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Coordonner la colère à la base

Maintenance RATP : face aux bas salaires et à la privatisation, tous en grève le 18 octobre !

Ouverture à la concurrence rime avec bas salaires et casse des conditions de travail, et les travailleurs de la maintenance en font les frais à la RATP. Alors que la CGT RATP et de nombreux secteurs prennent exemple sur les raffineurs et appellent à la grève dès mardi 18 octobre, c'est le moment où jamais de faire entendre nos revendications en se coordonnant avec la SNCF et l'ensemble du monde du travail. Rendez-vous à la Rencontre des travailleurs des entreprises des transports ce samedi à 14h30 au théâtre de l’Échangeur (métro 3 Gallieni) pour commencer à construire la riposte !

Gabriel Ichen

13 octobre 2022

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Bas salaires, casse des conditions de travail et ouverture à la concurrence : « c’est la sécurité des usagers qui est en jeu ! »

Avec l’ouverture progressive à la concurrence, les cadences augmentent et les salaires sont revus à la baisse pour les travailleurs de la maintenance des réseaux bus et ferroviaire de la RATP. Sur certains postes de travail, des lignes de réparation à la chaîne ont été mises en place dans la maintenance ferroviaire. Sur ces chaines, chaque travailleur reste à son poste et répare une pièce qui se déplace le long de la chaîne.

Gabriel, travailleur à la maintenance réseau ferroviaire de la RATP sur l’atelier de Sucy-en-Brie dans le Val-de-Marne (94) et militant CGT explique les conséquences de l’introduction de ce travail à la chaîne : « Ça coupe totalement la sociabilité entre les collègues. Mais surtout, la direction en profite pour augmenter les cadences et diminuer les temps de production. On nous demande plus en moins de temps et sans augmenter le nombre de travailleur ».

De nouveaux dispositifs qui dégradent fortement les conditions de travail et qui altèrent la qualité du travail réalisé, et ce au détriment de la sécurité des usagers et des travailleurs. « Il faut rappeler que c’est la sécurité des usagers qui est en jeu. On répare des pièces de RER qui transportent des voyageurs au quotidien. Avec l’augmentation des cadences et la pression sur le temps de production, la direction de la RATP met en danger les usagers » souligne Gabriel.

Même son de cloche du côté de Faouzi, travailleur dans la maintenance des bus sur le centre bus de Belliard (Paris 18ème) et délégué CGT : « On avait des conditions de travail correctes mais la RATP veut s’aligner sur le privé où les conditions de travail sont encore pire pour nos collègues ».Quant aux salaires, le militant dénonce : « après 2025, on voit très noir l’avenir à la RATP pour les salaires qui sont déjà très bas, puisque ce sera l’employeur qui proposera et fixera le salaire ».

Du côté de la maintenance ferroviaire, Gabriel confirme : « Ils veulent baisser nos salaires et nous enlever nos primes à l’acte. C’est entre 60 et 150 euros par mois en moins sur nos salaires. Ils veulent nous mettre au même niveau que Keolis et Transdev dans le cadre de la mise en concurrence ». Et pour cause, un travailleur en début de carrière à la maintenance à la RATP gagne à peine plus du Smic. Une situation qui, ajoutée aux conditions de travail dégradées, explique largement les difficultés à recruter et les dysfonctionnements sur les lignes de transports de la RATP.

« Les raffineurs montrent la voie : il faut faire payer les patrons ! » Les travailleurs de la maintenance relèvent la tête

Face à cette situation, les travailleurs de la maintenance se sont fortement mobilisés lors de la journée de grève interprofessionnelle du 29 septembre dernier pour faire entendre leurs revendications pour les conditions de travail et les salaires. Lors de cette journée, près de 400 travailleurs de la maintenance RATP se sont mobilisés devant les ateliers de maintenance bus de Championnet, à deux pas du centre bus de Belliard dans le 18ème arrondissement de Paris. Des chiffres de mobilisation particulièrement importants pour ce secteur de la RATP.

Gabriel de la maintenance ferroviaire de Sucy-en-Brie revient sur la journée de mobilisation dans son secteur : « Je suis fier qu’on ait fait grève, beaucoup de collègues étaient en grève pour les salaires. Là les travailleurs sont entrain de craquer, ils ont raison de se mobiliser. Nous exigeons 300 euros d’augmentation de salaire net ».

Faouzi abonde : « La grève a été très suivie le 29 septembre à la maintenance. Et je pense qu’on est prêt à repartir. On sent qu’aujourd’hui dans la situation d’inflation et de mobilisations pour les salaires il y a une fenêtre de tir à prendre pour imposer nos revendications salariales et contre la privatisation. Les raffineurs en grève montrent la voie à suive : il faut construire le rapport de force par la grève dès le 18 octobre pour faire payer les patrons ! ».

Une fenêtre de tir pour imposer leurs revendications salariales, à condition que les différents corps de métiers de la RATP se battent ensemble et s’unissent avec l’ensemble du monde du travail. C’est ce qu’explique Gabriel : « on ne doit pas se mobiliser tout seul, il faut qu’il y ait du monde. On doit se battre ensemble à la RATP avec les machinistes. Il faut lutter contre la division entre les différents secteurs et peu importe l’étiquette syndicale il faut qu’on soit uni par en bas ».

Alors que le mouvement de grève des raffineurs se poursuit malgré la répression par le gouvernement et les réquisitions, certains travailleurs de la RATP y voient une occasion de se mobiliser et de construire le rapport de force. « Nous on soutient les raffineurs et on appelle à rejoindre les raffineurs en grève dans leur lutte » affirme Gabriel. Conscient du rôle des travailleurs des transports pour faire tourner la société, Gabriel conclut « nous notre force c’est de pouvoir bloquer le pays. On ne le fait pas pour le plaisir de bloquer mais pour l’avenir de nos enfants, nos conditions de travail et de salaires ».

A la SNCF, dans la fonction publique mais aussi dans le privé, l’appel à la grève se propage pour rejoindre les raffineurs. C’est dans ce cadre que la CGT RATP appelle à se mobiliser et à faire grève le 18 octobre. Cette date doit être l’occasion pour les travailleurs d’exprimer leur colère et surtout de construire un mouvement de grève reconductible qui dépasse les journées de grève isolées de 24 heures, en s’organisant en assemblée générale et en se coordonnant C’est le seul moyen pour faire plier le patronat, obtenir une augmentation générale des salaires de 400 euros pour tous et leur indexation sur l’inflation, ainsi que de lutter contre l’ouverture à la concurrence et la casse des conditions de travail.

Pour poser les bases d’un tel mouvement, il faut se coordonner ! Pour cela, une rencontre des travailleur.se.s des entreprises des transports aura lieu ce samedi 15 octobre à 15h30 au Théâtre de l’Échangeur (métro 3 Gallieni.


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