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Dans la continuité d’El-Khomri

Muriel Penicaud ministre du travail : le CAC40 a sa nouvelle meilleure alliée

Le nouveau Premier Ministre a aujourd’hui présenté son gouvernement de combat face aux classes populaires. Parmi celui-ci, une ministre du travail qui s’annonce être une digne successeuse de Myriam El Khomri : Muriel Penicaud, ex-DRH de Danone et administratrice, entre autres, de Dassault et de la SNCF.

Arthur Fontane

17 mai 2017

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Une ministre tout droit sortie des écoles du CAC40

Retraçons tout d’abord le parcours de celle qui sera sûrement chargée de préparer et de mettre en place la « loi travail XXL » qu’a promis le président. A 62 ans à ce jour, la nouvelle Ministre du Travail a commencé par travailler dans le public, d’abord comme administratrice territoriale en Lorraine, avant d’occuper des fonctions de direction régionale et nationale dans le ministère de Martine Aubry. Elle finit finalement conseillère pour la formation auprès de la ministre de l’époque. Ces compétences obtenues dans les ministères vont être mises à profit dans les plus gros groupes français, par la méthode connue de « pantouflage » : entre 2002 et 2008, elle est directrice générale adjointe de Dassault Système, période durant laquelle l’entreprise en rachète de nombreuses autres, et son chiffre d’affaires pèse aujourd’hui 2,877 milliards d’euros pour 576,6 millions de bénéfices. Elle va ensuite travailler comme DRH chez Danone entre 2008 et 2013, groupe qui pèse plus d’une centaine de milliers de salariés. Dans le même temps, les bénéfices de l’entreprise passent de 1,31 milliards à 1,64 milliards… avant de préparer la suppression de 900 emplois en Europe. Par ailleurs, elle est membre du conseil d’administration de la SNCF et administratrice d’Orange, et d’Aéroports de Paris, trois entreprises dont on connaît l’appétence pour le social. C’est donc une vraie patronne qui va faire la politique du CAC40.

Une obsession : réformer le code du travail en approfondissant la loi travail

Un des grands chevaux de bataille de la ministre, c’est la casse des acquis sociaux des ouvriers. En effet, directrice générale de Business France depuis 2015, un de ses principaux objectifs a été de réduire les « coûts du travail » (entendre les quelques protections qu’ont les salariés en France) et d’augmenter « l’attractivité » du pays. Vantant ses propres compétences pour attirer des investisseurs en France, elle affirmait il y a deux mois encore «  je parle le même langage qu’eux. Je parle stratégie business avant de parler France  ». Dans un rapport sur l’attractivité de la France, elle vantait en novembre 2015, alors que la loi-travail était encore dans les cartons de son ami Jean-Denis Combrexelle, l’un des préparateurs du texte, les bienfaits des crédits d’impôts : «  les effets du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) sont visibles depuis début 2015 [3,3% de réduction du coût du travail mesuré par l’INSEE pour l’année]. Les investisseurs étrangers sont sensibles au fait que le coût du travail dans l’industrie est désormais plus faible en France qu’en Allemagne.  », avant de prévenir que « les réformes visant à renforcer l’attractivité de la France en matière de développement technologique […], ainsi que celles visant à améliorer l’environnement administratif et réglementaire de la France méritent d’être poursuivies.  »

Une patronne impliquée dans l’affaire Las Vegas qui entache aussi Macron

Pour un gouvernement « irréprochable », la ministre du Travail doit visiblement faire figure d’exception. En effet, l’entreprise dont elle était directrice générale, établissement public, est soupçonnée d’avoir confié un contrat portant sur l’organisation d’une soirée à Las Vegas (la French Tech Night) voulue par le ministre Emmanuel Macron en déplacement au Consumer Electronic Show à Havas sans appel d’offre. L’affaire, relevant du délit de favoritisme, a coûté près de 381 000 euros au contribuable, dont 100 000 € en frais d’hôtel. Si le ministre de l’époque, Emmanuel Macron, a été mis hors de cause, celle qui est maintenant la ministre du Travail ne l’est en aucun cas, et pourrait peut-être se trouver au centre du premier scandale de corruption du gouvernement Macron.


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