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Bas les masques !

Masques. Un rapport qui accable Salomon et dévoile la gestion catastrophique du gouvernement

La Commission d'enquête sur la gestion de la crise du Covid-19 rend ce jeudi public un rapport pointant directement la responsabilité de Jérôme Salomon dans la gestion catastrophique des masques chirurgicaux au début de la pandémie.

Hagop Zimmer

12 décembre 2020

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Photo Stéphane DE SAKUTIN/AFP

Un rapport de la commission d’enquête sur la crise sanitaire, voté par le sénat, a été rendu public ce jeudi. 80 des 450 pages de ce rapport sont consacrées à la gestion des stocks de masques pendant la pandémie, que ce soit les masques FPP2 ou, dans un second temps, des masques chirurgicaux. La France est en effet rentrée dans la crise avec un stock de masques FPP2 de moins d’1 million alors que la consommation de ces masques au pic de la crise s’élevait à 100 millions par semaine. Si le rapport reste évasif sur les responsables du scandale du manque de masques FPP2 il n’en est pas de même au sujet des stocks de masques chirurgicaux, le rapport de la commission pointe directement la responsabilité de Jérôme Salomon, le directeur général de la santé et les choix qu’il a fait en matière de gestion des stocks de masques. Il est également accusé par cette commission d’avoir fait pression en vue de modifier un rapport qui préconisait un stock élevé de masques en cas de pandémie.

La pénurie de masques que l’on à vécu au début de l’épidémie de la Covid est ainsi imputé par la commission à des choix remontant à 2018 ; Elle lie ainsi “directement cette pénurie à la décision, prise en 2018 par le directeur général de la santé (Jérôme Salomon) de ne pas renouveler le stock de masques chirurgicaux"

En effet selon le rapport rendu publique ce jeudi, c’est en octobre 2018 que le patron de l’agence Santé Publique France (Francois Bourdillon) informe Jérome Salomon que 613 millions de masques acquis des années auparavant ne sont plus conformes et ne peuvent par conséquent plus être utilisés. Il lui est également rapporté que le stock restant était alors de 99 millions de masques mais que 63 millions d’entre eux arrivaient à leurs dates de péremption fin 2019. Ainsi, toujours selon le rapport de la commission, Jérome Salomon ordonne l’achat de seulement 50 millions de masques, une quantité bien trop en deçà du nécessaire, ne renouvelant même pas ne serait-ce que le stock arrivant à péremption fin 2019. De plus, des échanges de mails entre Jérome Salomon et François Bourdillon nous indique que le directeur général de la santé était parfaitement informé au sujet des stocks ; pourtant lorsque début 2020 arrivent les premières informations au sujets d’un nouveau virus respiratoire il n’en informe pas la ministre, qui n’apprends l’état des stocks par Santé Publique France que le 24 Janvier à sa demande. Cependant elle niera toutes pénuries en affirmant le 26 Janvier lors d’une conférence de presse « Nous avons des dizaines de millions de masques en stock.[…] Si un jour nous devions proposer à telle ou telle population ou personne à risque de porter des masques, les autorités sanitaires distribueraient ces masques aux personnes qui en auraient besoin. »

Jérome Salomon en feras de mêmes devant les sénateurs le 26 Février en déclarant à son tour : “Santé publique France détient des stocks stratégiques
importants de masques chirurgicaux. Nous n’avons pas d’inquiétude sur ce plan. […] Il n’y a donc pas de pénurie à redouter. »

Les sénateurs accusent également Jérome Salomon d’avoir fait pression et plus précisément d’avoir fait modifier a posteriori les conclusions d’un rapport d’expert, selon Mediapart. Un avis remis par Jean-Paul Stahl, professeur de maladies infectieuses au CHU de Grenoble, en août 2018. Ce rapport préconisait la possession d’un stock élevé de masques conforme ; un stock d’environ 1 milliards de masques chirurgicaux qui devait servir dans le cas d’une éventuelle pandémie. Il aurait voulu ainsi que disparaisse toutes mentions de la taille du stock préconisé dans le rapport d’expert. Une façon de ne pas voir ses propres décisions contredites en plein jours par un groupe d’experts.
“un dysfonctionnement grave des pouvoirs publics de notre pays", a commenté l’un des trois rapporteurs, Bernard Jomier (PS).

Un ensemble de choix encore et toujours guidés par une logique comptable pour toujours plus de profits, le tout au mépris de la santé des soignants, de la santé des travailleurs et travailleuses en 1ère ligne, et plus généralement au mépris de la santé des classes laborieuses. Le même genre de choix et de logique néolibérale qui mène peu à peu à l’érosion de l’hôpital public en France, un service public livrée en pâture aux lois de la rentabilité, aux contraintes budgétaires alignées sur des impératifs d’efficience et de rentabilité.

Un service public à l’abandon avec toujours moins de lits (64 000 lits qui ont été supprimés pour les hospitalisations à temps plein entre 2003 et 2016 ), et avec toujours de moins en moins de postes. Un état de fait que l’on aurait pus croire inversée au vu de la pandémie, qui aurait du servir de leçons au gouvernement tant en matière de service public qu’en matière de gestion de la crise sanitaire ; mais force est de constater qu’aucun plan d’embauche massif n’à été engagépour sauver l’hôpital public, et encore moins un plans de gestion de la pandémie à la hauteur, alors que la solution, on le sait maintenant, est une politique de santé ambitieuse de tests pour pouvoir tracer et isoler les porteurs et cas contact mais le gouvernement s’obstine encore et toujours à faire pression avec les méthodes les plus autoritaires comme ces confinements made in Medef et maintenant avec le couvre feu made in Darmanin annoncée par Jean Castex.

La gestion de la crise sanitaire par le gouvernement est une gestion criminelle qui ne peut ètre imputé à un seul homme désigné par cette chambre réactionnaire qu’est le sénat, mais bien à l’ensemble du gouvernement et à la politique menée depuis le début de la crise sanitaire et économique. Macron et son monde, ils sont tous responsables.


      
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