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« Beaucoup d’émotion pour rien » ?

Macron recule. Pas de suppression de la mention à la Sécurité sociale dans la constitution

Après une déferlante de réactions sur les réseaux sociaux et dans les syndicats et la gauche contre le vote signé par LREM à l’Assemblée pour remplacer « sécurité sociale » par « protection sociale » dans la constitution, LREM a fini par revenir sur cette décision.

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Cette décision d’amender la constitution a finalement été retirée comme l’a annoncé Richard Ferrand ce jeudi. Olivier Véran, député de l’Isère LREM (ex-PS) qui avait proposé cet amendement – remplacer « les lois de financement de la Sécurité sociale » par « la protection sociale » – a déclaré face à cette vague d’indignation qu’il s’agissait là de « beaucoup d’émotion pour rien ». Vraiment ?

Pour se défendre de toute suspicion d’une nouvelle attaque sociale – cela est si rare – celui-ci a souligné que cette manœuvre consistait à étendre le champ recouvert en incluant la question de la dépendance, et à couvrir le projet du futur système de retraite à points. Un changement qui n’est pas que sémantique donc.
Alors que Macron essaye de mettre les formes pour sa réforme des retraites qui tend à faire disparaître le principe de cotisation universelle pour passer au régime à points et qui risque de ne pas passer sans accroche, cet amendement dans la constitution est une manière de préparer le terrain.

Cette levée de boucliers sur la toile contre cette suppression du terme de Sécurité sociale montre l’importance accordée à l’idée d’un régime de solidarité universel, régime issu d’une concession de l’Etat pour calmer une poussée ouvrière forte sur le terrain de la lutte des classes juste après la seconde guerre mondiale, et appuyé pour faire rentrer tout le monde dans les rangs par ses relais réformistes.

Si du côté des travailleurs la Sécurité sociale est un acquis, ce dernier ne peut aujourd’hui qu’être inquiété face à un Macron qui tente de briser tous les droits des travailleurs. Après l’approfondissement de la casse du code du travail, la sélection à l’université ou bien encore la réforme ferroviaire, la suppression de ce terme dans la constitution n’a rien d’anodin.

Et le fait que LREM ait reculé n’est pas anodin non plus. Alors que Macron passait jusque-là à coup de bulldozer, le fait qu’il prenne avec des pincettes la question des retraites et de la sécurité sociale montre que son camp n’a plus pleine confiance en ses forces après la longue lutte contre la réforme du rail, et en voyant sa base sociale se réduire toujours d’avantage.


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