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Grève à l'aéroport

Les travailleurs espagnols de RyanAir préparent douze nouvelles journée de grève pour leurs salaires

Après plusieurs jours de grève en juin, les travailleurs espagnols de l'entreprise RyanAir repartent pour plusieurs jours de grève du 15 au 31 juillet pour exiger une augmentation de salaires et des conditions de travail dignes.

Adrien Belarc

8 juillet 2022

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En fin de mois dernier, l’entreprise de vols à bas prix RyanAir, parmi d’autres, a essuyé un vague de grève dans toute l’Europe. Dans l’Etat Espagnol, six jours de grève, 200 vols annulés et plus de 1250 retards signalés ont été recensés.

En juillet, face au silence de la direction, douze nouvelles dates ont été posé à l’appel des syndicats de l’aéroportuaire USO et Sitcpla pour exiger la réouverture des négociations sur la convention collective du secteur. Les travailleurs dénoncent la non-conformité des conditions de travail chez RyanAir avec la législation espagnole et exigent l’augmentation de leurs salaires. En effet, une partie de la masse salariale de l’entreprise est embauchée à l’heure, tandis que d’autres travailleurs sont payé plus bas que le salaire minimum en vigueur dans le pays.

Avec le service minimum et les briseurs de grèves, RyanAir jette le droit de grève aux ordures

La présence des organisations syndicales dans dix aéroports espagnols où officie Ryanair promet de nouvelles journées de mobilisation capable de construire un rapport de force contre l’entreprise irlandaise. C’est une donnée qui n’est pas négligeable quand on sait que la période estivale est une période particulièrement chaotique pour les travailleurs de l’aéroportuaire avec l’afflux des voyageurs dans les terminaux.

En conséquence, le ministère des transports, de la mobilité et des programmes urbains (MITMA) a envoyé un communiqué aux syndicats et aux directions d’entreprise pour demander que le service minimum sur les vols commerciaux et que soit pris en compte « l’intérêt des citoyens ». Une preuve de la peur qu’inspire ces mouvements de grève du côté de l’État espagnol – où RyanAir représente une bonne partie du marché national avec 650 liaisons depuis l’Espagne en 2021. Ainsi, ces services minimums prendront place dans les aéroports de Séville, Madrid, Barcelone et quelques autres villes.

C’est une mesure qui avait déjà était mise en place et dénoncée par les syndicats à l’appel du mouvement. RyanAir, comme son concurrent EasyJet à décider de « ne pas respecter le décret minimum et de violer le droit de grève » relève le syndicat USO. Selon lui, des briseurs de grève transnationaux ont été dépêché pour mettre à mal le mouvement et permettre à l’entreprise de conserver ses profits. C’est dans ce sens que le syndicat réunit actuellement des preuves pour déposer un recours en justice contre l’atteinte au droit de grève : « Il existe des preuves que du personnel non espagnol a été mis, au moins sur des vols en provenance de Barcelone-El Prat et de Saint-Jacques-de-Compostelle ».

A ça s’ajoute le mépris délibéré de la direction de RyanAir qui a déclaré suite à la vague de grève en Espagne que « pour l’instant, les perturbations des vols à destination ou en provenance de l’Espagne en raison d’arrêts de travail et de retards de l’ATC (contrôle du trafic aérien) ont été minimes. Cependant il est préoccupant que ces syndicats aient délibérément sapé la résolution sur les services minimaux du ministère espagnol des Transports en ordonnant aux équipages de ne pas se présenter sur les vols prioritaires. », elle poursuit : « ces instructions syndicales sont illégales et nuisent aux consommateurs espagnols et à l’économie espagnole qui dépend de ces liaisons d’infrastructures de transport aérien. » Une preuve de l’hypocrisie énorme de RyanAir pour qui la légalité nationale est le cadet de ses soucis.

Douze nouveaux jours de grève, une escalade dans le rapport de force contre RyanAir

Alors qu’émerge sur le continent européen une vague de grève qui touchent les transports ferroviaires, urbains ou encore aérien, la ténacité dont font preuve les travailleurs espagnols montre que la mise en place d’un rapport de force est possible dans une période où les entreprises de voyage comptent bien sur le porte-monnaie de la population pour faire fructifier ses profits.

Que ce soit l’annonce des 30 000 suppressions d’emplois de la direction de l’aéroport de Roissy, les 10 000 licenciements de British Airways ou encore l’appui d’entreprises comme RyanAir ou EasyJet en Espagne sur les emplois précaires et les salaires bas, les mobilisations récentes montre qu’une bataille peut s’engager dans les entreprises alors que la crise économique actuelle (qui devrait atteindre les 8,1% d’inflation en Europe) et les crises politiques comme la récente démission de Boris Johnson du parti conservateur sont le terreau d’une riposte ouvrière trans-nationale.


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