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Education Nationale

« Nous n’avons jamais dit ça » : Ndiaye dément Macron sur l’augmentation des salaires des enseignants

Interpellé sur RMC mercredi dernier au sujet de la promesse du candidat Macron d’augmenter de 10% les salaires des enseignants début 2023, le ministre Pap Ndiaye a rétorqué « nous n’avons jamais dit ça ». Un mensonge symptomatique de la politique gouvernementale de casse de l’éducation nationale.

Sophie Martin

6 janvier 2023

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Crédits Photos : AFP

Invité au micro d’Apolline de Malherbe sur RMC ce mercredi 4 janvier, le ministre de l’éducation, Pap Ndiaye, a démenti la promesse électorale du président Macron concernant la revalorisation non « conditionné[e] à quoi que ce soit » annoncée « autour de 10% » du salaire des enseignants. Cette promesse de campagne du candidat Macron devait être présentée dans le cadre du projet de loi de finances de janvier 2023. Or, interpellé par Sophie Vénétitay, la secrétaire générale adjointe du syndicat enseignant SNES-FSU, plus tôt dans la matinée sur RMC, le ministre a affirmé : « nous n’avons jamais dit ça  ».

Et pourtant ! Le 22 avril 2022, au micro de l’émission de France Inter « Un candidat face au 7/9 », le président Macron, alors candidat à sa réélection, promettait « une revalorisation qui sera elle portée dans la loi de finances, et donc qui interviendra en janvier » affirmant ainsi : « Nous avons commencé une revalorisation du salaire des professeurs et j’irai jusqu’au bout de celle-ci et elle n’est pas conditionnée à quoi que ce soit. Cela veut dire qu’il y a une revalorisation autour de 10% ». Pourtant, en janvier 2023, aucune revalorisation de cet ordre n’a été faite, ce qui donne tort au ministre de l’éducation.

Durant la campagne de sa réelection, Macron faisait luire une politique d’investissements nouveaux à l’égard de ses nouvelles deux grandes causes quinquennales, la santé et l’éducation, à rebours de toute la politique de casse des services publics menée jusqu’alors. Il y avait peu d’espoir à placer dans de telles promesses mais le mensonge du ministre ce mercredi confirme une fois de plus que rien n’a changé à la politique du gouvernement vis-à-vis des enseignants.

Remettant aux calendes grecques l’augmentation des salaires, le ministre a, en revanche, remis sur la table le conditionnement d’une augmentation des salaires des enseignant.e.s à l’adhésion à un « pacte » incluant de « nouvelles missions » en affirmant : « Il y aura une augmentation socle pour tous les enseignants et puis une augmentation liée à des tâches nouvelles que nous sommes en train de définir et qui incluent un certain nombre de missions nouvelles qui vont servir à la transformation de l’école et à la réussite des élèves ».

Alors qu’était inscrite au B.O (Bulletin Officiel) de l’éducation nationale cette semaine la proposition faite aux fonctionnaires de cumuler leur emploi avec « une activité lucrative de conduite d’un véhicule de transport scolaire ou assimilé », le message est clair, il n’y aura aucune inflexion de la politique gouvernementale. Le gouvernement reste décidé à faire travailler plus les personnels et à les presser comme des citrons pour leur faire faire tout type de tâches.

La politique du ministre ne trompe personne : loin de créer un « choc d’attractivité », le gouvernement s’emploie à privatiser toujours plus l’école et à construire une école à deux vitesses qui laisse sur le carreau les classes populaires. Face à cela les directions syndicales ont passé l’année l’arme au pied n’appelant jamais à la grève, sauf une fois, dos au mur, poussée par la grève des raffineurs. Tous les salaires doivent être augmentés immédiatement et indexés sur l’inflation, dans l’éducation nationale comme ailleurs.

À l’aube de la présentation par le gouvernement de la réforme des retraites, prévue pour le 10 janvier, la situation des travailleur.euse.s de l’éducation mais surtout de l’ensemble des travailleur.euse.s exige un plan de bataille à la hauteur de la crise et de l’offensive gouvernementale. Plus que jamais, les travailleur.euse.s de l’enseignement doivent se solidariser avec l’ensemble de la classe ouvrière pour imposer un rapport de force capable de faire reculer le gouvernement.


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