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Exigeons la vérité !

Lubrizol. 50 millions et 3 ministres sur place : le gouvernement voudrait éteindre l’incendie

Ce vendredi, 3 ministres se sont déplacés à Rouen, confirmant l’annonce d’un fond de 50 millions pour dédommager certains agriculteurs. Le gouvernement cherche désespérément à apaiser la colère suite à l’incendie et ses conséquences.

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Deux semaines après l’incendie de l’usine Lubrizol, c’est une importante délégation gouvernementale qui s’est rendue à Rouen ce vendredi : Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture ; Agnès Buzyn, ministre de la Santé ; et Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique. Ils ont cherché à montrer que le gouvernement maîtrisait la situation. Plusieurs annonces étaient déjà dans les tuyaux. La plus attendue : l’indemnisation des agriculteurs qui ont dû, suite à la pollution produite par l’incendie, jeter leur production de lait.

Concrètement, depuis l’incendie, ce sont plus de 700 000 litres de laits qui sont jetés chaque jour. Les pertes sont estimés à 3 millions d’euros durant les 10 jours suivant la catastrophe. Un désastre pour le secteur agricole déjà en grande difficulté.

Ce vendredi, les différents ministres sont venus confirmer que des indemnisations auront bien lieu, pour 453 éleveurs de 6 départements. L’argent sera versé par Lubrizol. 50 millions d’euros, attribués à la FMSE (Fonds de mutualisation et de gestion des risques sanitaires et environnementaux). Par ailleurs, l’interprofessionnelle laitière avait de son côté déjà versé un million d’euros pour pallier aux premiers jours de pertes.

Alors que le dirigeant de la FMSE annonce de son côté que 3600 agriculteurs sont touchés et qu’un suivi sera fait dans le temps, de nombreuses questions restent en suspens. Un enjeu important réside aujourd’hui dans les analyses des productions agricoles et plus généralement des sols concernés par les retombés de l’incendie.

Différentes agences sanitaires pointent la nécessité d’élargir le panel de substances surveillées. les résultats seront déterminants pour les agriculteurs. Dans tous les cas, un processus d’expertise est actuellement lancé pour déterminer qui aura le droit à des dédommagements. Concernant les retombés à long terme, les inquiétudes subsistent également. Le gouvernement se montre très fier d’annoncer cette levée de fonds par l’usine responsable de la catastrophe. Lubrizol a, certes, lâché 50 millions pour calmer la colère, mais si les dommages sont plus élevés, rien n’est pour l’instant garanti.

De plus, si l’entreprise a délivré cette somme, ce n’est ni par générosité ou solidarité, mais bien pour temporiser suite à une catastrophe industrielle dont ils sont responsables. Le scandale causé par l’incendie s’est suivi d’un certains nombres de mobilisations et d’indignations qui ont très certainement pesé sur « l’accord trouvé » entre l’État et Lubrizol. Les mesures prises sont donc davantage le fruit d’un rapport entre une population en colère sur cette catastrophe en particulier et sur la crise écologique en général – et un gouvernement affaibli de tous les côtés, forcé de reconnaître sa responsabilité et d’agir a minima pour tenter de colmater la brèche.

Aucune confiance en ce gouvernement et ces industriels ! Exigeons toute la vérité

En plus de cette somme allouée aux agriculteurs, le trio ministériel a annoncé la création d’un « comité pour la transparence et le dialogue ». Cette proposition vient compléter les deux instances parlementaires lancées dans la semaine, une ‘’mission d’information’’ à l’Assemblée nationale et une ‘’commission d’enquête’’ au Sénat. Pendant ce temps, le gouvernement continue de cacher une partie des conséquences de cette catastrophe.

On est loin des solutions concrètes qui devrait s’instaurer sur ce type de situation. Une commission d’enquête oui, mais indépendante, composées de spécialistes, des victimes, des travailleurs et des syndicats, des habitants de Rouen…

Il faut mettre fin au secret industriel, c’est-à-dire une transparence complète sur la production : qui produit, où, comment et dans quel but. Exigeons la vérité sur les produits chimiques qui ont brûlé lors de l’incendie et sur les effets sur la population. Lubrizol appartient à Warren Buffet, l’une des premières fortunes mondiales. En plus des documents relatifs aux produits sur le site, ce sont les comptes financiers de Lubrizol et de toutes les autres entreprises qui doivent être rendus publics, afin de faire la lumière sur cette catastrophe. Les vrais responsables doivent payer pour les dégâts commis, et pas seulement les indemnisations pour les agriculteurs mais pour toute la population touchée, à court et à long terme.

Crédit photo : LOU BENOIST/AFP


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