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Lutte contre la précarité : la base d’une alliance entre étudiants, Gilets jaunes et ouvriers ?

De l’immolation d’un étudiant aux rassemblements et assemblées générales qui ont suivi partout en France, les évènements récents mettent en lumière les conditions de vie dramatiques que connaissent nombre d’étudiants. Mais cette précarité dépasse largement les seuls murs de l’université et des cités U.

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Après l’acte désespéré d’Anas qui a tenté de mettre fin à ses jours devant un bâtiment du CROUS en dénonçant sa situation d’extrême précarité, les étudiants de nombreuses villes ont commencé à s’organiser et à se mobiliser. Des rassemblements ont eu lieu mardi, réunissant plusieurs centaines d’étudiants – jusqu’à plus d’un millier à Lyon, ville où étudie Anas. A Paris, le rassemblement s’est transformé en manifestation spontanée. A Lille comme à Lyon, des blocus d’université ont été mis en place. Et dans de nombreuses universités, des assemblées générales s’organisent.

Cette ébullition a pour première conséquence de mettre en lumière les conditions de vie souvent dramatiques que connaissent une majorité d’étudiants : perte des bourses, galères avec le CROUS, jobs précaires et sous-payés, difficultés financières croissantes…

Répondant à notre appel à témoignage, Camille, étudiante de 25 ans qui ne pourrait pas continuer ses études sans l’aide de ses parents explique : « J’ai fait le calcul, dans ma situation actuelle, avec la bourse au niveau maximum et mes dépenses limitées au strict minimum je serais à -30€ par mois. »

Mais les étudiants ne sont pas les seuls à connaître ce genre de situation. Depuis un an, les Gilets jaunes sortent dans la rue chaque samedi pour dénoncer des conditions d’existence similaires et se battent pour le droit à vivre dignement et s’affrontent directement au gouvernement et à ses politiques plongeant des pans entiers de la population dans la misère, toutes générations confondues.

En janvier dernier, une aide-soignante en Gilet jaune témoignait dans nos pages : « Je me bats aujourd’hui parce qu’on a tous un même dénominateur commun, les grandes finances, les grands patrons, les actionnaires, le gouvernement… Pour moi, ils font partie de la même caste qui, pour récupérer quelques euros, sont prêts à tuer des millions d’emplois, à nous faire travailler toujours plus au sens où on effectue le travail de 2 voire 3 personnes pour un salaire de merde. »

Alors qu’au plus fort du soulèvement des Gilets jaunes, l’hiver dernier, les étudiants sont restés relativement passifs et ne se sont pas massivement mobilisés à leurs côtés (contrairement à l’explosivité des lycéens qui s’était manifestée en décembre), la situation aujourd’hui est différente. La généralisation de la précarité et sa soudaine mise en lumière sont autant d’éléments qui tendent à rendre plus poreux les murs de l’université à ce qui se passe en dehors.

Samedi 9 novembre, lendemain de l’immolation d’Anas devant le CROUS de Lyon, les Gilets jaunes ont organisé plusieurs actions de solidarité, avant même les rassemblements de mardi. A Toulouse, au cours de l’Acte 52, une tentative d’envahissement du CROUS a conduit à l’interpellation d’un manifestant. Ce jeudi, plusieurs Gilets jaunes se sont rendu à l’Assemblée générale de l’université du Mirail. Autant d’indicateurs qui montrent le potentiel de convergence entre deux secteurs de la population qui jusqu’à présent avaient peu dialogué.

Mais plus encore, cette ébullition dans les universités et l’anniversaire de la mobilisation des Gilets jaunes, arrivent dans un contexte où la colère de pans entiers du monde du travail est en train de s’exprimer. De la grève de la RATP à celles des cheminots, en passant par la mobilisation des travailleurs de la santé, les réformes successives ont provoqué une situation à fort potentiel explosif.

Et cette rage, cette volonté d’en finir avec un système qui nous précarise, nous exploite, nous met en concurrence et nous tue, pourrait se cristalliser le 5 décembre et au-delà, première journée de grève interprofessionnelle contre la réforme des retraites. Alors que les universités semblent entrer dans la danse, et que les secteurs du monde du travail sont de plus en plus nombreux à préparer la grève, Macron est aujourd’hui sur une corde raide, et c’est précisément pour cette raison qu’il s’agit désormais de construire ce « tous ensemble », pour reprendre nos affaires en main face à un système qui n’a aucun futur digne à nous offrir.


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