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Catastrophe capitaliste

Megafeux en Amazonie : l’impérialisme et l’extrême droite font brûler la planète

L’Amazonie est en proie depuis août à des incendies records. Le résultat de la politique criminelle du gouvernement d’extrême-droite de Bolsonaro, de la soif prédatrice des capitalistes de l’agrobusiness nationaux, et du pillage impérialiste financé notamment par les banques françaises.

Tatiana Magnani

7 septembre 2022

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Les poumons de la planète frappés par des incendies records

Sous l’impact de l’agrobusiness, la forêt amazonienne est en proie à des incendies records. Plus de 15 millions d’hectares de la plus grande forêt tropicale du globe sont ainsi partis en fumée depuis le début de l’année. Un record sur la période 2012-2021. Ce record s’est également exprimé en nombre de foyers relevés, avec 33 116 foyers d’incendies identifiés en août selon les chiffres officiels de l’Institut national d’études spatiales (INPE), soit le pire mois d’aout depuis 12 ans.

Légende : hectares de forêt amazonienne brûlés cette année par rapport aux surfaces brulées sur la période 2012-2021. Source : Copernicus-GWIS

Avec 3358 foyers relevés sur la même journée, le 22 aout est la journée avec le plus de foyers identifiés depuis 15 ans. Le chiffre dépasse même celui de la “journée du feu” en 2019 - quand les agriculteurs ont orchestré une importante opération de brûlis dans la forêt, ce qui a généré une vague d’incendies d’ampleur inégalée.

Cette situation est plus qu’alarmante, étant donné le rôle essentiel de la forêt amazonienne dans la régulation des gaz à effet de serre. Cet espace stocke aujourd’hui plus de 450 milliards de tonnes de CO2 absorbées via la croissance des arbres et dans les sols. Les nombreux incendies constatés cet été viennent appuyer le constat de scientifiques que des parties importantes de cette forêt perdent leur rôle de captation de dioxyde de carbone et émettent plus de gaz à effet de serre qu’elles n’en stockent sous l’effet de la déforestation, du réchauffement climatique et des sécheresses. La destruction de cette forêt a donc un impact global sur le réchauffement climatique.

Une destruction de longue date, orchestrée par les puissances impérialistes, Bolsonaro et la gauche institutionnelle

Ces tristes données s’insèrent dans la continuité d’une importante dynamique de déforestation qui s’est renforcée sous le gouvernement d’extrême-droite de Bolsonaro.

La destruction et la spoliation de l’Amazonie est un projet ancien - mené également par l’ancienne gestion de gauche, le Parti des Travailleurs (PT), qui a construit une des plus grandes centrales hydroélectriques dans un affluent de l’Amazone, ouvrant la voie à l’inondation et la destructions de vastes terres indigènes. Le PT a également diminué le budget des organes de protection environnementale ou encore participé à l’accord UE-Mercosur de soumission du Cône Sud aux puissances européennes, scellé entre l’ancienne présidente Dilma Roussef et la chancelière allemande Angela Merkel.

Mais tout cela s’est accéléré sous la gestion Bolsonaro. Le président d’extrême-droite, climatosceptique et qui s’est élu en disant qu’il ne laisserait même pas un centimètre de terre aux indigènes a favorisé l’accaparement des terres par l’agrobusiness, a accru encore la répression des indigènes avec le “marco temporal”, a démantelé les politiques publiques de préservation de l’environnement, a asphyxié les organes de protection environnementale et aura tout fait pour passer des lois qui favorisent les grand agriculteurs et patrons de l’exploitation minière.

Néanmoins, si le projet de Bolsonaro accélère la spoliation des ressources naturelles et la destruction de l’Amazonie par l’agriculture de masse, l’élevage et l’exploitation minière, le pillage organisé et financé par les puissances impérialistes n’est pas en reste.

La France, par exemple, est un des grands agents de l’agrobusiness et du financement de la déforestation avec les banques Crédit Agricole, la BNP Paribas ou encore Natixis et le géant du trading agricole Dreyfuss. Entre 2013 et 2019, le secteur financier français a appuyé cinq des six entreprises agro-industrielles les plus nocives épinglées par l’ONG Global Witness. Du côté de l’Amérique du Nord aussi, la course pour les ressources et les “terres rares” détruit la forêt amazonienne. Elon Musk, patron de Tesla et un des hommes les plus riches au monde, lançait récemment un programme de surveillance “environnementale” de l’Amazonie par un accord scellé avec Bolsonaro, couvrant des terres riches en nickel, composant indispensable pour la production de batteries pour les voitures électriques.

Alors que des responsables indigènes alertent qu’un quart de la surface de la forêt amazonienne est définitivement détruite et que la crise écologique s’approfondit toujours plus, la situation de la forêt amazonienne vient appuyer la nécessité d’une stratégie internationaliste. Dans un centre impérialiste comme la France, la solidarité avec les populations indigènes et les travailleurs du Brésil ainsi qu’une politique conséquente face à la destruction de l’Amazonie et de l’environnement passe avant tout par la lutte contre le patronat français, bailleur de fond de la déforestation.


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