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Ordonnances sanitaires. Free impose des heures supplémentaires aux salariés

Le géant de la télécommunication, Free, profite déjà des ordonnances dévoilées par le Conseil des ministres en imposant des heures supplémentaires à ses salariés, un exemple concret des avantages dont bénéficie le patronat grâce aux mesures prises par le gouvernement.

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Après le vote sur la loi d’Etat d’urgence sanitaire, le gouvernement a maintenant le champ libre pour modifier temporairement le Code du travail. Le Conseil des ministres a adopté dans la foulée une série d’ordonnances visant à réduire les impacts de la crise sanitaire sur l’économie mais qui, en réalité, offrent au patronat une flexibilité sur les conditions de travail des salariés. Elles permettent notamment de réduire le temps de repos et de faire travailler les salariés jusqu’à 60 heures par semaine dans certains secteurs jugés indispensables durant cette crise dont les télécommunications font partie. De plus, un flou persiste sur la durée d’application de ces mesures, laissant ouverte la possibilité que ses ordonnances perdurent durant un certain temps après la crise sanitaire.

Le géant des télécom’ Free s’est déjà illustré par son management violent, sa forte répression envers les salariés qui relèvent la tête ou encore les dures conditions de travail que subissent ses employés. Alors que les 25 ordonnances du Conseil des ministres dans le cadre de l’Etat d’urgence sanitaire venaient tout juste d’être votées, Free en profite pour alourdir les conditions de travail de ses employés. Dès mercredi, comme le dévoile Politis, Free annonce à ses salariés qu’ils devront travailler une heure de plus par jour, ce qui fait monter leurs heures de travail quotidiennes à 9h. Allant des conseillers techniques à d’autres postes moins nécessaires durant cette période de confinement, cette mesure alourdit grandement la charge de travail que doivent supporter les salariés. Ils doivent en plus assurer des taux de productivité insoutenables puisqu’ils ont pour but de réceptionner 90% des appels reçus, sachant que les appels sont particulièrement nombreux au sein des centres d’appels ou bien chez les salariés se trouvant en télétravail. Alors même que des études ont montré que les salariés en télétravail ont tendance à travailler plus que lorsqu’ils se rendent sur leur lieu de travail, en sautant parfois les pauses nécessaires pour manger, des entreprises comme Free prennent l’initiative d’augmenter leur temps de travail.
De plus, Free et son milliardaire de patron n’en ont pas grand chose à faire que les employés, en particulier les femmes, aient aussi leurs enfants à garder avec la fermeture des écoles et donc une double journée de travail en perspective. Les travailleurs de chez Free doivent donc travailler 9h par jour tout en s’occupant parfois de leurs enfants, sachant qu’ils doivent souvent leur faire des cours à la maison. Le rythme pour ces salariés devient insoutenable. L’entreprise a même pris la décision de ne plus accepter les arrêts de travail délivrés pour les parents contraints de garder leurs enfants. Avec Free, peu importe la crise sanitaire et la situation exceptionnelle que la population connaît, l’exploitation s’amplifie, avec la bénédiction du gouvernement.

L’exemple de Free montre une nouvelle fois que la gestion de la crise par le gouvernement ne profite qu’au patronat, tandis que les salariés payent la crise en travaillant plus, paieront après la crise quand il faudra remplir les caisses pour éponger tous ces cadeaux au patronat, et sûrement encore pour faire face à la crise économique qui s’annonce. Ces métiers que le coronavirus a rendu indispensable à la société, alors qu’ils sont souvent les précarisés, se retrouvent aujourd’hui ceux qui vont être exploités au maximum pour faire face à la gestion irrationnelle de l’économie par la bourgeoisie : une économie gouvernée par le profit et non par la nécessité du plus grand nombre. Alors qu’ils se tuent à la tâche, la pression psychologique semble de plus en plus pesante. Edouard Philippe, déclare devant l’assemblée nationale : « c’est un effort long auquel nous nous préparons et auquel nous allons tous ensemble faire face », il nous faut questionner qui est contraint de faire le plus d’efforts et de concessions. Il s’agit bien évidemment des travailleurs tels que les salariés de Free qui sont déjà contraints à un travail excessif.

Faire travailler plus de 60h, avec des pauses réduites et des dérogations pour le repos dominical dans des secteurs où les salariés sont déjà en « burn out » et qui ont été ceux les plus attaqués ces dernières années, comme le transport ou les télécoms, ne résoudra pas la crise. Ce qui peut la résoudre ce sont des investissements dans la santé et les secteurs essentiels, financés par les grandes entreprises ainsi que la planification des besoins nécessaires à la résolution de la crise afin de réorganiser l’économie pour cet objectif. Et dans les secteurs en pénurie de personnels comme les hôpitaux ou la recherche, c’est par l’embauche des chômeurs qu’il sera possible de résorber le chômage de masse et de répondre aux besoins des usagers.

Crédits photo : ERIC PIERMONT / AFP


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