La photo d’Aylan avait choqué le monde entier il y a bientôt deux ans : mais les drames sont loin de s’être arrêtés depuis. Chaque année, des milliers de personnes meurent en tentant de rejoindre l’Europe, fuyant la guerre et la misère qui règnent dans leur pays du fait des politiques impérialistes et de leurs conséquences : pillages, guerres, etc. Face à cela, les pays de l’Union européenne n’ont qu’une seule obsession : renforcer toujours plus les frontières de l’Europe-forteresse en érigeant des murs, en augmentant les contrôles et en durcissant les procédures.
C’est pour faire entendre une autre voix que la Cimade, le collectif Migrants Bienvenus, BDS, la CGA, la CNT ESS, Ensemble !, la Collective, l’AMI des Hauts-Cantons, la LDH, le NPA, le MRAP, RESF et Sud Education avaient uni leurs forces et lancé un appel à manifestation ce samedi 24 juin à Montpellier. Défiant la chaleur, environ 200 personnes ont défilé du Peyrou jusqu’à la Comédie aux cris de « De l’air, de l’air, ouvrons les frontières » et « Migrants bienvenus », clamant ainsi haut et fort que chacun a le droit de vivre et s’installer où il le souhaite, et que l’immigration est une richesse, et non un soi-disant poids. Un arrêt devant la Préfecture a été l’occasion de pousser la chansonnette en détournant Gainsbourg : « Laissez passer les sans-papiers ! »
Au cœur de la manifestation de ce jour, c’est la procédure dite de « dublinage » qui a été dénoncée : elle consiste à renvoyer systématiquement les migrants dans le premier pays où ils ont été enregistrés, quel que soit le lieu où ils souhaitent réellement s’installer. C’est aussi une manière pour les États du centre de l’Europe, notamment la France et l’Allemagne, de mettre la pression sur ceux qui constituent les frontières extérieures de l’Union européenne, principalement la Grèce et l’Italie, mais aussi les pays le long de la route des Balkans (Autriche, Serbie, Macédoine, Slovénie, Albanie, Bosnie, Bulgarie, Croatie, Monténégro et Kosovo), en faisant peser sur eux la majorité des procédures d’accueil, en les rendant responsables des arrivées sur le sol européen et en les incitant ainsi à fermer hermétiquement leurs frontières.
La manifestation a ensuite terminé son parcours place de la Comédie en revendiquant le texte cosigné par les collectifs et organisations ci-dessus, réunis dans un cadre de coordination créé le jour même.