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Situation dans le NPA

NPA. Deux contributions de la Tendance Claire concernant l’offensive contre Révolution Permanente

Nous relayons ces deux contributions publiées par la Tendance Claire du NPA, en amont de notre communiqué de départ, qui reviennent sur la situation récente dans le NPA. Nous remercions les camarades pour ce soutien aux droits démocratiques des militants de Révolution Permanente.

Tendance Claire

12 juin 2021

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Après notre exclusion du NPA, nous relayons ces deux contributions publiées par les camarades de la Tendance Claire du NPA.

Conf nationale du NPA - Non aux coups de pression contre le CCR : respect des droits démocratiques de tou-te-s !

Par Maxime (comité Essonne), Ludovic (comité ENS Paris) (10 juin 2021)

Les dirigeant-e-s de la pfU ont pris la pré-candidature d’Anassse comme prétexte pour multiplier les coups de pression contre le CCR1. Menaces plus ou moins explicites d’exclusion, coup de force contre deux femmes du CCR empêchées de participer à une réunion de la coordination parisienne par des hommes de la pfU (fait établi par la commission de médiation, qui a préconisé la suspension des camarades incriminés pour trois mois), annonces d’une séparation après (voir durant ?) la CN...

Pourtant, Julien, membre pfU du CE, parle de « fantasme de "l’exclusion des militant-e-s CCR de la CN" », de « campagne mensongère » et même d’« arnaque » du CCR... Il argue que la plateforme du CCR (la pf6) a bien été validée au CPN et qu’elle sera donc soumise aux AG. Certes : encore heureux ! Mais ce n’est pas suffisant pour prétendre que les conditions de cette CN seraient parfaitement démocratiques. Car l’offensive de la pfU contre le CCR relève d’une pression qui biaise les débats : cela fait planer la menace d’une exclusion dont seuls le moment et les modalités restent à déterminer, et des camarades qui seraient tenté-e-s de voter pf6 peuvent être intimidé-e-s par cette forme de stigmatisation.

De même, l’annonce d’AG séparées, par le moyen de cordons sanitaires contre le CCR sous prétexte de « débats impossibles », ouvre la porte à des remises en cause de la légitimité de certains votes, faute de témoins des autres plateformes, et jette en tout cas l’opprobre sur l’ensemble des membres du CCR. Pourtant, même si tels ou tels textes ou comportements de tel-le-s ou tel-le-s membres du CCR étaient condamnables, il faudrait que cela soit établi non par des courants concurrents, mais par la commission de médiation, dans le cadre des statuts. Or, même alors, cela ne justifierait en aucun cas que l’on ait recours à la notion réactionnaire de culpabilité collective.

L’argument selon lequel, dans deux villes, il y a depuis longtemps des AG séparées entre la FLO et le reste du NPA n’a rien de probant : il est regrettable que cette situation anormale ait perduré, mais il s’agit du moins d’une affaire ancienne, tandis que la menace d’AG purgées des camarades du CCR est une innovation qui s’inscrit dans le cadre de l’offensive récemment déclenchée par la pfU.

Enfin, non seulement l’argumentation de Julien n’est pas convaincante, mais surtout elle est contradictoire avec sa véritable position, qui est celle des dirigeant-e-s de la pfU. Tout en jurant d’un côté qu’il ne s’agit pas d’exclure le CCR de la CN, il a bien signé de l’autre la déclaration des élu-e-s de la pfU au dernier CPN prétendant que « cohabiter dans un même parti n’est plus possible » et annonçant une « rupture incontournable ». Or, si la séparation est selon la pfU incontournable et si le CCR ne la veut pas (jusqu’à véritable preuve du contraire, au-delà des procès d’intention), comment la réaliser, sinon par une exclusion, sous une forme ou une autre ?

Il faut arrêter l’hypocrisie, mais surtout le déni des droits démocratiques. Quels que soient les torts et les tares du CCR (qu’il faudrait objectiver collectivement si l’on voulait vraiment en discuter et améliorer plus généralement le fonctionnement du parti), ils ne justifient en aucun cas d’exclure ce courant du NPA, ni de lui faire subir ces coups de pression. Le NPA prétendait rassembler des anticapitalistes et révolutionnaires et tout le monde connaît depuis ses début les différents courants qui y participent. La crise du parti ne sera pas surmontée par des « méthodes » antidémocratiques et des manœuvres administratives. Contrairement à trop de courants trotskystes dans le passé, le NPA ne doit pas céder à cette tentation d’éviter les débats de fond, incluant des batailles politiques parfois dures et des polémiques pouvent être âpres. Il n’y a pas d’autre solution que d’organiser au mieux ces débats et de voter. Il aurait fallu d’ailleurs, comme nous le réclamions, organiser pour cela un congrès, et non une simple conférence électorale. Quoi qu’il en soit, cette CN doit être un moment d’échange démocratique sur le fond politique : c’est la seule façon pour tout le parti d’en sortir renforcé.

