.

Non à la précarité, il faut embaucher tous les intérimaires

La politique du groupe PSA est d’embaucher des précaires pour faire la production de voitures supplémentaires, et de refuser toute embauche en CDI (même les départs à la retraite sont remplacés par des précaires). Les 750 intérimaires qui arriveront en janvier font le compte exactement du nombre de salariés embauchés nécessaires à la remise en place d’une deuxième ligne de montage. C’est bien cela qui devrait être fait si on voulait éviter que des salariés soient obligés de travailler jusqu’à 12 ou 13 heures de suite et très certainement encore des samedis, pour ensuite les licencier au bout de quelques mois.

Contre l’exploitation des intérimaires, pour l’embauche de tous, pour la fin des samedis gratuits obligatoires, il n’y a que l’organisation et la lutte des ouvriers, embauchés ou précaires, qui peuvent nous donner gain de cause.


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