A l’appel de la marche des solidarités et de l’union contre l’immigration jetable, rejoint par plusieurs organisations syndicales et associations, des manifestations contre le projet de loi immigration ont eu lieu partout en France, à Paris, Lille, Marseille, Lyon, Bordeaux, Nantes ou encore Rennes.

[DIRECT] Mobilisations contre la loi immigration partout en France. Alors que des rassemblements ont eu lieu ce matin à Marseille ou Lille, beaucoup de monde à Paris au départ de la place de la République. De nombreux collectifs de travailleurs sans-papiers sont présents ! pic.twitter.com/oPYQKGUEFa

— Révolution Permanente (@RevPermanente) March 25, 2023

À Paris place de la République, plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés pour marcher jusqu’au Panthéon. De nombreux collectifs de sans-papiers de toute l’Ile-de-France, des collectifs de livreurs et de travailleurs sans-papiers en lutte comme les Chronopost d’Alfortville ont répondu présents, soutenus par plusieurs organisations syndicales comme Solidaires, la CNT et la CGT ainsi que des organisations politiques comme Révolution Permanente, le NPA et Lutte Ouvrière. Depuis que la mobilisation contre la loi Darmanin a été lancée, les manifestations de samedi ont été les plus importantes

Alors que le gouvernement a reculé temporairement en reportant le passage de la loi devant le Parlement, les nombreux collectifs de sans-papiers présents dans les manifestations ont tenu à battre le pavé pour envoyer un message clair : le report de la loi par Macron est un signal pour poursuivre la mobilisation. « Ils ont reporté la loi mais nous ne sommes pas dupes. La lutte va continuer. On ne s’arrêtera qu’après avoir obtenu la dernière régularisation » scandait Aboubacar Dembélé au départ de la place de la République, figure de la lutte des travailleurs de Chronopost Alfortville, en grève depuis 15 mois pour obtenir leur régularisation.

Partout, de Marseille à Lille, la loi a été vivement dénoncée comme une offensive xénophobe anti-immigrés. En effet ce projet de loi tel qu’annoncé par Darmanin vise essentiellement à intensifier la chasse aux sans-papiers, à durcir les conditions de régularisation et à intensifier les expulsions.

Ce matin à Marseille, plusieurs milliers de personnes ont défilé notamment dans les rues du 3ème arrondissement, uns des quartiers les plus pauvres de la villes contre le projet raciste de Darmanin ! #LoiImmigration pic.twitter.com/6L7OYJnyah

— Révolution Permanente (@RevPermanente) March 25, 2023

La mobilisation de ce samedi s’est inscrite en pleine phase de durcissement de la mobilisation contre la réforme des retraites. Une forte volonté de jonction entre le combat des travailleurs sans-papiers contre la loi Darmanin et pour la régularisation et le mouvement contre la réforme des retraites s’est exprimée dans la manifestation parisienne.

Lors des prises de paroles place de la République, Anzoumane Sissoko, figure historique de la lutte des sans-papiers en France a ainsi martelé la nécessité d’unir les luttes dans la période : « nous demandons à tous de se lever et de se battre ! Nous demandons, au nom du mouvement des sans-papiers, à ce que toutes les contestations se mettent ensemble : syndicats, chômeurs, jeunes, sans-papiers, retraités, tous ensemble contre le gouvernement ! »

"Le dernier discours de Macron doit nous galvaniser ! Nous demandons à tous de se lever et de se battre ! Nous demandons à ce que toutes les contestations se mettent ensemble !" Anzoumane Sissoko militant de la lutte des sans-papiers @CCsp75 @MSolidarites pic.twitter.com/eAvBZEkzdd

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À l’arrivée devant le Panthéon, les prises de paroles de travailleurs sans-papiers et de membres de collectifs ont dénoncé avec force l’actualité et le passé colonial de l’État français et le traitement raciste réservé aux immigrés alors que ces derniers font tourner la société. « C’est nous les Africains qui avons construit la France. Ce que vous voyez aujourd’hui en France c’est grâce à nous les Africains. On est chez nous ici en France ! On travaille ici, on vit ici, on cotise ici… alors on reste ici ! » a déclaré Adama, représentant du collectif sans-papiers Droits Devant. De la même façon, Mehdi Zenda, étudiant étranger à Paris 8, militant au Poing Levé a rappelé « On n’est pas venu pour regarder la tour Eiffel ou pour être fier du métro qui a été construit par nos grands-parents ! Ils sont venus nous chercher en Afrique ! ».

Dans son intervention l’étudiant et militant a tenu à rappeler une réalité : les travailleurs immigrés vont être les plus durement touchés par cette réforme alors qu’ils touchent déjà des retraites de misères et partent plus tard à la retraite : « Nous on n’existe pas pour eux, on n’a pas de retraites ! Nos daronnes c’est pas 64 ans mais 70-75 ans parce qu’elles ont commencé à cotiser à l’âge de 30 ans. Aujourd’hui il faut faire le lien entre la réforme des retraites et la loi immigration, car les premiers touchés ça va être les étrangers, ça va être nos darons puis nous ! ».

"Il faut faire le lien entre la réforme des retraites et la loi immigration ! Élargissons les revendications car les premiers touchés par ces réformes c'est nous les étrangers !" @mehdizenda étudiant étranger et militant au @poing_8 pic.twitter.com/5jsDf6fkUJ

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De la même manière c’est avec la volonté d’élargir les mots d’ordre du mouvement pour les retraites en revendiquant ceux de la régularisation des sans-papiers qu’étaient présents des travailleurs et étudiants du Réseau pour la Grève Générale qui a marché aux côtés de la coordination des sans-papiers de Paris pendant toute la manifestation jusqu’au Panthéon.

Les travailleurs et étudiants du réseau pour la Grève Générale @ReseauGrevGe sont aux côtés des militants sans-papiers du @CCsp75 contre la loi immigration et contre la réforme des retraites, pour la régularisation des sans-papiers et la retraite à 60 ans ! pic.twitter.com/20aSfW9Zdb

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Comme l’a affirmé Laura Varlet, cheminote et militante Sud Rail et membre du réseau : « le report de la loi immigration c’est le signal que Macron est fébrile. C’est le moment d’unifier tous nos combats et d’aller chercher toutes nos revendications : la retraite à 60 ans et la régularisation de tous les sans-papiers ».