[1] La Tendance CLAIRE les a immédiatement dénoncés : https://tendanceclaire.org/article.php?id=1676

Conf nationale du NPA - Sur le texte d’A&R concernant le CCR : il ne faut pas emboîter le pas à la pfU !

Par Ludovic (comité ENS Paris), Maxime (comité Essonne) (10 juin 2021)

Alors que l’offensive de la pfU contre le CCR bat son plein, le courant A&R décide, dans le BI du CPN, d’attaquer à son tour le CCR en affirmant qu’il aurait recours au « mensonge pur et simple », en lui faisant le procès d’intention de vouloir en réalité sortir lui-même du NPA et en prétendant qu’il voudrait que « la rupture soit la plus coûteuse possible pour le NPA ».

A&R entend certes réagir contre les accusations du CCR selon lesquelles A&R aurait cautionné, au dernier CPN, une mise en cause des droits du CCR à travers les modalités d’organisation de la CN. Et, de fait, les accusations du CCR sont excessives, puisque A&R a bataillé pour que la CN ait lieu (tandis qu’une partie de la pfU n’en voulait pas initialement) et que les modalités de celle-ci sont apparemment habituelles.

Cependant, comment nier que la pression exercée par la pfU, les menaces d’un exclusion annoncée après voire durant la CN, la possibilité d’AG séparées (même limitée par le contrôle de la commission paritaire), relèvent d’une stigmatisation et donc d’une intimidation contre le CCR, ses militant-e-s et plus généralement tou-te-s les camarades du NPA qui seraient tenté-e-s de voter pour la pf6 ? [1]

Dès lors, il n’est pas juste, comme le fait A&R, de se contenter de dire en passant que la déclaration de la pfU en fin de CPN est « inacceptable »... et de consacrer en revanche tout un texte en deux parties à taper sur le CCR. A&R se trompe de priorité en minimisant les pressions antidémocratiques de la pfU, sous prétexte que les conditions démocratiques de la CN sont garanties sur le papier, et en faisant mine d’ignorer que le CCR, au-delà de la virulence excessive de ses propos, est d’abord dans une situation de légitime défense.

A&R argue que la motion proposée par le CCR au CPN omettait de préciser que les votes pour la plateforme du CCR devaient être validés... sous réserve que les votant-e-s soient à jour de cotisation. C’était évident, mais pourquoi n’avoir pas proposé un amendement en ce sens pour pouvoir voter la motion ? Pourquoi faire semblant de croire que celle-ci concernait en réalité la défense du CCR et de ses membres contre l’offensive de la pfU ? Et, même si la motion d’organisation de la CN assure que les droits démocratiques seront garantis, en quoi cela empêchait-il d’enfoncer le clou, alors que la pfU n’hésite pas, quant à elle, à multiplier les coups de pression de tous les côtés ?

Fondamentalement, pour A&R, le fait que le CCR ait lancé publiquement la pré-candidature d’Anasse et rendu publique l’offensive de la pfU qui s’en est suivie, ainsi que les polémiques du NPA, justifierait au moins en partie les réactions de la pfU, voire une « défense du NPA » en serrant les rangs... Pourtant, les statuts du parti n’interdisent rien de ce qu’a fait le CCR, quoi qu’on en pense ; et, même s’il avait commis des fautes, il faudrait d’abord les établir collectivement et discuter des mesures appropriées. Or cela n’a pas été fait. En revanche, les principes démocratiques exigent qu’on cesse de faire pression sur le CCR et ses militant-e-s, de les stigmatiser et de les menacer d’exclusion.

Mais en fait, la principale ligne d’A&R contre le CCR est de l’accuser d’avoir cherché un prétexte pour sortir du NPA. Pourtant, cela relève du procès d’intention et ne saurait en tout cas justifier de baisser la garde sur le plan démocratique. Si le CCR avait ou a l’intention de sortir du NPA, c’est son droit, mais on ne peut pas se fonder sur la croyance qu’il a cette intention pour justifier quelque attaque que ce soit contre ses droits et ceux de ses membres. Or A&R fait au contraire du CCR le premier responsable de son exclusion alors même qu’il se bat contre elle... et que la pfU assume en revanche la vouloir ! Le procès d’intention conduit ainsi à un monde à l’envers.

Il faut stopper cette tentation de faire bloc avec la pfU contre le CCR au nom d’une prétendue défense du NPA. C’est en ne respectant pas les principes démocratiques, d’une manière ou d’une autre, que le NPA s’affaiblit lui-même. Sa meilleure défense, c’est le refus des coups de pression de la pfU contre les droits démocratiques des autres courants.

[1] Voir nos arguments dans la contribution « Non aux coups de pression contre le CCR ».


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