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Portrait

Oriane, femme gilet jaune : le visage de la précarité

Depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes, on a vu les femmes descendre en nombre dans la rue, et on a vu fleurir un peu partout des actions, des manifestations ainsi que des groupes de femmes Gilets Jaunes. Oriane est l’une des femmes qui a lancé le premier groupe de femmes Gilets Jaunes.

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Femme précaire

Oriane est toulousaine, en exil à Paris pour fuir les violences du patriarcat comme elle le dit elle même. En arrivant à Paris elle a passé sept ans à l’Armée de Salut au milieu de femmes en exil fuyant les guerres, les maris violents, les familles lesbophobes ou encore les traites humaines. C’est cette fuite des violences les plus brutales de notre société qui les a conduit à l’Armée du Salut, cette précarité qui ne leur donne pas d’autres solutions que de dormir dans des chambres de 9m2 à 500 euros. Car comme le dénonce Oriane, l’Armée du Salut c’est une entreprise internationale de Charity Buisinness qui se fait des milliers d’euros sur le dos des plus pauvres et des femmes les plus précaires. Elle pointe également les violences institutionnelles, le mépris et la culpabilité qui attendent les femmes à leur arrivée, le désespoir et les suicides qui en découlent parfois , dénonçant avec émotion au débat « Le retour du spectre de la révolution » : « c’est à croire qu’un bon pauvre ou une bonne pauvre est un pauvre qui se tait, et même plus que ça qu’une bonne pauvre est une pauvre qui est morte ».

Femme en lutte

Et c’est pour donner à entendre les voix de toutes ces femmes que notre société refuse de voir, pour que surgisse cette « parole nécessaire et urgente », qu’elle a créé avec d’autres femmes le premier groupe de Femmes Gilets Jaunes. C’est « pour donner à voir la parole et les revendications de toutes les travailleuses précaires, les chômeuses, les mères célibataires, les femmes handicapées, les blouses blanches, toutes ces femmes qui font parties des corps de métiers encore très féminisés, les aides-soignantes, les femmes précaires les plus exploités par le système néolibéral ». C’est contre cette précarité qui touche particulièrement les femmes, et qu’elle vit au quotidien, qu’Oriane comme d’autres femmes a enfilé son Gilet Jaune et est descendue dans les rues « pour dire nous aussi on a envie de vivre, alors nous avons pris les ronds points, les espaces publics, les réseaux sociaux, nous sommes montées sur les barricades ». Et comme elle le dit, ce mouvement, la lutte contre la précarité et surtout la féroce répression dont il fait les frais « ne fait que dévoiler au grand jour la façon dont sont traités quotidiennement et depuis longtemps les classes populaires ».

Et féministe

Oriane est féministe et comme elle le dit avec force "La lutte pour le droit des femmes nous la vivons dans nos corps, nous la vivons dans nos chairs". Une lutte contre les violences du patriarcat, contre le sexisme, le mépris et la violence des institutions, voila ce qui l’anime. Pour autant elle se "considère Gilet Jaune avant d’être gilet violet parce qu il existe une lutte des classes au sein du mouvement féministe" comme elle l’expliquait dans une interview au moment du Vème acte.

Pour retrouver Oriane et d’autres femmes Gilets Jaunes :

Révolution Permanente est à l’initiative de plusieurs événements publics avec Andrea D’Atri, militante féministe reconnue en Amérique du sud. Le prochain à lieu à Paris, le 22 février : « Des foulards verts en Argentine aux Gilets Jaunes en France : les femmes en première ligne ? », en présence également de plusieurs femmes protagonistes de différentes luttes ces dernières années, dans la santé, le nettoyage, la SNCF, et aussi des femmes Gilets Jaunes qui viendront partager leurs expériences et débattre avec le public.

Retrouvez aussi sur Révolution Permanente une section spéciale dédiée à la diffusion des écrits et articles d’Andrea d’Atri, ainsi qu’aux différents débats au sein du mouvement féministe.

Crédit : o Phil des contrastes


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Philomène Rozan

Etudiante à l’Université Paris Cité , élue pour Le Poing Levé au Conseil d’Administration

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