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Offensive sécuritaire

« Les premières victimes de violence sont les policiers ». Castex insulte les victimes de violences policières

Invité d’Europe 1 mardi matin, Jean Castex a affirmé que « les premières victimes de violence sont les policiers ». Une affirmation scandaleuse dont l’objectif est bien de caresser les syndicats de police dans le sens du poil et de masquer les violences policières.

Natacha Lubin

16 décembre 2020

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Crédit photo : AFP, THOMAS COEX, POOL

Lors d’une interview accordée à Europe 1, Jean Castex a affirmé que « les premières victimes de violence sont les policiers ». Cette déclaration représente une offensive idéologique qui vise à faire croire que les principaux agents de la violence d’État seraient en réalité ceux qui subissent la violence des manifestants ou des habitants de quartiers populaires, dépeints soit comme des « casseurs » soit comme des « criminels ». Ceci consiste en un retournement total de la réalité des violences policières structurelles qui touchent principalement les classes populaires et celles et ceux qui osent se mobiliser à l’image des Gilets Jaunes en 2018 ou des mobilisations actuelles contre l’offensive sécuritaire du gouvernement.

En réalité, cette déclaration s’inscrit bel et bien dans l’offensive sécuritaire et répressive du gouvernement qui cherche à répondre à la crise profonde que traverse l’institution policière. Celle-ci continue d’être largement délégitimée. Le rôle fondamental de la police a été largement mis en lumière par le mouvement contre les violences policières de cet été. Et l’institution policière n’en finit plus d’être démasquée, à l’image du tabassage de Michel Zecler, producteur de musique noir, par une unité entière de police. Cette affaire avait ainsi réveillé la colère contre la police qui s’exprime principalement dans la jeunesse et dans les quartiers populaires.

Mais ces déclarations de Castex font suite à une répression particulièrement violente exercée par les forces de l’ordre contre les manifestants samedi dernier à Paris : près de 142 interpellations, de nombreuses charges contre des manifestants pacifiques, et une brutalité inouïe à leur encontre. Parmi les nombreuses vidéos et témoignages, on peut notamment citer le cas du musicien matraqué par un policier et ayant fini avec le visage ensanglanté, ou encore celui d’un manifestant victime d’une agression sexuelle lors d’une fouille.

Les déclarations de Castex sont également à mettre en perspective avec celles de Macron, lors de son interview pour le média Brut. Ce dernier avait finalement prononcé du bout des lèvres le terme « violences policières ». Une expression ayant provoqué la colère des syndicats de police comme Alliance et l’UNSA, qui ont menacé de grèves et ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils ne participeront pas au Beauvau de la sécurité. Tandis que Macron tente d’atténuer l’image autoritaire qui colle aujourd’hui à son quinquennat, Castex comme Darmanin ou Schiappa continuent de mener l’offensive sécuritaire.


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