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Hypocrisie en Bretagne

Macron lance sa campagne des européennes sur le dos des migrants

Il y en a qui font du racisme et de la xénophobie un fonds de commerce électoral eurosceptique. Et il y a Macron qui, en direct de la cathédrale Saint-Corentin de Quimper, hier, s’est paré des atours de défenseur de l’Europe… et des migrants, ou presque. Alors que Collomb matraque à tout va, le président s’est donné le luxe de pourfendre les populistes de l’extrême droite européenne, à l’avant-veille du mini-sommet de dimanche sur l’immigration organisé par la Commission.

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Crédits photo : EPA/Patrick Seeger

« La lèpre ». C’est ainsi que Macron a défini les populistes de droite qui s’en prennent à l’Europe et aux migrants. Il faut dire que les membres du « Groupe de Visegrad », la Hongrie de Viktor Orban, la Tchéquie, la Slovaquie et de la Pologne, réunis à Budapest ce jeudi, ont fait savoir haut et fort qu’ils ne participeraient pas au mini-Sommet sur l’immigration, organisé par Bruxelles, ce dimanche, et censé « discuter » du « problème » des migrants. Ils ont reçu un soutien de poids en la personne du chancelier d’extrême droite autrichien Sebastian Kurz, qui a assuré qu’il relaierait leurs préoccupations anti-quota. Ils ont même failli rafler la mise avec Giuseppe Conte, le nouveau président du Conseil italien, homme de paille de Matteo Salvini, le ministre de l’Intérieur d’ultra-droite qui veut ficher les Rroms résidant dans la péninsule pour mieux les expulser et souhaite arraisonner les bateaux des ONG qui viennent en secours aux migrants… Conte a un temps dit que l’Italie ne participerait pas, après avoir dit le contraire à Macron, à l’Elysée, avant de se raviser.

Mais Macron se veut être un vaccin contre la lèpre alors qu’au quotidien il distille et la peste et le choléra d’un populisme centriste, 2.0, qui drague fortement du côté de la droite la plus dure, comme en atteste la « Loi asile » de Collomb, et qui n’a rien à envier au nouveau gouvernement italien, comme l’a montré le sinistre épisode de l’Aquarius. Mais voilà, si les autres sont capables des « pires des provocations », selon Macron, ce dernier, lui, enjolive son discours d’envolées lyriques sur l’Europe. C’est ainsi qu’à Quimper il a quasiment lancé sa campagne pour les européennes, qui se tiendront dans 11 mois.

Que ce soit Merkel, malmenée sur sa droite par ses alliés bavarois, Macron, avec la politique que l’on sait, les populistes d’extrême droite, qui gagnent du terrain en participant à des gouvernements dans une quasi majorité des pays européens, chacun y va de son couplet sur les migrants qui, d’un côté sont montrés du doigt alors qu’ils ne sont que l’expression d’une crise migratoire qui plongent ses racines en Afrique, au Proche et au Moyen-Orient, où l’impérialisme européen joue un rôle déstabilisateur majeur et, de l’autre, servent à tous ces politiciens, plus ou moins xénophobes et chauvins, selon les moments, de bouc-émissaires pour faire oublier la crise européenne.

Macron a beau jeu de se faire passer pour un humaniste en critiquant les courants bruns-noirs qui progressent en Europe, alors que c’est les politiques austéritaires dont il est l’un des fers-de-lance qui font leur lit. Et en prime, il entend refourguer sa camelote bruxelloise de défense de l’Europe (forteresse, soit dit au passage), comme si de rien n’était. Au quotidien, comme lors des prochaines échéances électorales, c’est bien l’idée de la liberté de circulation, de l’ouverture des frontières, de la solidarité avec les migrants et de la défense d’une Europe des peuples et des travailleurs qu’il faudra défendre, à la fois contre le venin du repli sur soi chauvin et raciste et contre l’Europe macronienne qui s’accommode bien de ses remparts quand il faut refouler les migrants ou les condamner à la noyade en Méditerranée.


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