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Mobilisation dans l'éducation

Mobilisation des enseignant.e.s : contagion de l’esprit Gilet Jaune ?

Les enseignant.e.s entrent dans la bataille contre le gouvernement et contre l'école néolibérale qu'il veut nous imposer. Plusieurs académies se sont lancées dans des mobilisations déterminées contre Blanquer et ses contre-réformes.

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Mobilisation le mardi 19 mars, cortège le samedi 30 et nouvelle mobilisation le jeudi 4 avril : il se passe quelque chose chez les profs. Les assemblées générales et départs en grève reconductible qui se propagent laissent à penser que le mouvement a été quelque peu contaminé par l’esprit Gilet Jaune qui flotte dans l’air depuis maintenant quatre mois. Un frémissement nouveau semble s’emparer de certains secteurs de l’Éducation nationale après plusieurs mois marqués par des bouffées de colère dans l’enseignement : #Pasdevague, stylos rouges, chocs de la répression à Mantes-la-jolie. Blanquer est dans la tourmente au moment où Macron est au plus bas et où les réformes de l’éducation touchent de plein fouet tous les secteurs de l’école.

La « confiance » que voulait instaurer le ministre pilier de la macronie est en passe de se retourner contre lui. Les mouvements de résistance contre les réformes de l’école de la confiance, contre Parcoursup, contre le nouveau lycée et son nouveau bac, en bref, contre l’école du tri social, agitent les salles des profs et les établissements depuis quelque temps : nuit des établissements, pour sensibiliser les parents sur les dangers des réformes en cours, démission du poste de professeur principal massive dans l’académie toulousaine, répression du blocage du rectorat à Toulouse, tentative d’intimidation pour le blocage des notes. Les initiatives sont variées et déterminées.

Autre facteur de frémissement et de la contagion Gilet Jaune, le nombre des AG et la participation forte qui s’y exprime. Plusieurs AG de ville à Toulouse, une coordination des lycées en grève, près de 400 personnes réunies à Nantes en assemblées, grèves reconductibles en région parisienne... les éléments de radicalité et de détermination chez les profs se multiplient. Toutefois, le mouvement, même s’il exprime une volonté de batailler à la base, reste encore tempéré par l’attentisme des directions syndicales. Mais ces dernières, souvent apôtres du « dialogue social », durcissent le ton sous l’effet des fortes mobilisations, notamment au lycée et dans les écoles primaires. Les tendances à l’auto-organisation s’illustrent comme lors de la journée du 30 mars où de nombreux profs sont venus avec des banderoles d’établissements manifester à Paris.

Un vent de révolte, qui n’est pas étranger à l’esprit des Gilets Jaunes, se fait sentir dans l’éducation à tel point que le journal Les Échos n’hésite pas, face à la chute de popularité de Blanquer, à mettre celui-ci « au coin » tant « la pédagogie de sa réforme n’a apparemment pas été efficace ». En effet, après des années d’apathie et de recul dans le monde enseignant, un regain de vigueur à la fois palpable et nécessaire se fait sentir pour le printemps 2019.

Crédits photo : © François Guillot. AFP


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