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Sauter d'un pont ou être contrôlé ?

Mort de Boris, 28 ans, après avoir sauté d’un pont pour fuir la police

Décédé dans la nuit de jeudi à vendredi, Boris vient alourdir le nombre de personnes trouvant la mort lors d'un contrôle de police. Des faits qui illustrent encore une fois, et de façon dramatique, la gestion répressive du gouvernement de la crise sanitaire et le rôle de cet instrument de violence légale d'État qu'est la police.

Antonio Davaï

13 avril 2020

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Tout d’abord, nous tenons à présenter nos hommages à la famille et aux proches de Boris. C’est à 1h du matin, dans la nuit de jeudi à vendredi et en fuyant un contrôle de la BAC que le jeune homme aurait perdu la vie. Selon les médias de la région, les policiers lui auraient fait signe de s’arrêter afin de procéder à un contrôle. Il va sans dire que cela fait partie de ce genre de situation dont nous ne connaissons jamais l’issue à l’avance, et où les violences qu’elles soient verbales et/ou physiques sont fréquentes, aboutissant parfois jusqu’à la mort. Pour une certaine partie de la population, il est évident que le sentiment d’insécurité qu’engendre ces divers paramètres conduisent inévitablement à la fuite. Cette affaire résonne comme celle de Zyed et Bouna, les deux jeunes âgés de 17 et 15 ans morts électrocutés alors qu’ils fuyaient des agents de la BAC. C’est donc au niveau du pont de Saint-Antoine à Angoulême que Boris aurait arrêté sa voiture avant d’enjamber la rambarde et de sauter, la suite nous la connaissons : un décès de plus. Sauter d’un pont apparait parfois préférable que de subir un contrôle de la BAC en pleine nuit.

En effet, un décès de plus, Boris vient ici alourdir le bilan. Trois morts en trois jours en marge d’une interpellation policière. C’est lors de cette même nuit à 4h30 du matin qu’un automobiliste de 28 ans est décédé en essayant de fuir un contrôle de police le passager quant à lui est dans un état critique.
Deux jours auparavant, mercredi 8 avril c’est à Béziers -ville du maire d’extrême droite Robert Ménard- que Mohammed Helmi Gabsi, 33 ans et père de trois enfants
payait de sa vie le fait de ne pas avoir respecté le confinement.

Un confinement répressif à deux vitesses qui exacerbe la répression raciste et ultra-violente du gouvernement au travers de sa police envers les personnes les plus précarisées de notre classe. Dernièrement, c’est une fillette de 5 ans
qui fût plongée dans le coma artificiel après avoir été touchée en pleine tête par un tir de LBD à Chanteloup-les-Vignes (78).
Dans la capitale Européenne, la Belgique, ce n’est pas moins de 43 personnes qui furent misent en garde à vue lors d’une émeute des suites d’une collision mortelle entre un jeune en scooter et une voiture de police..

Tout autant de témoignage de la barbarie d’État qui tend à faire respecter le confinement sanitaire à l’aide de méthodes policières aussi violentes que ciblées, et cela en poussant une grande partie du salariat à se rendre au travail. Une double peine pour les prolétaires souvent racisé.e.s issues des quartiers à l’image de Sofiane 21 ans tabassé et torturé en banlieue parisienne alors qu’il se rendait au travail. D’un côté l’obligation d’aller au travail avec la peur de la contagion accentuée par le manques de protection, et de l’autre l’acharnement répressif du gouvernement dans les banlieues. Ce sont donc ces "soldats de l’ombre" en première ligne face au Covid-19 qui sont aussi les premières victimes d’une politique sanitaire discriminatoire et injuste. En d’autres termes, celles et ceux qui font tourner la société en prenant des risques inconsidérés sont les personnes les plus précaires. La pandémie met en exergue les inégalités de classe provoquant de ce fait un ressentiment croissant envers la classe dominante et en développant contre le gré de celle-ci, une conscience de classe des ouvriers et ouvrières.


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