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Guyane

Les peuples autochtones se mobilisent pour que leurs droits soient reconnus

Dans le cadre de la grève générale et de la forte mobilisation en Guyane, les peuples autochtones se joignent au mouvement pour faire entendre leurs revendications. Les amérindiens font face à de nombreux problèmes : leurs villages sont cernés par les spéculations foncières, la déforestation, les projets d'exploitations aurifères... Ils demandent que leurs territoires traditionnels soient respectés, et que leurs traditions et leur histoire soient reconnues.

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Selon l’anthropologue Geoffroy Filoche, les populations autochtones sont définies « comme étant constituées par les descendants actuels des peuples qui habitaient l’ensemble ou une partie du territoire actuel avant que n’arrivent, d’autres régions du monde, des personnes d’une culture ou d’une origine ethnique différente, qui les ont dominés et réduits, par la conquête, l’implantation de population ou d’autres moyens, à un état colonial ». Depuis la soi-disant « découverte » de l’Amérique par les Occidentaux, les peuples autochtones ont subi de plein-fouet l’impérialisme et les logiques de développement capitalistes. Les capitalistes, dans leur recherche perpétuelle de nouveaux marchés, ont détruit ces populations et leurs cultures. Encore aujourd’hui, cette logique subsiste, comme on le voit à travers les revendications des peuples autochtones de Guyane. Ainsi, les 10.000 Amérindiens (repartis en six groupes : Arawak, Kali’na, Palikur, Teko, Wayana et Wayãpi) vivant en Guyane aujourd’hui réclament le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Au niveau des conditions de vie, plusieurs choses sont à améliorer. Premièrement, les services de santé doivent être renforcés. En effet, on voit parmi les peuples autochtones des problèmes de mal-être profond, causant de nombreux suicides et des problèmes d’addiction. Ils proposent également des mesures pour désenclaver les villages par un réseau de transports.

La préservation et la reconnaissance de la culture et de l’histoire de ces peuples sont également importantes pour eux. À ce titre, ils demandent une reconnaissance officielle de leurs institutions coutumières, la construction ou la réhabilitation d’établissements scolaires, l’enseignement des langues autochtones à l’école, mais aussi l’enseignement de leur histoire en Guyane comme en métropole. De plus, ils revendiquent la mise en place d’une « Journée des peuples Autochtones de Guyane » et un mémorial à la mémoire de leurs « frères et sœurs décédés ».

Ensuite, les peuples autochtones revendiquent l’arrêt des projets de méga-exploitation minière ainsi que l’éradication de l’orpaillage illégal. En effet, ces activités, en plus d’être polluantes et donc de dégrader les terres sur lesquelles les peuples vivent, n’apportent aucun bénéfice aux communautés amérindiennes. Afin d’exprimer leur droit de veto sur les projets qui les concernent, ils estiment devoir participer, à travers des représentants, à la Commission Départementale des Mines.

La question des terres est l’une des raisons pour lesquelles les peuples autochtones se mobilisent. .En effet, la Guyane est une terre colonisée de longue date, et 95% de sa superficie est détenue par l’État français. Les peuples autochtones revendiquent 400 000 hectares de terres, au nom de leur droit à conserver et renforcer « leurs liens spirituels particuliers avec les terres, territoires, eaux qu’ils possèdent ou occupent, et d’assumer leurs responsabilités en la matière à l’égard des générations futures » (selon une déclaration de l’ONU sur les droits des peuples autochtones, ratifiée par la France !).

La lutte actuellement en cours en Guyane porte de nombreuses revendications, qui englobent cette question foncière. Ces revendications, rassemblées par le collectif « Pou Lagwiyann dékolé », sont de nature économique, sociale (notamment sur l’éducation, l’habitat, et surtout la santé), mais touchent toutes à la question du rôle colonial que joue encore la France en Guyane. Comme le dit Philippe Poutou, candidat du NPA aux présidentielles : « les richesses de la Guyane doivent appartenir à ses habitants et le pillage organisé par l’État et le capitalisme français doit cesser » !


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