×

Une semaine après ses propos sur la « race blanche »

Nadine Morano destituée des listes aux régionales… mais toujours dans les rangs des Républicains

Facebook Twitter

Suite à ses déclarations racistes dans l’émission de Ruquier, Morano a reçu un ultimatum de son mentor de toujours, Sarkozy – président des Républicains. La commission nationale d’investiture a statué mercredi soir sur sa légitimité à candidater aux régionales sous l’étiquette des Républicains, et à 18h30 (heure à laquelle s’est réunie la CNI) elle ne leur avait pas adressé de lettre d’excuse. L’état major du parti de droite a donc prononcé à l’unanimité sa destitution… mais son exclusion.

A. Bronstein

Les propos tenus par Nadine Morano samedi dernier dans l’émission On n’est pas couché ne cessent de provoquer des réactions, à la droite comme à la gauche de l’échiquier politique. Obligées de se prononcer sur les déclarations de l’ex-ministre, les figures publiques des Républicains (LR) et d’ailleurs se sont donc étendues en plaidoyers favorables ou non à Nadine Morano durant les derniers jours. Soutenue entre autres par Copé et Raffarin, qui optent pour l’option de la « formulation malheureuse », dénoncée par certains candidats LR aux régionales, tel que Philippe Richert (pour la présidence de l’Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne) ou encore Juppé et NKM, Morano a mis le feu au poudre. Devant le refus de cette dernière de revenir sur ses propos, Nicolas Sarkozy s’est donc vu contraint de lui poser un ultimatum. A 18h30, la dead line passée, Nadine Morano n’avait pas fourni la lettre d’excuse demandée : la commission nationale d’investiture (CNI) a donc été poussée à destituer la candidate des listes pour les régionales.{{}}

Une non-exclusion qui laisse un espace politique à Morano

Ces événements ne sont que le reflet d’une tendance générale à la droitisation de l’échiquier politique. Si le FN est, depuis sa création, une “référence” en matière de discours xénophobe, les dérapages ont toujours été réguliers dans le parti de la droite républicaine. L’enchaînement des réactions que l’émission de samedi soir a provoqué est l’illustration qu’en l’état, les politiciens français sont sanctionnés à la mesure des polémiques qu’ils provoquent plutôt qu’en fonction de la gravité de leurs propos. Si Nadine Morano ne sera pas tête de liste régionale, elle n’est nullement exclue du parti. Une “sanction” visant donc à éteindre l’incendie, mais qui ne condamne pas le discours nauséabond de l’ex-ministre, et lui laisse donc un espace politique estampillé Républicain. Cela n’est pas surprenant : Sarkozy lui-même a de nombreux « dérapages » à son actif – comparant par exemple la « crise des migrants » à une « fuite d’eau » – comme l’a ironiquement rappelé Nadine Morano au cours du bureau politique réuni mardi 6 octobre. Cela ne l’empêche pourtant pas d’être à la tête des Républicains, parti qui tente désespérément de siphonner l’électorat frontiste.

Avec une tendance à la droitisation qui se généralise, les Républicains, malgré leur changement de nom récent censé fédérer le parti à la suite du duel fratricide Coppé/Fillon, vont avoir de plus en plus mal à nous faire avaler leur pseudo-unité. Difficile pour eux de se retourner après l’agitation médiatique qu’ils provoquent. Le président du parti, lui-même au centre de plusieurs affaires, se retrouve dans l’obligation d’interdire à son ancienne protégée l’investiture aux régionales de Meurthe-et-Moselle pour sauver la face… sans aller jusqu’à l’exclusion d’une de ses plus fidèles alliées.


Facebook Twitter
Anasse Kazib convoqué par la police : « une procédure politique contre des dizaines de soutiens de Gaza »

Anasse Kazib convoqué par la police : « une procédure politique contre des dizaines de soutiens de Gaza »

Jeux Olympiques : le budget explose pendant que le gouvernement prépare l'austérité

Jeux Olympiques : le budget explose pendant que le gouvernement prépare l’austérité

L'université de Lille annule la conférence de LFI sur la Palestine après une campagne autoritaire

L’université de Lille annule la conférence de LFI sur la Palestine après une campagne autoritaire

100 jours d'Attal : la dette et les européennes réactivent le spectre de la crise politique

100 jours d’Attal : la dette et les européennes réactivent le spectre de la crise politique

Répression coloniale. A Pointe-à-Pitre, Darmanin instaure un couvre-feu pour les mineurs

Répression coloniale. A Pointe-à-Pitre, Darmanin instaure un couvre-feu pour les mineurs

Un an de prison avec sursis pour avoir soutenu la Palestine : exigeons la relaxe pour Jean-Paul Delescaut !

Un an de prison avec sursis pour avoir soutenu la Palestine : exigeons la relaxe pour Jean-Paul Delescaut !

Conférence de LFI interdite par l'Etat : une censure politique en pleine campagne des européennes

Conférence de LFI interdite par l’Etat : une censure politique en pleine campagne des européennes

Jeux olympiques : l'État jette à la rue 450 migrants hébergés à Vitry

Jeux olympiques : l’État jette à la rue 450 migrants hébergés à Vitry