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Total dégage !

Ouganda. 9 étudiants arrêtés pour avoir manifesté contre le mégaprojet pétrolier de Total

Le 4 octobre en Ouganda, suite à une manifestation réprimée contre le mégaprojet pétrolier EACOP de Total, 9 manifestants ont été arrêtés par la police ougandaise et sont toujours détenus.

James Draoust

6 octobre 2022

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Le 4 octobre, lors d’une manifestation dans la capitale ougandaise Kampala, où les manifestants réclamaient l’arrêt du projet pétrolier EACOP de Total, la police a durement réprimé les manifestants et arrêté 9 étudiants qui participaient à la mobilisation.

Le projet EACOP, estimé à 10 milliards d’euros, a pour objectif d’extraire un gisement pétrolier, en Tanzanie et en Ouganda, en créant l’un des plus grands oléoducs chauffés au monde. Il est porté par Total Energies, en partenariat avec la China National Offshore (CNOOC) et l’Uganda National Oil Company (UNOC), et représente une agression d’ampleur envers les populations ougandaises et tanzaniennes et une menace immense pour l’environnement. Sa seule réalisation devrait nécessiter le déplacement forcé de plus de 100 000 personnes, détruisant les champs de milliers d’agriculteurs tout en rejetant 34 millions de tonnes de CO2 : un désastre humanitaire et environnemental.

Ces ambitions destructrices sont connues par Total et l’État français qui a largement soutenu le projet, y compris militairement, en formant les soldats ougandais à réprimer la population selon Africa Intelligence. Total est aussi suspecté d’engager sa propre armée privée pour réprimer toute contestation. En résumé, toute la répression autour du projet se fait avec la participation, active ou complice, de la multinationale et de l’État français.

Récemment, le parlement européen dénonçait ce projet, via le vote d’un texte condamnant « les violations des droits de l’homme en Ouganda et en Tanzanie en lien avec les investissements réalisés dans des projets fondés sur les énergies fossiles ». Une dénonciation de façade, alors que les projets impérialistes et destructeurs de Total bénéficient systématiquement du soutien des États, à commencer par celui du gouvernement français. Pendant que le parlement s’indigne hypocritement, la répression continue et s’intensifie vis à vis des mouvements de protestation contre ce projet.

Face aux destructions et aux pillages organisés par Total aux quatre coins de la planète, ce n’est pas dans les chambres du parlement européen que s’organise la riposte, mais bien dans la rue et via la grève et le blocage des sites de production. Les grévistes de Total et d’Exxon ainsi que les manifestants d’Ouganda le démontrent actuellement. Face à la répression, les organisations du mouvement ouvrier et de gauche doivent affirmer toute leur solidarité avec les manifestants ougandais arrêtés et exiger leur libération et l’abandon de toute poursuite sans délai !

La coalition #StopEACOP, qui regroupe plusieurs centaines d’organisations s’opposant au projet destructeur de Total à l’échelle internationale a lancé une pétition pour la libération des manifestants arrêtés.


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