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Droits des femmes

PMA : la réforme de la filiation adoptée par l’Assemblée nationale

L'extension de la PMA à toutes les femmes avait déjà été votée fin septembre à l'Assemblée et le « pour » l'avait largement emporté, à 55 voix contre 17. Découlant directement de cette ouverture de la PMA à toutes les femmes, la réforme sur la filiation a été votée hier. Cette conquête reste toutefois fragile.

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L’extension de la PMA à toutes les femmes avait déjà été votée fin septembre à l’Assemblée et le « pour » l’avait largement emporté, à 55 voix contre 17. Découlant directement de cette ouverture de la PMA à toutes les femmes, la réforme sur la filiation a été votée hier. Malgré la droite qui s’oppose farouchement à ce projet qui, d’après des élus LR, « met à mal l’édifice français de la filiation », la réforme a finalement été adoptée à 25 voix contre 7.

L’article adopté ce vendredi prévoit un nouveau mode de filiation pour les couples de femmes. Ces couples n’auront maintenant en effet qu’à passer devant un notaire pour une reconnaissance anticipée de l’enfant, exactement comme pour les couples hétérosexuels qui ne sont pas mariés : la femme qui n’a pas porté l’enfant sera reconnue à égalité avec sa compagne comme parent de l’enfant.

Il est certain que l’adoption de cette réforme ainsi que l’extension de la PMA pour toutes les femmes est une véritable conquête pour les droits des femmes. Cela va grandement faciliter la vie d’un certain nombre de couples de femmes.

Cela n’a d’ailleurs pas manqué de réveiller les réactionnaires de la « Manif pour tous » qui accourent toujours pour défendre cette société patriarcale et leur vision de la « famille traditionnelle » composée d’un père et d’une mère où le père est bien évidemment le « chef de famille ». D’ailleurs, La Manif pour tous, les Associations familiales catholiques et Alliance Vita, regroupées sous une bannière baptisée « Marchons enfants ! », appellent à manifester contre le projet de loi de la PMA.

Une conquête toutefois fragile

Malgré tout, il est important de rappeler qu’une égalité de droit ne garantit pas une égalité de fait : ce n’est pas parce que la PMA devient légalement « accessible » à toutes qu’elle le sera dans la réalité. Une PMA coûte en effet une certaine somme d’argent, que tout le monde ne peut pas se permettre. D’autant plus que tout les hôpitaux et cliniques de France ne vont pas forcément être en mesure de la pratiquer, y avoir recours va sûrement également demander de se déplacer plus ou moins loin. Mais surtout, l’homophobie ne s’abolissant pas avec une simple loi, certains médecins pourront tout à fait refuser la PMA à un couple de femmes en brandissant leur « clause de conscience ».

Par ailleurs, cette conquête reste fragile et – comme on le constate avec toutes les réformes du gouvernement Macron, notamment la réforme des retraites à venir – même si le gouvernement peut parfois céder des droits et des acquis sociaux, il peut tout aussi bien revenir dessus selon la conjoncture. La défense et la conquête de nouveaux acquis ne se joue pas derrière les portes de l’Assemblée nationale. Il nous faut construire un mouvement de masse, radical et indépendant de l’État et des partis bourgeois pour nos droits reproductifs. À titre d’exemple, les militantes des années 1968 en France ont montré l’exemple. L’avortement n’a pas été obtenu par les seules mains de Simone Veil à l’Assemblée. La « loi Veil » de 1975 a surtout fait suite à plusieurs années d’un mouvement massif de femmes et de médecins en faveur de l’avortement.

Crédit photo : Stéphane Lagoutte/Myop


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