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Coronavirus

Les hôpitaux obligés de faire du troc pour avoir du matériel médical

Face à l’incapacité de l’État pour assurer aux hôpitaux le matériel dont ils ont besoin en cette période de crise sanitaire, les responsables des achats des établissements de santé ont mis en place un système D : le troc sur des groupes WhatsApp de fournitures essentielles entre différents établissements.

Betty Core

16 avril 2020

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Crédits photo : jacoblund / Getty Images

Dans la sixième puissance économique mondiale, à la pointe du développement d’armes de dernière génération, jour et nuit les responsables des achats des différents établissements hospitaliers mènent une course sans fin pour essayer de récupérer du matériel où ils le peuvent afin d’équiper les soignants. Normalement, depuis début mars chaque établissement devrait disposer d’un stock nécessaire pour répondre à cette crise majeure, comme l’annonçait le « Plan Blanc » déclenché par Macron le 6 mars. Mais la réalité du terrain est toute autre.

Occupés tout d’abord à trouver des masques de protection, les directeurs des achats n’ont réalisé le manque de stock d’autres équipements qu’après. Face à cette pénurie généralisée, des groupes WhatsApp qui existaient déjà ont été réinventés en groupes de troc entre personnels hospitaliers de l’AP-HP et des directeurs de cliniques franciliennes. On peut y trouver, selon Le Monde, ce genre de messages : « Je recherche, urgent, des sets de dialyse. » « J’ai un bon stock de pyjamas en cas de besoin. » « Quelqu’un peut fournir du gel hydroalcoolique ? » « Je dispose de cinq pousse-seringues électriques ».

De la débrouille pour se fournir du matériel sanitaire indispensable

Un cadre de l’hôpital Américain raconte au Monde : « Nous étions en pénurie de masques, la clinique Ambroise-Paré de Neuilly-sur-Seine nous a dépannés avec des masques Décathlon, nous les avons échangés contre des housses mortuaires que nous avions en abondance ». Les hôpitaux sont obligés de développer le troc face à l’incapacité totale du gouvernement d’assurer le minimum nécessaire pour faire face à la pandémie dans des conditions dignes. La casse de l’hôpital public menée par les gouvernements successifs ces dernières décennies est à l’origine de cette dégradation insupportable des services de santé, si nécessaires à la population. Sans nommer l’impréparation totale du gouvernement Macron face à la crise, qui était pourtant au courant de l’existence de l’épidémie dès fin décembre.

Une de particularités de ce groupe de troc inter-hôpitaux est qu’on retrouve des établissements publics et privés. « Personne ne se pose la question de savoir d’où viennent et où vont les échanges. Nous sommes tous dans la même barque », assure au Monde Jean-Philippe Gambaro, directeur de la clinique Floréal, en Seine-Saint-Denis.

En première ligne depuis le début de la pandémie, les soignants ne comptent pas leurs heures et font tout leur possible pour sauver un maximum de vie. La démonstration de solidarité tous les soirs à 20h est insuffisante, à l’issue du confinement, il faudra être à leurs côtés pour exiger un système de santé public à la hauteur des besoins, et revendiquer dès à présent une embauche massive de personnel, un investissement dans l’hôpital public et une revalorisation de tous les salaires.


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